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Critique

TAKESHIS'

publié le

Parler de Takeshis’ n’est pas chose aisée, car c’est le genre de film qu’il faut voir pour le croire. Ce qui ne signifie pas pour autant que l’on y comprendra quelque chose, loin de là…

Pour ma part, j’avoue n’avoir pas bien déchiffré tous les codes employés et me demande si cela n’est pas fait exprès. Car Takeshi Kitano est un petit coquin, un canaillou, un fripon nippon qui s’amuse régulièrement à brouiller les pistes pour mieux réapparaître là où on ne l’attend pas. Et deux ans après l’époustouflant Zatoichi, film de commande inspiré de la série du même nom, il était grand temps qu’il se comporte à nouveau comme le grand gamin qu’il est.

S’éloignant des histoires de criminels qui ont fait sa réputation en Occident, il renoue ici avec ses racines loufoques.

C’est en 1972, à l’âge de 25 ans, que sa carrière commence modestement en compagnie de Kiyoshi Kaneko, avec lequel il fonde The Two Beats, duo comique auquel il doit son nom d’acteur, Beat Takeshi. Quatre ans plus tard, ils se retrouvent à la télévision où leur succès est immédiat malgré des sketches d’un goût douteux: leurs plaisanteries politiquement incorrectes leur ont valu la censure à plus d’une reprise, les propulsant néanmoins au rang de superstars.

Ce n’est qu’en 1982 que Takeshi Kitano intègre un premier rôle sérieux à la demande de Nagisa Oshima et pour la première fois, les Occidentaux entendront parler de cet acteur qui donne la réplique à David Bowie, Ryuichi Sakamoto et Tom Conti. Merry Christmas, Mr. Lawrence (Furyo en français) connaîtra un succès international et ouvrira à Kitano les portes d’un cinéma plus adulte.

Il restera néanmoins cantonné aux pitreries dans son pays jusqu’à ce qu’il réalise son premier film, Violent Cop, suite au désistement du réalisateur Kinji Fukasaku. La suite est connue puisque Takeshi Kitano se fera dès lors une réputation de cinéaste hors pair, étonnant le spectateur avec des films aussi différents que Getting Any? (1995), Hana-Bi (Lion d’Or à Venise en 1997), L’Été de Kikujiro (1998) et Dolls (2002).

 

1Takeshi Kitano fait en effet partie de ces rares cinéastes capables de passer sans effort de la comédie la plus potache à la romance la plus contemplative, et Takeshis’ est en quelque sorte un retour aux sources: couillon, absurde et grand-guignolesque, ce n’est certes pas un film à mettre entre toutes les mains, mais devrait réjouir les amateurs de surréalisme burlesque et de crétinerie totalement assumée.

Le cinéaste se met ici doublement en scène à travers un certain Beat Takeshi, figure emblématique de la télévision nippone, et son sosie, caissier malchanceux qui rêve de percer dans le milieu du show-business. Gentiment schizophrène et doucement mégalo, Takeshis’ oscille en permanence entre réalité improbable et rêve éveillé, proposant une galerie de portraits haute en couleur au service d’une intrigue à dormir debout.

Intrigue dont le spectateur ne sortira pas indemne, assurément.

Catherine Thieron

 

Sélec 8

 

 

 

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