Tout commence par la création du Faust de Charles Gounod en 1859 d’après l’œuvre de Goethe. Thomas y répond en 1866 par Mignon d’après un poème du même auteur. En 1867, Gounod adapte la pièce de Shakespeare Roméo et Juliette ce à quoi, Thomas riposte par Hamlet, créé à l’Opéra de Paris le 9 mars 1868. La genèse du livret a été longue puisque que les librettistes se sont inspirés d’une pièce de théâtre d’Alexandre Dumas père. Ce dernier a pris des libertés avec le texte original pour les besoins de l’action et surtout du public de son époque. Evidemment, l’ajout de la musique a nécessité d’autres réductions du texte pour arriver à un scénario épuré garantissant la compréhension de l’histoire. L’action est resserrée autour de quatre personnages principaux : Hamlet, Ophélie, Gertrude (mère d’Hamlet) et Claudius (second mari de Gertrude). Les spots de la rampe sont braqués sur le personnage d’Ophélie, archétype de la femme fragile qui ne peut que mourir tragiquement. Nombre de romans du 19ème siècle mettent en scène cette figure féminine et la peinture n’est pas en reste dans ce domaine. Le quatrième acte dont le ballet pastoral prépare l’acmé, est tout entier consacrée à Ophélie. Puisqu’il est de mauvais ton de raconter l’histoire, je ne vous en dirai pas plus.

Anne Genette

La suite sur le plateau de la Monnaie, du 3 au 22 décembre 2013

http://www.lamonnaie.be/fr/opera/344/Hamlet

Hamlet d’Ambroise Thomas à PointCulture :