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Critique

ABIGAIL WASHBURN & THE SPARROW QUARTET

publié le

Abigail Washburn & The Sparrow Quartet

Partir en Chine pour devenir juriste spécialisée en droit comparé Chine-États-Unis, y découvrir l’opéra de Pékin, y apprendre le mandarin, se mettre à jouer du banjo, retourner à ses propres racines, y retrouver la musique old time…
Les détours sont parfois bien étranges sur les chemins qui conduisent à la création artistique.
Les imprégnations qui se succèdent, les souvenirs et rencontres musicales qui s’accumulent, qui se fondent, se mêlent, les allers-retours entre traditions musicales…
Quand la première musique blanche américaine rencontre la plus ancienne civilisation, quand deux traditions musicales (opéra chinois et old time) tellement aux antipodes, sans aucune racine commune, se retrouvent mélangées dans le cœur et l’esprit d’une jeune américaine.
Prometteur !
En y regardant de plus près, d’autres éléments musicaux ont participé au processus de création, le monde intérieur d’Abigail Washburn est plus large: elle a tâté le terrain en chantant dans un groupe de reggae et dans un groupe de soul, elle a participé à un chœur de femmes a cappella et a chanté du gospel.
Et en plus des ponts jetés entre des régions géographiques fort éloignées, la musicienne américaine se permet des voyages entre passé et présent. Même si la musique old time rencontre encore aujourd’hui un large succès, surtout sur le continent américain, cela va de soi, elle ne cache pas son amour pour cette musique telle qu’elle est jouée dans les années 20 et 30.
Inspirée par, mais pas liée à, cette tradition, elle mêle compositions, morceaux traditionnels, n’hésite pas à mentionner ses sources d’inspiration, adapte quelques chansons traditionnelles chinoises.
Encore peu connue sur le continent européen, Abigail Washburn ne fait plus figure d’artiste « débutante », et même si elle ne se considère pas comme une artiste prolifique, elle a tout de même sorti quatre albums depuis 2004. Un par an, c’est pas mal. Deux ont été conçus par le groupe Uncle Earl (« Waterloo, Tennessee » - et « She Waits for Night » ) dont elle fait partie, le troisième est un album solo (« Song of the Travelling Daughter ») dont le titre est celui d’une des chansons, elle-même inspirée d’un poème chinois de Meng Jiao. Un album remarquable par sa spontanéité, sa fraîcheur, sa cohérence, sa simplicité de ton.

Le dernier album « Abigail Washburn & The Sparrow Quartet » a été mis en musique avec la complicité de trois musiciens : Ben Sollee au violoncelle, Casey Driessen au violon et Bela Fleck au banjo. Plus sophistiqué, plus hétéroclite, il se laisse apprivoiser plus difficilement que l’album solo qui charme l’oreille dès la première écoute.
La première plage, « Overture », apparaît comme un condensé de ce que tout l’album offrira: présence forte de la musique old time, traditions chinoises prégnantes, musique très travaillée avec de nombreuses transitions et un magnifique yodel pour couronner le tout.
Pour la suite, une chanson au refrain entêtant qui sonne comme si on l’avait entendu toute notre vie (« A Fuller Wine ») suivie d’un morceau plus rock, plus tendu (« Strange Things »), une plage où un violon trépignant laisse la place au banjo qui reprend le thème à une vitesse folle (« Taiyang Chulai »), un intermède plus calme où les banjos sonnent comme des luths pipa (« Oh Me, Oh My »), enfin de temps à autre quelques morceaux de facture plus classique plus proches de l’old time.
Par petites touches, les multiples influences qui ont conduit à la réalisation de l’album sont tout à fait perceptibles. En même temps, l’ensemble dessine un tout cohérent et unique.
Même si Abigail Washburn passe son temps à faire le grand écart entre les continents, c’est bien un univers harmonieux qui se suffit à lui-même qu’elle donne à découvrir.

Pour prolonger l’exploration, voici quelques détours :
(Ne manquez pas, après ces zigzags pour l’oreille, de replonger dans l’album pour y déceler de nouvelles nuances)

 

 

 

La musique old time
En un seul mot ? Je dirais: nœud. La musique old time est comme un nœud où arrivent et d’où partent de multiples fils. Cette musique puise ses racines dans les traditions musicales de pays comme l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande aussi bien que dans les musiques du continent africain. De ce style, né dans le Sud-Est américain, proviennent le bluegrass, la country et leurs multiples ramifications.

Pistes d’écoute :

ANTHOLOGY OF AMERICAN FOLK MUSIC EDITED BY HARRY SMITH

MOUNTAIN MUSIC OF KENTUCKY

TIMES AIN'T LIKE THEY USED TO BE VOL. 1

TIMES AIN'T LIKE THEY USED TO BE VOL. 2

TIMES AIN'T LIKE THEY USED TO BE, VOL.3

TIMES AIN'T LIKE THEY USE TO BE, VOL. 4

TIMES AIN'T LIKE THEY USED TO BE, VOL. 5

TIMES AIN'T LIKE THEY USED TO BE, VOL. 6

BRISTOL SESSIONS: HIST. REC. FROM BRISTOL, TENNESSEE (THE)

COUNTRY BLUES: COMPLETE EARLY RECORDINGS 1927-29

WHEN THE ROSES BLOOM IN DIXIELAND

BLUES (THE)

FRESH OLDTIME STRING BAND MUSIC

SOLO - OLDTIME COUNTRY MUSIC

VANGUARD YEARS (THE)

 

 

 

L’opéra chinois ou opéra de Pékin
l combine jeux d’acteurs, chants, orchestre mais aussi mime, maquillage, danse, arts martiaux… Cette pratique ancestrale jouit aujourd’hui encore d’une grande popularité à travers toutes les couches sociales, même s’il a été mis en veilleuse sous la Révolution culturelle.

Pistes d’écoute :

PAVILLON AUX PIVOINES: OPERA CLASSIQUE CHINOIS KUNQU

OPÉRA CHINOIS (L')

FORÊT EN FEU, LA PRINCESSE CENT-FLEURS (LA)

OPERA DU SICHUAN: LA LEGENDE DE SERPENT BLANC

 

 

 

 

Le banjo
Instrument incontournable de la musique old time, il serait dérivé d’un luth ouest-africain. Ce sont les esclaves africains embarqués pour les États-Unis qui jouaient de cet instrument. L’origine de l’instrument moderne remonte aux années 1830-1840. Il existe principalement deux versions de l’instrument, à 4 cordes et à 5 cordes. C’est le banjo à cinq cordes qui est principalement utilisé pour la musique bluegrass et old time.
Lisez le dossier sur le banjo américain de Gérard De Smael et Étienne Bours.

Pistes d’écoute :

DEEP RIVER OF SONG: BLACK APPALACHIA

HIGH ATMOSPHERE : BALLADS & BANJO TUNES

NORTH CAROLINA BANJO COLLECTION (THE)

SOUTHERN JOURNEY, VOL.2: BALLADS & BREAKDOWNS

AMERICAN INDUSTRIAL BALLADS

BANJONIQUE

SOLO BANJO WORKS

TALES FROM THE ACOUSTIC PLANET

 

 

 

 

Le pipa
Sans doute l’un des instruments à cordes les plus populaires en Chine. C’est un instrument à quatre cordes pincées, dont l’origine remonte au IIesiècle avant Jésus-Christ. On le retrouve à la fois dans des ensembles de plusieurs instruments et comme instrument soliste. Les musiciens font généralement preuve d’une grande dextérité qui permet des effets virtuoses.

Pistes d’écoute :

ART DU PIPA CHINOIS (L')

CHINE: L'ART DU PIPA

CHINE: WANG WEIPING, LUTH PIPA

CHINESE TRADITIONAL PIPA MUSIC

SOUL OF PIPA 1: MUS. TRAD. ET CLAS. CHINOISE POUR PIPA (THE)

SOUL OF PIPA 2: MUS. CLAS. CHINOISE POUR LE LUTH PIPA (THE)

SOUL OF PIPA 3: MUSIQUES CHINOISES

 

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