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Critique

TEMPORADA DE PATOS

publié le

Moko et Flama, deux jeunes adolescents, voient un long dimanche s’enfoncer dans l’ennui et l’absurde: une panne de courant, un bras de fer (psychologique) avec un livreur de pizzas qui s’installe, la visite culinaire d’une voisine un peu plus âgée qui […]

Moko et Flama, deux jeunes adolescents, voient un long dimanche s’enfoncer dans l’ennui et l’absurde: une panne de courant, un bras de fer (psychologique) avec un livreur de pizzas qui s’installe, la visite culinaire d’une voisine un peu plus âgée qui s’incruste.
Le noir et blanc, peut-être parce que film mexicain – pays de couleurs -, donne ici à voir autrement, souligne l’ordinaire du décor qu’il enrichit plutôt que d’en appuyer l’austérité. L’absence de couleur prend sens d’emblée dans ce huis-clos, entre les quatre murs de cet appartement d’une tour d’immeuble d’un quartier de Mexico.
La caméra, souvent disposée en lieu et place de l’objet regardé par les personnages (dans le frigo, à la place du tableau…), fait de nous des spectateurs scrutés par ceux dont nous suivons les évolutions.
Le sourd désir qui flotte entre les deux adolescents, le calme désespoir de la jeune fille qui s’acharne à réaliser un impossible gâteau pour un anniversaire que personne ne fête, le cheminement du livreur de pizzas face à l’exigence de ses jeunes clients et face à son boulot, la façon dont Flama résout les conflits de ses parents en cours de séparation, la découverte du baiser par Moko… L’harmonie se détraque, la structure s’altère. Et la magie opère, impalpable et déconcertante.
Un premier film que le réalisateur a voulu destiner aux adolescents, qui leur parle de leur ordinaire.

 

PETITE DISCOGRAPHIE (NON EXHAUSTIVE) DU DIMANCHE

 

Damia : « Sombre dimanche »

Juliette Gréco : « Je hais les dimanches »

Jamait : « Dimanche »

Gilbert Bécaud : « Dimanche à Orly »

Les Hurleurs : « Dimanche »

U2 : « Sunday Bloody Sunday »

Renaud : « Les dimanches à la con »

Félix Leclerc : "Les dimanches"

Offenbach : « Dimanche blues »

Richard Gotainer : « Dimanche aux plumes »

Alain Bashung : « Le dimanche à Tchernobyl »

Velvet Underground : « Sunday Morning »

Dominique A : « Vivement dimanche »

Morrissey : « Everyday is Like Sunday ”

Dalida : « Les enfants du Pirée »

ED



Mexico, un dimanche comme tous les autres. Une ville d'acier et de béton filmée en noir et blanc. Une journée d'apparence banale pour Flama et Moko, deux ados dont l'oisiveté semble être le seul but recherché : au programme jeux vidéo, pizza et Coca à flot. Mais une série de petits accidents, inattendus ou forcés, vont mettre à mal la tranquillité et le marasme auxquels ils s'attendaient.
Respectant la règle des trois unités de la dramaturgie classique (un seul lieu, une seule action, une seule journée), ce petit film poétique et facétieux passe constamment du drolatique au drame sans jamais user son propos. L'apparente banalité des situations glisse doucement et sûrement vers l'absurde ou le désordre relatif. Les fondus au noir agissent comme autant de nouveaux départs dans ce quotidien chahuté. Un huis clos qui révèlera les secrets ou les désirs de chacun sans jamais donner dans l'étude comportementale ou la psychologie bon marché. Le réalisateur effleure ses personnages, préférant suggérer au lieu de donner dans le pathos forcé. Soulignons encore la magnifique photo en noir et blanc usé, laissant la part belle à des compositions très esthétiques voire esthétisantes. Un premier film réussi et personnel qui prend le temps de révéler son charme et ses ambitions.
MA

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