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Playlist

Gand en musiques

Judy Dunaway en concert à la Stichting Logos à Gand en 2014
Chansons en dialecte, voyages lointains, mélodies intemporelles, chuchotements et cris... Un portrait sonore et musical de la ville de Gand !

Sommaire

Walter De Buck, chanteur en dialecte

Gand est indissociable des chansons de Walter De Buck (1934-2014). Sculpteur et musicien, il a toujours soutenu les arts dans sa ville, donnant notamment un nouveau souffle aux Gentse Feesten à la fin des années 1960 – époque où il était considéré comme anarchiste par les autorités locales. Il a également créé Loods 13, un atelier d'artistes pour chômeurs et personnes défavorisées. Ses sculptures ornent la ville et une place près de l'église Saint-Jacques porte son nom. 't Vliegerke est encore aujourd'hui l'hymne de la Gantoise, ouvrant tous les matchs et célébrant les goals mais la chanson qu'il préférait était sans doute 'k Zou zo gere willen leven qui décrit sa manière de vivre dans le plus pur dialecte gantois.  [ASDS]



Mustafa Avsar – entre Istanbul et Gand

Né en Turquie, Mustafa Avsar est arrivé très jeune avec sa famille à Gand, ville qu'il a rapidement adoptée. C'est là qu'il a eu l'occasion de développer son talent pour la musique et la poésie. Depuis quelques années, il interprète des traditionnels turcs mais aussi des textes d'auteurs flamands, mélangeant les styles et les influences, de l'Anatolie à la Flandre. Sa musique est dans un entre-deux, elle tend vers l'ailleurs mais semble pourtant très proche, très familière. Cela se sent tout particulièrement dans son album Bu şehir – Deze stad qui a été conçu avec l'aide de Willem Vermandere et Walter De Buck, et qui est une ode à sa ville d'adoption. [ASDS]


Gorki

Découverts en 1990 lors du concours Rock Rally organisé par le magazine Humo, le groupe Gorki (à l’origine nommé Gorky, rien à voir) est rapidement devenu un habitué des playlists des radios flamandes. Radio 1 et Radio Donna ont plébiscité leur Hit "Mia" à plusieurs reprises et Studio Brussel l’a élu numéro un de "De Tijdloze 100" le classement des "meilleurs morceaux de tous les temps", trois ans d’affilée. Cette chanson qui était à l’origine la face B du single "Soms vraagt een mens zich af" est resté leur morceau le plus connu. Il a été chanté, en latin, à l’enterrement du chanteur du groupe, Luc de Vos, en 2014.  [BD]


Rembert De Smet - 2 Belgen

Monté au début des années 1980 par le chanteur et guitariste Rembert De Smet et le batteur Herman Celis, le groupe Twee Belgen (2 Belgen) est une pièce centrale de la New-Wave belge. Dès ses débuts, le groupe s’est distingué par des rythmiques inattendues, d’inspirations variées (flamenco, musique africaine, etc.) et le chant opératique échevelé de Rembert De Smet. Après quatre albums et plusieurs succès (Operation coup de poing, Lena et Queen of mine) le groupe s’est séparé et ses membres se sont lancés dans l’aventure de la New-Beat sous les pseudonymes les plus divers. Parmi la cinquantaine de projets qui en sont sorti, il faut aujourd’hui redécouvrir Little Little, Beat Beat Beat et Zsa Zsa La Boum. Rembert De Smet est décédé en janvier 2017.  [BD]



Wouter Vanden Abeele – un violon voyageur

Violoniste et compositeur, le gantois Wouter Vanden Abeele est un artiste qui ne s'arrête jamais. D'Ambrozijn à Olla Vogala, mais aussi au travers de nombreux albums solo, il joue de son instrument en s'inspirant du monde qui l'entoure, en donnant vie à l'autoroute Bruxelles-Liège ou aux rencontres fortuites, en décrivant Dakar ou Istanbul. Il a écrit des Chansons sans paroles, des Chansons pour le temps qui reste et des Chansons pour la fin d'un jour, des chansons mélancoliques et nostalgiques mais aussi des chansons d'espoir. Il renouvelle sans cesse les collaborations et réinvente les sonorités de son violon. Son dernier voyage en date nous emmène au Sénégal où il imprègne sa musique des traditions des griots.  [ASDS]



Jacob Obrecht (1457-1505) - Tout par la musique...

Pour nous qui regardons l’histoire à rebours, il est difficile d’approcher Jacob Obrecht sans devoir contourner la figure rayonnante de Josquin des Prés, qui le suit de si peu. Ce dernier, en effet, a su, dès l’aube du siècle du madrigalisme, anticiper l’union de la musique et de la poésie. Mais au détour de ce buisson fleuri et généreux, l’œuvre de Jacob Obrecht se dresse telle un temple de la musique du 15ème siècle, avec ses faux-bourdons envoûtants, ses proportions sacrées, ses imitations, sa verticale ferveur. On y devine encore les ombres de Dufay, de Busnois, d’Ockeghem. Comme Josquin des Prés, Jacob Obrecht séjourne en Italie, mais la passion du verbe poétique qui s’y répand jamais ne parvient, chez le compositeur gantois,  à fléchir la vigueur d’un art musical qui ne veut obéir qu’à ses propres lois. C’est par lui seul qu’Obrecht articule l’émotion, non sans jouer parfois sur les nombres de façon presque algorithmique, mais avec une clarté, une évidence qui dispense de toute référence textuelle. Nul besoin dès lors de motets savants, même s’il en a composé une trentaine, l’ordinaire de la messe suffit. Dans ses chansons profanes seulement, lorsqu’il ouvre grand le portail de la cathédrale sur le monde, sa musique peut se faire peinture.  [JL]


L'Ipem – recherches en psycho-acoustique

L'Ipem (Institute for Psychoacoustics and Electronic Music) est le fruit, en 1963, d'une collaboration entre l'Université de Gand (département de musicologie) et la Radio et Télévision belges (BRT). L'intention de cette coopération était de mettre sur pied un espace pouvant fonctionner à la fois comme un studio de création et un institut de recherche. Combiner l'ingénierie sonore avec la production musicale était une manière d'associer recherche scientifique et recherche artistique. Cette collaboration ayant souffert des différences d'intérêts de chacune des parties, l'Institut resta exclusivement associé à l'Université de Gand et poursuivit ses activités avec une attention particulière accordée à la recherche scientifique dans le domaine de la psycho-acoustique, des technologies multimédias interactives et de l'archivage. En commémoration du 50e anniversaire de l'IPEM, le label Metaphon présente un livre bilingue (anglais / néerlandais) de 88 pages richement illustré et documenté accompagné de deux CD.  [SB]


Stichting Logos

Belgium Underground - vignetteLa fondation Logos désigne à la fois la plateforme, le label et le lieu de recherche et de spectacle lancés à Gand en 1968 par Godfried-Willem Raes. Elle a soutenu ses différentes activités ainsi que celles du Logos Duo qu’il a fondé avec Moniek Darge, du Logos Ensemble et du M&M (Man and Machine) Robot Ensemble, qui explore l’interaction entre musique et cybernétique. Les deux compositeurs ont une œuvre importante dans les domaines de l’électronique, de la musique nouvelle, du field recording et de la conception d’instruments, ainsi que dans l’enseignement. La fondation abrite également une salle de concert exceptionnelle, le Logos Tetrahedron, conçue en 1990 par Godfried-Willem Raes.  [BD]


R&S

Fondé en 1984 par Renaat Vandepapeliere et Sabine Maes (dont les initiales des deux prénoms forment le nom du label), R&S a débuté en se spécialisant dans la musique électronique, New Beat d’abord, puis House et Techno, et s’est imposé parmi les maisons de disques les plus importantes du genre. Son catalogue, composé avant tout d’artistes internationaux, a choisi d’importer sous licence de très nombreux artistes de la scène de Detroit et de Chicago, contribuant à faire découvrir cette scène en Europe. R&S et son sous-label Apollo Records ont également soutenu la carrière d’artistes aujourd’hui incontournables comme Aphex Twin, Biosphere, CJ Bolland, Dave Angel, Ken Ishii, Jaydee ou Joey Beltram. R&S a mis fin à ses activités en 2001, mais le projet a été réactivé en 2006. Toujours mené par ses fondateurs, le label est aujourd’hui basé à Londres.  [BD]



Phill Niblock 

Le compositeur, cinéaste et vidéaste américain Phill Niblock, directeur de la fondation Experimental Intermedia partage son temps entre New York et Gand.  Depuis les années 1960, il développe une œuvre associant musique électro-acoustique, drones minimalistes et ses propres réalisations cinématographiques. Celles-ci, filmées à travers le monde (Mexique, Pérou, Chine, etc.) ont pour sujet récurrent le travail manuel, généralement dans un contexte agricole ou artisanal, et consistent en longs plans séquences mettant en scène la précision des gestes, la sévérité des tâches répétitives, leur dureté parfois. Sans prise de position ni volonté documentaire, ce sont des moments contemplatifs qui mêlés à sa musique invitent à une réflexion méditative sur la condition humaine.  [BD]


Le label Kraak et ses ramifications

Du son sur tes tartines :Belgium Underground« Entre les tours de Brruuges et Gaand… de Brruuges et Gaand’… ». Comme un disque rayé de Jacques Brel qui tournerait fou, même si on suit le label kraak depuis leurs débuts en 1997, on hésite à chaque fois qu’il s’agit de les pointer géographiquement sur une carte. Certes, leur adresse officielle est aujourd’hui gantoise (après vérification, ils ont l’air logés dans le Muziek Center de l’ancienne abbaye De Bijloke, à un jet de pierre de l’école d’art de la Kask) et ceux qui s’en occupent aujourd’hui – Pauwel De Buck et Niels Latomme de Beyt al Tapes – y habitent ou y ont étudié, mais, dans un pays où règne parfois encore un esprit de clocher et où l’étendue d’un dialecte ou d’un accent couvre une zone d’à peine quelque dizaines de km2, la géographie de kraak a toujours été mouvante et éclatée. Entre les villes d’origine, d’études et de redéploiement de ses fondateurs, responsables successifs et musiciens-clés et les cités d’organisation de leur fameux festival annuel, on tisse une toile qui relie, Bruges, Gand, Ostende, Alost, Bruxelles, Malines, Landen, Hasselt, etc. Une belle métaphore du modus operandi général de la structure qui a toujours consisté à relier des éléments (des disques, des concerts, pendant un temps Ruis, un magazine papier, etc.) et à faire se côtoyer de manière totalement décomplexée les différentes approches d’un champ large de l’expérimentation sonore (musique électronique, sensibilité pop singulière, régénération de racines folk, etc.) plutôt qu’à jouer la carte du « chacun chez soi ».  [PD]


Morc Records et Annelies Monseré

Belgium Underground - vignetteC'est en 1998 que le guitariste gantois Wim Lecluyse décide de lancer le label Morc Records. Mettant en pratique les principes élémentaires du "Do it Yourself" il enchaîne les sorties (en moyenne trois ou quatre par an) sur à peu près tous les supports possibles (cassette, cd, cd-r, 45 tours, LP). Avec plus de septante références, cette micro structure peut se targuer à l'instar du label frère gantois (K-RAA-K)3 de posséder une ligne cohérente et variée faisant la part belle aux musiques électroniques (ambient, drone, noise) via Félicia Atkinson, Lichens, Jessica Bailiff, Pefkin ou R.O.T mais également vers des sonorités plus boisées et tarabiscotées comme sur les projets de Bingo Trappers, Edgar Wappenhalter, The Iditarod et Boduf Songs. Comme une évidence c'est la chanteuse et compagne de Wim Lecluyse, Annelies Monseré qui réunit tous les atouts pour être l'artiste la plus emblématique du label. À écouter de toute urgence, son chef-d'œuvre de mélancolie tendue et hypnotique, le très beau et intemporel Debris de 2016. (DM)


Le label audioMER et Wouter Vanhaelemeesch

Du son sur tes tartines :Belgium UndergroundMER. Paper Kunsthalle n’est pas juste un éditeur de livres d’art. La structure couve et couvre aussi – entre autres – un bureau de graphisme, une série nomade d’événements repensant la place du livre dans des lieux autres que ceux qui lui sont habituellement dédiés, une foire aux livres d’art (au Wiels à Bruxelles)… et un label de disques ! Fondé en 2008 par Jeroen Wille (graphiste, typographe) et Wouter Vanhaelemeesch (dessinateur – il a signé les pochettes des premières références du label –, musicien sous le nom d’Urpf Lanze et depuis quelques années programmateur musical au Vooruit), la structure a sorti une petite vingtaine de disques à ce jour faisant la part belle aux guitaristes et autres pinceurs de cordes (James Blackshaw, Jozef van Wissem, Cian Nugent, Mauro Pawlowski, Loren Connors, Alan Licht, Che Chen, etc.) et aux connections avec la Los Angeles Free Music Society. Sans oublier une série de musiciens locaux se faufilant dans les tunnels secrets reliant musique classique et expérimentation : la chanteuse et compositrice, enseignante, collaboratrice de Jos van Immerseel et « rebelle punk retro kitsch » Mireille Capelle ou le pianiste et déconstructeur de pianos Frederik Croene par exemple.  [PD]




Madensuyu  - un rock acéré et hypnotique

Composé des deux potes de toujours, Stijn De Gazelle (guitare) et Pieterjan Vervondel (batterie), Madensuyu concourt depuis quelques années et bientôt 4 disques publiés (Current sort en février 2018 !), à un rock acéré, hypnotique, mais toujours éminemment mélodique. Dans ce format en binôme où « il faut la jouer serré », Madensuyu développe une brillante stratégie de la tension musicale permanente dans un espace de jeu où les tunnels rythmiques sont nombreux, les nappes synthétiques enveloppantes, et les bourgeons de refrain toujours au bord de l’éclatement. Une des formations noir/jaune/rouge les plus douées de cette dernière décennie, mais un secret encore trop bien gardé eu égard à ses qualités intrinsèques et à son dynamisme scénique ! (YH)


Counsouling Sounds

Du son sur tes tartines :Belgium UndergroundFondé en 2007 par Nele Buys, Mike Keirsbilck et Miguel Boriau, le label Consouling Sounds est une aventure en pleine expansion. La structure regroupe aujourd’hui les activités de production, promotion et distribution, le management de plusieurs groupes, la gestion d’un magasin de disques à Gand, de deux sous-labels (Circuits et 9000 Records, consacré à la scène gantoise). Quoique ses fondateurs refusent de se laisser enfermer dans un genre ou une catégorie (post-doom ? avant-métal ?), Consouling Sound a développé un catalogue et une esthétique très cohérente, inspiré par la face la plus sombre et la plus dure de la musique actuelle.  [BD]




Oathbreaker

Membre du collectif Church of RA, fondé par le groupe Amenra, Oathbreaker développe une musique basée sur les deux pôles opposés d’un calme gothique oppressant et de violentes fulgurances. Composé des guitaristes Lennart Bossu et Gilles Demolder et du batteur Wim Coppers, le groupe est emmené par la voix de la chanteuse Caro Tanghe, passant du chuchotement au cri, et de la mélancolie à la violence, avec une aisance inquiétante. Le groupe en est à son troisième album, dont deux sur le label Deathwish, et repousse les limites du genre, plus vraiment métal, plus vraiment hardcore, mais plutôt un alliage personnel, encore en mutation.  [BD]


De Beren Gieren

Rythmiques lourdes et massives fendues d'un piano aérien, le style du trio s’affirme, avec leur dernier album en date Dug Out Skycrapers (2017), dans une sorte de « meta-free-jazz ». Si le groupe existe depuis 2009, basé dans la banlieue de Gand à Ledeberg, il sera révélé et propulsé au-devant de la scène en 2014 suite à un album signé sur le label Clean Feed. Depuis, ces « ours hurlants » (traduction littérale de De Beren Gieren) arpentent les scènes des grands festivals internationaux tels que le North Sea Jazz, le Trondheim Jazzfest, Middelheim, Ljubljana Jazz, Jazzahead! entre autres… Leurs prestations sont toujours reçues avec enthousiasme de la part du public. Un groupe à suivre., donc !  [BB]
- Le pianiste du groupe, Fulco Ottervanger, porte même le titre officiel de « Compositeur de la Ville de Gand » pour la période 2017-2019 !



Littérature... francophone :

Suzanne Lilar, Une enfance gantoise

Suzanne Lilar - Une enfance gantoiseRécit autobiographique, Une Enfance gantoise (1976) nous fait flâner dans la ville de Gand du début du XXème siècle, avec ses lieux de pèlerinage, de résidences et de promenades, parmi ses édifices et ses ruelles que l’auteur a arpentés dans ses jeunes années. Ressurgis lorsqu’elle avait 75 ans, ces souvenirs sont aussi prétextes à diverses réflexions : le sentiment du sacré, les émotions, l’intrusion du mystère dans le monde de l’enfant, les oppositions de classes et de langues sont autant de sujets d’analyse traités avec beaucoup d’acuité.

Suzanne Lilar, née Verbist (1901-1992) est originaire d’une famille francophone gantoise – un cas de figure fréquent à l’époque. Elle fut la première étudiante féminine de la Faculté de droit de l’Université de Gand. D’abord avocate – première femme inscrite au barreau d’Anvers -, elle s’orientera ensuite vers l’écriture : journaliste, dramaturge, essayiste et romancière, un de ses thèmes de prédilection se portera sur l’expérience amoureuse (Le BurladorLe Couple…).  [NR]


Extrait d’un documentaire de la RTBF, réalisé par Joseph Bénédek en 1976 : Suzanne Lilar – Au-delà de l’apparence où Suzanne Lilar nous parle de Gand:


une playlist collective de PointCulture signée:

David Mennessier, Benoit Deuxant, Philippe Delvosalle, Anne-Sophie De Sutter, Nathalie Ronvaux, Jacques Ledune, Sébastien Biset, Bertrand Backeland et Yannick Hustache

photo de bannière : Judy Dunaway en concert devant quelques instruments du Robot Orchestra à la Stichting Logos (2014)

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