Ariane Moffatt est l’une des figures majeures de la nouvelle scène québécoise. À vingt-cinq ans, l’auteur-compositeur-interprète possède déjà une feuille de route impressionnante. Après une collaboration fertile avec Marc Déry et Daniel Bélanger, pour qui elle assurait les claviers, elle co-réalise son premier album en solo en 2002, Aquanaute, qui lui vaudra les récompenses simultanées du public et des professionnels (trois prix Félix, dont celui de la Révélation et de l’Album de l’année). Et oui, le Québec ne produit pas que des comédies musicales comme on pourrait trop facilement l’entendre. Ariane Moffatt se démarque clairement des chanteuses québécoises « à voix ». Son itinéraire est ponctué d’échanges créatifs divers, d’arrêts dans le jazz, de mariages d’influences et de styles musicaux (électro, pop, dub, soul, folk, rock, hip-hop). Le cœur dans la tête ne pouvait être qu’un parcours riche en contrastes. Second opus, teinté de sa rencontre avec Mathieu Chédid, trace des chansons-voyages, entre ville et campagne, entre Montréal et Paris. La France lui fait les yeux doux et elle compte bien séduire. Le charme jouera, un peu à la manière d’une Camille, entre introspection et tourbillon de mélodies électroacoustiques. Écriture fine, ciselée, aquatique et parfois pessimiste. Aux thèmes récurrents, déjà annoncés dans son premier album. À savoir des moments de confusion intérieure où le cœur et la tête ont quelques problèmes de cohabitation. Une artiste à surveiller de près.

BL