Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Critique

ECHO PARTY

publié le

Dj Malin & boule à facettes : Edan le sac !

 

Dj Malin & boule à facettes : Edan le sac !

Echo Party relève d‘un principe voisin de celui de la célèbre série DJ-Kicks, où le résident compilateur aux platines a toute latitude pour concocter un mix de son cru qui agirait un peu comme un révélateur de son génotype musical. Ou encore, à l’instar de la collection Back To Mine qui nous le montre sous d’autres éclairages que ceux aveuglants des pistes de danse.

 

edanOn imagine sans peine la joie de ce touche-à-tout originaire de Boston d’Edan Portnoy, qui n’a pas été chercher très loin son patronyme artistique, lorsque le label et distributeur Traffic Entertainment Group lui a offert un laisser-passer « all acces » pour qu’il aille fouiner dans une manne riche de plusieurs milliers de références (trente années de musiques noires, des 60’s aux 80’s, toutes tendances confondues) et en tire un remix à la hauteur. Un challenge que ce producteur, MC et DJ (et même illustrateur à ses heures) aura mis deux ans à finaliser, remettant à plus tard la suite à donner à deux disques prometteurs (Primitive Plus, 2002 et Beauty and the Beat, 2005) de hip-hop old school – c’est-à-dire très funky dans les beats – bariolés d’effets psychédéliques. Ce qui est commode avec Echo Party, c’est que ce qu’on y entend est suggéré dès sa très voyante présentation. Un bel extérieur couleur aluminium sur lequel se reflètent quelques silhouettes dessinées au look caractéristique de la charnière fin (19)70, début 80, elles-mêmes renvoyant à d’autres (toutes féminines) égayant le fastidieux relevé, tapé sur 5 pages en caractères de machine à écrire, des dizaines effets (de production) auxquels Edan a recouru dans son mix long d’à peine une petite demi-heure (28 minutes 59 exactement)…

Une relecture qui tient du mini-exploit car tout le travail accompli s’apparente davantage à une plongée en apnée contrôlée à la recherche de sensations un peu oubliées et du feeling propre à une période révolue qu’à un simple exercice de virtuosité « platiniste », venant d’un petit chanceux à qui l’on a offert un gigantesque filon avec pour seule contrainte d’en extraire un joyau, même léger. Une matière première sonore brute, héritage d’une ère qui est à la fois celle du premier métissage de masse (avec le disco), le moment essentiel qui voit la naissance et l’essor rapide du hip-hop et les ultimes instants d’un certain âge d’or de la vie nocturne (une innocence festive qui s’achèvera à l’arrivée du SIDA), qu’Edan transmute à coups d’orgues millésimés (Moog), glockenspiel, kazoo (voire de guitares ?), pédales d’effets, de manipulations de platines, avant un dernier traitement par une chambre d’écho telle que doit en rêver tout bon producteur dub. Par ce biais, l’Américain marque sa distance – on est dans le survol malin, pas dans le travestissement – et indique clairement le lieu des ébats : sous la boule à facettes. Evidemmen t!

Précaution d’usage : passer outre les questionnements spéléo-archivistes du « quiaécritquoi » d’Echo Part et se laisser aller à une dérégulation non-assistée chimiquement des sens (quoique). Sur la bande-son enroulée et (en)fumée jusqu’au tournis, on a bien cru reconnaître Afrika Bambaataa et Grandmaster Flash en héros invités d’un inédit de Starsky et Hutch (vers les 2’ et 6’) et une mesure de basse qui aura donné des idées au Queen de « Another One Bites The Dust » (à 5’); croisé Kieran Hebden et son comparse Steve Reid sous acide (vers 16’), des Beastie Boys prépubères (à 23’) et des Pet Shop Boys innocents (à 24’); et réentendu une vieille scie des Shadows bruitée au kazoo (à la 2ème) ! A moins que cela ne soit la moitié du catalogue Ninja Tune revisitée sur un mode combiné FFWD et reverse ? Difficile à dire, avec une tête des lendemains matin aussi lourde…

Yanncik Hustache

logo