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Critique

OPPRESSUM

publié le

Une nouvelle parution chez Sub Rosa, le premier album d’Israël Quellet. Jeune musicien né en Suisse en 1972, Israël Quellet propose ici un hommage à la distorsion et surtout, à la saturation. Réalisé à partir d’enregistrement bruts, voire brutaux, […]

Une nouvelle parution chez Sub Rosa, le premier album d’Israël Quellet. Jeune musicien né en Suisse en 1972, Israël Quellet propose ici un hommage à la distorsion et surtout, à la saturation. Réalisé à partir d’enregistrement bruts, voire brutaux, d’objets familierset d’outils (une ponceuse, une citerne, des seaux vides) et de voix, ce disque est une exploration du close-miking. À ne pas confondre avec l’enregistrement au micro-contact, où le micro accompagne la vibration de l’objet, le principe est ici, comme son nom l’indique, de placer le ou les micros le plus près possible de la source sonore, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la dynamique de l’enregistrement et avec la saturation inévitable que cela suppose. Mais surtout, cette manière d’enregistrer entraîne un son avec très peu de réverbération et très peu de restitution de l’espace, la matière sonore, très proche de l’oreille qui l’écoute, semble l’entourer, l’enfermer. Le résultat est inconfortable, presque menaçant (après tout le CD s’intitule Oppressum). Les morceaux qui sortent de la cave où Israël Quellet réalise ses enregistrements sont sans concessions, sans ornementation, sans effets ajoutés (à l’exception de quelques mises en boucle, de quelques delays). Ils sont tout entiers contenus dans les titres des pièces: une date, un numéro de classement, un ou des objets (« 07-29 pour frappes sur citernes, percussions, voix ».) Pas d’explication, pas de recul, comme à l’enregistrement, juste l’impression de devoir écouter très fort, très près, sans interpréter plus, comme un document, une pièce d’Art Brut, une œuvre d’Arte Povera. Un disque surprenant dans son ‘obsessivité’, quelquefois proche du travail percussif de Z’ev, mais unique dans son aspect compulsif.


Benoît Deuxant
 

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