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Critique

CITY OF REFUGE

publié le

Parmi les artistes qui ont – sans jeu de mots – tiré la corde le plus loin, se trouve la chanteuse et banjoïste Abigail Washburn. Elle a déjà par le passé défrayé la chronique en tentant la quadrature du cercle : rassembler ses deux traditions […]

 

 

 

awParmi les artistes qui ont – sans jeu de mots – tiré la corde le plus loin, se trouve la chanteuse et banjoïste Abigail Washburn. Elle a déjà par le passé défrayé la chronique en tentant la quadrature du cercle : rassembler ses deux traditions musicales préférées, le banjo old-time et la musique folk chinoise. L’idée avait porté ses fruits en 2008 en nous donnant le très bel album réalisé sous le nom de The Sparrow Quartet, et sur lequel elle interprétait des textes de poésie chinoise, en chinois. Avec ce nouvel album, City of Refuge, elle se lance dans un nouveau croisement, une nouvelle hybridation, qui sera peut-être plus difficile à faire admettre aux puristes de la country. Elle s’est en effet entourée d’une série de musiciens répartis équitablement entre le monde de la musique traditionnelle et celui de la pop indépendante. À côté du violoniste écossais Jeremy Kittel (du Turtle Island String Quartet), de Ketch Secor et Morgan Jahnig  (du Old Crow Medicine Show) ou de son mari le banjoïste Bela Fleck, on trouve Carl Broemel (de My Morning Jacket) et Chris Funk (The Decemberists), sans bien sûr parler de Wu Fei au guzheng, de deux chanteurs de gorge sino-mongols (du groupe Hangghai), et d’une apparition de Bill Frisell. L’album est coréalisé avec le multi-instrumentiste Kai Welch, et produit par Tucker Martine, qu’on connaît plutôt pour avoir régulièrement enregistré des groupes folk rock comme les Decemberists, Sufjan Stevens ou My Morning Jacket. C’est cette combinaison audacieuse d’éléments étrangement complémentaires qui permet à ce disque de mêler la tradition des Appalaches avec le blues de Blind Willie Johnson, ou d’évoquer Springsteen, les Beatles en même temps que le bluegrass, le gospel ou la musique old-time. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, cela ne fait pas de ce disque un banal melting-pot, ou un de ces disques de « rencontres inattendues », il ne s’agit pas d’un collage bancal, mais bel et bien d’une combinaison réussie d’éléments parfaitement maîtrisés.

 

Benoit Deuxant

 

 

 

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