Il faut bien le dire, Le rythme de la parole (MX1311), premier opus, m’avait un peu laissée sur ma faim. Le projet – les rapports entre la percussion et la voix – s’annonçait passionnant et les musiciens étaient tous de grande qualité. Mais, comme cela arrive parfois lorsqu’il s’agit de rencontres entre cultures différentes, même si tout y est, il manque quelque chose, la fusion ne se fait pas, c’est beau mais il manque ce supplément d’âme qui transporte.
Le deuxième album fut donc accueilli un peu plus prudemment, plus fraîchement. Et je crois bien que je l’ai écouté et réécouté, un peu comme on se pince pour être sûr qu’on ne rêve pas.
Le projet est essentiellement le même – importance du rapport entre la voix et la percussion pour créer de l’émotion, la rencontre des cultures – mais il est traité différemment. Ce n’est plus un pays différent à chaque plage, avec le chanteur ou la chanteuse et Keyvan Chemirani aux percussions.
Il s’agit ici de la rencontre entre trois pays – l’Iran, l’Inde du Sud, le Mali – trois cultures immensément riches au niveau musical, et dix musiciens. D’un morceau à l’autre, tantôt entièrement composé, tantôt arrangé à partir de la tradition, les musiques se succèdent, se superposent, se soutiennent, s’assemblent et se dissocient, s’enchevêtrent, se confondent. Et la magie se fait.