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Critique

AU LIT

publié le

Deux corps filmés comme un paysage: un homme et une femme ont des relations sexuelles dans une chambre d’hôtel. Après l’amour, ils ne se souviennent déjà plus de leurs prénoms respectifs…

Deux corps filmés comme un paysage: un homme et une femme ont des relations sexuelles dans une chambre d’hôtel. Après l’amour, ils ne se souviennent déjà plus de leurs prénoms respectifs…

Cette scène d’ouverture débouche sur un confessionnal étrange au cours duquel les deux protagonistes se dévoileront au compte-goutte, au fur et à mesure d’une histoire racontée en temps réel ou presque: le début, le milieu et la fin de leur histoire commune.

Daniela (Blanca Lewin) et Bruno (Gonzalo Valenzuela) se sont connus plus tôt dans la soirée. Il la prolongeront à l’hôtel, dans un huis clos électrique, entre secrets et mensonges: la tentation de passer pour qui l’on n’est pas est grande lorsqu’on sait que cette première rencontre est sans doute la dernière.

Filmé au plus près des personnages, En la cama invite le spectateur-voyeur à être témoin de ces confessions sur l’oreiller, le rendant lui aussi incapable de démêler le vrai du faux. Et pourtant, une certaine intimité, bien que superficielle, s’installera petit à petit entre Daniela et Bruno, car ils n’ont, finalement, pas grand chose à perdre.

3

Après un premier film, Sábado (2003), entièrement tourné en plan-séquence, le réalisateur chilien Matías Bize reste dans une unité de temps avec En la cama tout en développant la psychologie de ses deux personnages. Tour à tour touchants, déroutants ou agaçants, leurs bavardages plus ou moins triviaux construisent et rythment le récit, les confidences se faisant de plus en plus personnelles au fur et à mesure qu’avance l’histoire.

La simplicité de la forme est contrebalancée par la profondeur du scénario et des personnages qui, s’ils peuvent paraître légers à première vue, sont néanmoins troublants de justesse. Tranche de vie d’une nuit, En la cama pourrait se dérouler dans n’importe quel hôtel du monde.

Abordant des thèmes universels, tels que la rencontre et la rupture amoureuse, l’infidélité ou le mensonge, ce film tend au spectateur un miroir dans lequel chacun peut se retrouver d’une façon ou d’une autre, et il n’y verra pas que ses bons côtés. Évitant tout jugement de valeur, Matías Bize fait preuve d’une grande empathie pour ses personnages, dont la pertinence est garantie par la qualité des dialogues et du jeu des acteurs: bien que l’on sente dès le départ qu’il n’est pas fait pour durer, le couple formé par les comédiens Blanca Lewin et Gonzalo Valenzuela fonctionne à merveille et donne au spectateur l’envie d’y croire malgré tout.

Catherine Thieron

 

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