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Critique

DANCING

publié le

René couve quelque chose : depuis peu, ce qui l'entoure le possède,

 

René couve quelque chose : depuis peu, ce qui l'entoure le possède, l'envahit sans plus le quitter. Il est de plus en plus obsédé par ces signes indicibles que sa raison tend à rejeter. Jusqu'au jour où il se retrouve face à son double… À la croisée des styles,  Dancing traîne sa folie le long d'un récit elliptique; même lorsque le scénario semble devenir plus linéaire, l'étrangeté omniprésente nous rappelle que nous sommes face à une œuvre singulière, insoumise à la volonté de la morale ou du bon sens. On retrouve dans ce film la même aliénation de l'individu face à lui-même que celle présente dans le Horla de Maupassant. Le malaise évident prend sa source dans l'absence : celle de linéarité, qui permet au film de s'égarer vers des abstractions plus artistiques, plus poétiques, mais aussi – et surtout – celle de repères, qui laisse le spectateur face à ses propres angoisses. Profitant à merveille du potentiel plastique de la caméra DV (vidéo numérique), ce petit OVNI cinématographique nous offre une photo d'une rare beauté, propice à l'égarement d'une raison déjà malmenée par une orchestration contemporaine marquée du sceau de la névrose. Histoire de fantômes, drame psychologique sur le dédoublement de personnalité ou schizophrénie allusive, quoi que ce soit, on n'en ressort pas indemne. Le malaise est déjà là, attendant au détour d'une image dérobée au regard pour gangrener l'esprit du brave spectateur conscient du trouble qui l'attend. Intrigant et totalement déraisonné…
(Michaël Avenia, Liège)

 

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