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Portrait

URBNexpo | Portrait de Samuel Coisne

Samuel Coisne

Samuel Coisne (1980 - )

PointCulture Bruxelles, URBN, PointCulture Namur, URBNexpo

publié le par Alexandra Garin

La ville, c'est ... pour moi un terrain de jeu, une boule d’énergie, un univers de possibilités, où tout se croise et s’entremêle, parfois dans un joyeux bordel. Elle est tout à la fois, certains jours elle m’apaise, et d’autres jours je la déteste. La ville comme un exutoire, elle attise la curiosité tant elle a à proposer. Son champ culturel et sa population cosmopolite font de Bruxelles une ville où j’aime vivre, je la trouve belle autant que laide, j’aime flâner dans les quartiers et marcher sous la pluie pour me réchauffer ensuite dans un bar.

Né en 1980,
A étudié à l’École nationale supérieure des Arts plastiques et visuels de Mons,
Vit et travaille à Bruxelles où il pratique la sculpture, l’installation, la photographie, etc.

http://samuelcoisne.com/


Ce sont des bouts de bois cassés – du contreplaqué : tout sauf un bois noble ! Et pourtant il suffit de froncer un peu les yeux, de se laisser aller une fraction de seconde, pour qu’une autre réalité voie le jour. On suit du regard les différentes lignes de la brisure et on distingue alors une ligne d’horizon ou bien encore la ligne du sol séparant la terre de l’air. Les différentes couches fines du bois brisé deviennent les différents plans d’un paysage vu « en coupe » : un sous-sol profond, un ciel dégagé et, entre les deux, la skyline d’une ville vue de loin…

« Landscapes est une série qui a vu le jour un peu par accident en 2011. Le hasard tient une grande place dans ce travail, bien que j’essaie de le contrôler si tant est que ce soit possible. Et c’est le hasard justement qui m’a mis sur la route, puisque c’est en cassant un bout de planche destiné à la poubelle que tout a commencé. Le paysage m’a sauté aux yeux et j’ai mis cette planche de côté en me disant qu’un jour j’en ferais quelque chose. Quelques mois plus tard, j’y suis revenu et j’ai commencé une série dont l’enjeu ne m’a depuis lors plus quitté. », nous raconte Samuel Coisne.           

Le hasard, mais aussi la fragilité, l’apparition et l’illusion, sont au cœur de la pratique du jeune artiste bruxellois qui a, dans le passé, beaucoup travaillé sur des cartographies réelles ou imaginaires (en tissu découpé, vitres cassées ou miroirs brisés) ainsi que sur des maquettes de villes en blocs de glace, lentement soumis à la fonte (Ice Town [Phase 1] ou Tours et détours d’une disparition programmée). Dans Landscapes on décèle également un jeu sur les niveaux d’échelle et des allers-retours ludiques et poétiques entre le « micro » et le « macro », mécanismes ou happenings rendus possibles par sa conception de la ville comme « terrain de jeu (…) univers de possibilités ». [PD]

URBNexpo | Samuel Coisne expose au PointCulture Namur du 9 février au 30 mars 2018 et au PointCulture Bruxelles du 8 février au 17 avril 2018.


- PointCulture : Un lieu urbain qui vous inspire particulièrement? 

Ces derniers jours, je me promenais aux alentours de mon atelier situé à l'entrée de Molenbeek près du canal et en traversant le vaste chantier (débuté il y a si longtemps que je ne me souviens plus quand tout a commencé) situé près de la Porte de Ninove,  un paysage vallonné s'est offert à moi. J'aime les travaux autant que je les déteste, ils sont souvent trop long et on a parfois du mal à en voir le bout mais ces terrains en friche permettent souvent d'avoir un nouveau regard sur la ville. D'un côté c'est une bonne chose, une ville en travaux c'est une ville en mouvement, qui se cherche et qui a constamment envie de se réinventer. J'ai  eu la bonne surprise d'apprendre qu'ils allaient faire un grand parc à cet endroit. Je pense que ça rend les travaux encore plus beaux.

- Une autre œuvre sur la ville, par un autre artiste que vous-même, éventuellement d’une autre discipline, importante à vos yeux?

Slinkachu est un artiste britannique notamment connu pour sa série Little people. Il intègre des personnages dans un décor urbain en les mettant en situation avec de petits objets, souvent des déchets jetés en rue. Il recrée une sorte de monde parallèle, une vie de fourmi, comme si ces personnages existaient mais nous ne pouvons pas les voir. Ce que je trouve vraiment intéressant dans son travail, au-delà de l'imaginaire et de la poésie qui s'en dégage, c'est qu'il met souvent le doigt sur ces petits éléments que l'on retrouve partout sur les trottoirs, il attire le regard sur la saleté du quotidien.

- Une initiative citoyenne urbaine qui vous semble questionner la ville de manière pertinente?

Depuis quelques années, des groupes d’échanges, de dons, de partages se sont créés sur internet. Je veux parler de ces groupes qui donnent des objets dont ils n’ont plus l’utilité. Dans une ère où la société pousse à la consommation, je trouve cette initiative essentielle et solidaire. En redonnant une seconde vie aux choses, on consomme intelligemment, ça fait du bien à tout le monde, c’est un système gagnant-gagnant.

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