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Critique

RÊVE OU LA VIE (LE)

publié le

Douces France… Cher pays de leur enfance… Tes « titis » ont la peau mate et leurs rêves enfouis au fond des poches. Les poings serrés, ils valsent sur tes pavés mouillés de bonnes intentions, leurs besaces pleines de ferveurs universelles, imprégnés […]

Douces France… Cher pays de leur enfance… Tes « titis » ont la peau mate et leurs rêves enfouis au fond des poches. Les poings serrés, ils valsent sur tes pavés mouillés de bonnes intentions, leurs besaces pleines de ferveurs universelles, imprégnés d'un héritage républicain résonant au plus profond de leurs racines. « Le petit chat est mort… » et les youyou lui font cortège. Sur la barricade, Ridan lève le verbe. Le porte haut, l'habille de pudeur, de sensibilité. Il aurait été facile de vociférer. Les blessures sont profondes, le vécu exportable. Mais les propos les plus cinglants dits avec finesse n'en sont que plus subversifs. Loin de se résoudre à une fatalité inexorable, il porte l'étendard des chimères au pinacle, conscient que la vie dépend de la réalité. Celle bétonnée des banlieues, celle résiliente au mépris, au délit de faciès, au broyage mondialiste, au peu d'horizon. Celle qui sait que la bête n'est pas morte et qui pourtant l'abreuve. Autant de critiques sociales, d'introspection, de chroniques intimistes étayées par un éclairage musical épuré faisant voler en éclats lumineux les archétypes du rap et du rock réservés à la ZUP. « Le quotidien d'un Maghrébin » décliné parfois en talk over, égrené sur fond de guitares acoustiques fleurant bon l'Andalousie, d'accordéon poulbot, de piano discret enlaçant des violons aériens. Ridan, lève le voile, cligne de l'œil à Renaud, à Brassens, sans omettre la tchatche des cités, là, où l'odeur de menthe flirte dans les volutes d'un grand crème. Et… sous les pavés de Lutèce, il y a peut-être une plage… Celle d'Essaouira, d'Alger, de Tunis ou de l'Atlantide tant désirée.

(Brigitte Lebleu)

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