Ça pourrait n’être qu’une curiosité, une de ces fausses nouvelles dont nous sommes inondés. Et pourtant non, Richard Reed Parry est membre d’Arcade Fire et il vient de sortir un album catalogué ‘musique contemporaine’, qui plus est publié par Deutsche Grammophon. Tout ça fait un peu ‘forçons les mythes à apparaître’ sauf que le disque est très bon et qu’il trouve sa place.

L’idée en est simple et originale et plutôt que de m’emmêler dans une explication peu convaincante je laisse parler l’auteur : « J'ai voulu faire de la musique de chambre en utilisant les fonctions involontaires du corps humain, de se servir de ce qui est organique et naturel à l'intérieur de notre corps pour que cela influence et guide la musique. Concrètement, cela veut dire que je me sers de stéthoscopes pour que chaque musicien puisse écouter ses propres battements du coeur ou ceux des autres. Idem pour suivre les inspirations ou les expirations. Et très souvent ce sont les deux en même temps. Cela dépend des morceaux, mais parfois il peut y avoir comme un chef d'orchestre qui dirige les musiciens en suivant son propre rythme cardiaque ou ses respirations mais le plus souvent, chaque musicien suit ses propres battements. » 

Le résultat est délicat et intensément mélodique, on dirait une suite de variations sur l’écho et les ondulations, tout y est subtilement tressé comme si l’eau se liait et se déliait dans notre paume, Steve Reich et les répétitifs ne sont jamais loin et la présence de Nico Muhly confirme cette communauté de pensée. A ce sujet réécoutez I drink the air before me de Muhly (XM929X), avec ‘Music for heart and breath’ le couple formé est parfait. (DS)