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Critique

MERDITUDE DES CHOSES (LA)

publié le

Bienvenue chez les Strobbe, fratrie alcoolique à tendance sympathique qui se serre les coudes sous le toit accueillant d’une mère poule (Gilda de Bal) et le regard du jeune Gunther (Kenneth Vanbaeden), enfant né par accident des suites d’un soir de […]

 

 

Bienvenue chez les Strobbe, fratrie alcoolique à tendance sympathique qui se serre les coudes sous le toit accueillant d’une mère poule (Gilda de Bal) et le regard du jeune Gunther (Kenneth Vanbaeden), enfant né par accident des suites d’un soir de beuverie.

Adaptation du roman autobiographique de l’auteur est-flamand Dimitri Verhulst, La Merditude des choses porte décidément bien son nom, tant la vie du jeune Gunther Strobbe est une authentique vie de merde: entre son père, Celle (Koen De Graeve), facteur du village (le bien nommé Trouduc-Les-Oyes) et ses trois oncles alcooliques, on ne peut pas dire que l’adolescent grandisse dans les meilleures conditions.

Pourtant, il les aime, ces marginaux, et continuera, devenu adulte, de porter sur eux un regard tendre alors qu’il est lui-même à l’aube d’une paternité non désirée.

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C’est ce même regard pour lequel a opté Felix Van Groeningen pour son troisième long métrage, après Steve + Sky (2004) et Dagen zonder Lief (2007). Un regard plein d’empathie pour cette fratrie paumée vue à travers les yeux d’un adolescent qui a bien du mal à trouver sa place, malgré une grand-mère sincèrement bienveillante et néanmoins complètement dépassée par les agissements de ses fils.

Là où La Merditude des choses aurait pu n’être qu’un Striptease à la flamande, le réalisateur gantois va bien plus loin dans l’observation de la nature humaine, et, si le spectateur rit souvent, il n’est que rarement mis en position de juger les Strobbe, grâce à cette tendresse du regard et à la générosité des acteurs. Ceux-ci se sont glissés dans la peau de leurs personnages avec un infini respect pour ces « handicapés de la vie » que d’aucuns considéreraient comme d‘authentiques cas sociaux.

Pourtant, plutôt que de ne s’intéresser qu’au côté lugubre d’une réalité sociale bel et bien sordide, l’équipe du film s’est attachée à ce qu’elle a de plus extravagant: des courses cyclistes en tenue d’Adam (comme l’ont fait les acteurs du film lors de sa présentation au Festival de Cannes en 2009) au Championnat du monde d’ingestion de bibines via un Tour de France décidément pas comme les autres, La Merditude des choses se penche sur des petits moments de vie souvent joyeux, sans pour autant chercher à cacher la misère de cette vie de merde puisque visites d’huissier et de l’assistance sociale ponctuent également le film.

Vu l’accueil et les critiques dithyrambiques que réservèrent nos voisins français à La Merditude des choses, on sera bien sûr tenté de s’interroger sur l’image véhiculée par ce type de cinéma.

Et puis non, en fait, tellement ce film est drôle, humble, généreux. Et poétique.

Une poésie de comptoir, certes, mais une poésie bien de chez nous !

Catherine Thieron

 

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