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Critique

DEGENERATE

publié le

A l’instar de Skream et son album éponyme, de Burial ou des compilations de Mary Ann Hobbs, Vex’D est un des piliers d’un genre naissant- le dubstep.

Après avoir arpenté les bancs d’un collège de Bristol, Teasdale et Roly Porter s’unissent pour former le duo Vex’D. Auteurs de deux maxi sur le label Subtext, Pop Pop et Lion, les deux londoniens sont alors repérés par le label Planet Mu, fondé en 1995 par Mike Paradinas (alias μ-Ziq) et dont le nom rend hommage à James Churchward et à ses œuvres. En témoigne les compilations musicales du label qui portent les noms d’ouvrages consacrés au « Continent perdu » de l’écrivain britannique : The Cosmic Forces of Mu (2001), Sacred Symbols of Mu (2006), Children of Mu (2004).
En avril 2005, le label installé à l’époque à Worcester, pionnier de ce style musical en devenir, encourage la sortie d’un premier single. La face A de ce 12 pouces (ou 45 tours) est estampillée « Gunman », une piste contenant un sample du deejay jamaïcain Dr. Alimantado – « Gimmie My Gun » et « Smart Bomb » sur la seconde face. Psycho bass, hanclaps caverneux, atmosphère lourde et moite occupent désormais et définitivement une place de choix dans l’univers des deux gaillards.
Dans la foulée, toujours hébergé chez Planet Mu, Vex’D sort le bien nommé  Degenerate fin 2005. Un brûlot dense aux rythmiques lourdes, saupoudré de breakbeat massif à la Scorn – père fondateur du courant dub-industriel à la discographie abondante, d’incartades 2-step et de relents drum’n’bass. La ligne esthétique post industrielle est oppressante, faisant aussi la part belle aux effets sonores d’un dubstep claustrophobe. Les douze compositions déversent leurs surplus graisseux, comme un baiser brutal… plongeant l’auditeur aux confins de l’hypnose.
Le sursis dans le chaos arrive à dose homéopathique, d’abord avec « Crusher Dub » qui apparait comme une pause nécessaire aux douces émanations dub, en dépit de clap percutants.
Pour suivre avec « Fire » et un très beau sample de quatuor à cordes clairsemés de beats discordants. « Deduction » vient encore accentuer cette idée d’une section intermédiaire minimale et plus mesurée dans l’album. Alors que « Lion Vip » nous plonge, plus loin, dans les rythmes jungle.
Le deuxième disque contient les 12’’ sortis quelques mois plus tôt comme pour créer un vrombissement médiatique à l’album qui leur succéda. On y retrouve les versions retravaillées de « Lion » et « Pop Pop », qui apparaissent sous l’enseigne de « Lion V.I.P. » et « Pop Pop V.I.P. »
« Degenerate » s’impose dans la discographie dubstep de base comme un album aux rythmiques excessivement efficaces, construit pour être écouté fort et dans l’obscurité !

Benoit Beoziere

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