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Critique

GLAMOUR À MORT !

publié le

Catherine Thieron : « Personnellement, j’aime bien Arielle Dombasle. Je fais partie de ceux qui pensent qu’elle cache terriblement bien son jeu (...) »

 

 

 

  • Catherine Thieron : « Personnellement, j’aime bien Arielle Dombasle. Je fais partie de ceux qui pensent qu’elle cache terriblement bien son jeu (...) »
  • Geoffrey Briquet : « Si vous êtes de ceux qui aiment détester la dame, écoutez « Glamour à mort » en cachette, il n’en sera que meilleur ! »
  • Pierre Hemptinne : « Cet album Dombasle-Katerine me semble plutôt sinistre, lourd, pas gai. Comme une salle de fête salopée, après guindaille. »

 

 

 

L’art du grand n’importe quoi

Voilà plusieurs années déjà que Katerine et Gonzales oeuvrent avec talent et savoir-faire sans se soucier le moins du monde des usages et contraintes. On les savait pétris d’ironie, ils viennent de frapper un grand coup : écrire un nouvel opus à Arielle Dombasle, l’un des personnages les plus mystérieux du paysage culturel français. En effet, quoi qu’on pense d’elle, elle ne laisse pas indifférent : franchement sotte pour les uns, pseudo-intello pour d’autres ou au contraire extrêmement maligne selon certains, la femme de BHL papillonne au gré de ses envies, du cinéma à la chanson en passant par la publicité et de nombreuses apparitions dans des émissions télé bon enfant où elle est toujours la bienvenue.

Personnellement, j’aime bien Arielle Dombasle. Je fais partie de ceux qui pensent qu’elle cache terriblement bien son jeu, et ce « Glamour à mort » en est une preuve flagrante : les mélodies des deux compères enrobent tel un loukoum la voix enivrante de la diva qui chante avec sensualité des textes parfaitement improbables - entendre la Dombasle faire l’éloge des amours « À la Néandertal » ou de son « Poney Rose » (co-écrit par Marjane Satrapi) a quelque chose de jouissif. C’est glamour, c’est baroque, c’est irrévérencieux, c’est bigger than life, bref : c’est à la hauteur du personnage !
Voilà en tous cas un album qui me redonnera le sourire dans mes moments de détresse, au même titre que le classique « Yes Sir I can boogie » de Baccara.

Catherine Thieron

 

Glamour à mort

 

 

Alors ma vie est glamour…

« Quitte à mourir, autant que ce soit en Saint Laurent »

Attention, Arielle Dombasle est de retour et elle n’est pas seule. En effet, pour ceux qui l’ignore encore, c’est Philippe Katerine qui à taillé le dernier joyau du diadème de Super Arielle. Il envisageait de collaborer avec elle de façon ponctuelle et c’est finalement un album complet qu’il créent ensemble. N’oublions pas Gonzales qui complète l’extravagant trio. A la base du projet, il y a l’admiration d’Arielle Dombasle pour Juana Inès de la Cruz, religieuse et poétesse mexicaine, mystique et intellectuelle du XVIIème siècle. L’œuvre de Sor Juana contient de nombreux plaidoyers pour que les femmes reçoivent une bonne éducation et puissent développer leurs capacités intellectuelles. Ces positions féministes assez révolutionnaires pour l’époque font d’elle une figure emblématique au Mexique où Arielle à passé une partie de son enfance. Il n’est évidemment pas question ici d’évocation historique, sous l’impulsion d’Arielle & Co, Sor Juana est transformée en super héroïne du XXIème siècle. « Les héroïnes d’aujourd’hui, ce sont celles des Comics Books. Les héros, les saints, les super héros qui sauvent le monde dans le fun. C’est today dans la vraie vie d’aujourd’hui et c’est glamour ». On dirait presque du JCVD mais c’est Arielle qui nous parle. Et encore: « Avec PK et Gonzo nous avons réalisé un disque baroque et candide dans une dynamique fun… En ces temps de crise la musique est aussi là pour s’éclater ! » Elle n’a pas tort Arielle. Elle ne connaît peut-être pas la crise mais au moins elle sait que ça existe. Alors, soyons lui reconnaissants de nous offrir cet album festif et superficiel (à mort) et comme ses concepteurs ne le prenons pas trop au sérieux. Prenons le plutôt pour ce qu’il est, une grosse boule à facettes, un miroir aux alouettes et comme des passereaux écervelés laissons nous prendre au jeu de cet objet scintillant. A la poursuite d’Arielle et de ses compères, de poney rose en biche hydrocéphale. De Sor Juana au catcheur mexicain « El Santo » en passant par Saint Sébastien. Glamour peut-être, kitsch à paillettes sûrement, mêlant électro pop et techno, synthés frénétiques et climats acoustiques et bien sûr la voix de la divine diva. Mince, j’en oublie de polémiquer sur l’insupportable-BHLienne-anorexique-prétentieuse qui en irrite plus d’un. Si vous êtes de ceux qui aiment détester la dame, écoutez « Glamour à mort » en cachette, il n’en sera que meilleur !

Et pour se quitter, un chic clip : « Extraterrestre »

Geoffrey Briquet

 

Glamour perplexe

Je ne sais pas quoi dire, et c’est ça que j’essaierai d’exprimer. « Glamour à mort » est un produit tellement sophistiqué, tellement calculé, tellement ambitieux (en faire un tiroir-caisse mémorable, ratisser large, du premier au troisième degré, affoler toutes les nuits sentimentales et kitsch), que ça « décourage ». Trop hybride, trop ceci, trop cela, trop, délibérément trop. Il faut aimer l’écoeurement. Ça se veut superficiel, confiserie écervelée, mais d’emblée, en même temps ça en jette, c’est prétentieux : par une débauche de références (à la culture populaire, religieuse mais aussi savante, opérette, mélodie française…), parce que ce n’est pas simple à chanter, par exemple, c’est un fameux exercice technique (Arielle Dombasle a une formation classique).  (Ça doit passer au-dessus des amateurs de glamour, ça doit amuser les autres, ceux qui vont pratiquer au second degré, en s’encanaillant, et finalement c’est assez méprisant ?) Et donc on est entre le barge sucré (le glamour racoleur) et la virtuosité pas donnée à tout le monde. Bien sûr, bien sûr, ça fait partie du concept. Mais s’agissant du genre glamour, je préfèrerais quelque chose de plus franc : ou bien du plus frais, spontané, ingénu, sans préméditation ou alors du vraiment givré, excessif. Qu’on rigole au moins.  Cet album Dombasle-Katerine me semble plutôt sinistre, lourd, pas gai. Comme une salle de fête salopée, après guindaille. Katerine, après avoir couru après le succès avec des albums méritants, a décroché le jackpot, notamment en flirtant avec du techno frappé, doté d’un léger « quelque chose », décalé. Ici, il remet le couvert lourdement, l’association avec la blonde intello anti-intello permettant tous les écarts, et ça fait souvent bourrin. Musiques, mots, accompagnements, le fait d’être dans un genre qui joue sur l’accentuation des clichés ne devrait pas rimer avec n’importe quoi, surtout pas avec l’hyper convenu. Le glamour à mort, je m’attendais à quelque chose de plus décoiffant, indécent, plus surprenant, moins conventionnel. Ben voilà, de ce point de vue, je suis plutôt déçu. Il n’y a là rien de déstabilisant qui me rendrait fou de ce genre, qui me rendrait glamour ! Et je ne vais pas m’étaler sur le concept abyssal « Arielle Dombasle ». C’est superflu, il y a mieux à faire.

Pierre Hemptinne


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