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Rituels secrets, cantiques, stringbands et sons contemporains – une multitude de musiques


Danse traditionnelle de bienvenue, Vanuatu, une photo de Sarah Macmillan (wikicommons)
Rites de sociétés secrètes, chant choral religieux et stringbands modernes, tels sont les éléments qui constituent la culture musicale de Vanuatu.

Avec plus d’une centaine de langues différentes, les traditions des différentes îles de l’archipel sont évidemment très diversifiées et d’une grande richesse musicale, et aussi globalement méconnues. Elles sont liées à la vie en société dans les villages et au monde des esprits et des ancêtres, au monde ancien de la « kastom » ou « coutume ». Des sociétés secrètes rassemblant les hommes permettaient de transmettre de génération en génération les chants, danses et instruments réservés aux seuls initiés. Les costumes, masques et instruments étaient réalisés avec divers végétaux trouvés dans la nature, troncs d’arbres pour les tambours à fentes, feuilles pour des guimbardes, fruits séchés pour de petites percussions, ou encore des conques marines. Beaucoup de ces rites étaient déjà en voie de disparition dans les années 1970 à cause du décès des derniers dépositaires de la « kastom », comme le raconte Peter Crowe, dans le texte accompagnant ses enregistrements dans l’archipel.


Un type de chant particulier est le tagi : il est interprété pour célébrer la mémoire d’une personne décédée, après ses funérailles, ou pour parler d’événements du passé. Les textes constituent en quelque sorte une archive sonore racontant l’histoire des hommes et femmes de ces sociétés insulaires.


La venue des missionnaires chrétiens a provoqué l’interdiction de nombreuses traditions sous prétexte d’ébriété, d’idolâtrie et d’immoralité mais certaines ont survécu, et depuis les années 1980, elles sont encouragées par le gouvernement qui organise des manifestations culturelles les mettant en avant, parfois sous une forme plus contemporaine et sans lien avec les traditions d’origine, divertissant les spectateurs locaux et les touristes. Parallèlement, les missionnaires ont importé et popularisé guitares et ukulélés et introduit le chant choral dans les églises. Dans les cantiques, les voix se soutiennent et s’entrecroisent, créant un rythme oscillant entre tension et relâchement.


Le répertoire moderne de Vanuatu est constitué de chansons profanes accompagnées par des ensembles de guitares, des stringbands, comme dans d’autres îles du Pacifique. Les textes sont rédigés en langue créole bichelamar et célèbrent les événements locaux et ou évoquent l’amour. Depuis les années 1990, une industrie discographique locale s’est développée et divers groupes ont vu le jour, comme Huarere, Tropic Tempo, ou encore XX-Squad et Vanessa Quai qui ont créé une identité musicale propre inspirée par les styles mondiaux, de la pop au reggae, du zouk au reggaeton. (ASDS)


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