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Les percussions iraniennes, tombak et daff


Mohamed Reza Mortazavi (Dona aglaia via wikidata)
Un temps boudées par les partisans d’une musique persane « moderne », les percussions sont aujourd’hui à nouveau un élément capital de la musique iranienne. Le principal tambour du pays est le tombak, également appelé zarb.

Le tombak fait partie de la famille des tambours en forme de gobelet, et son autre nom, « zarb » a été arabisé, au cours du temps, pour donner le mot derbouka. Comme ce dernier, il est joué avec les mains, le tambour reposant sur les genoux. Il s’en distingue par sa construction et est sculpté dans une seule bille de bois, sur laquelle est collée la peau. L’instrument ne peut donc pas être accordé, mais doit être préparé à l’avance en chauffant sa peau au-dessus d’un radiateur ou d’une autre source de chaleur. Il existe des versions métalliques, mais les Iraniens les considèrent comme des instruments inférieurs, notamment parce qu’ils ressemblent trop au derbouka.


Le nom tombak viendrait, d'après certaines sources, des onomatopées produites par les deux sons principaux du tambour, selon que le musicien frappe le centre de la peau ou le bord du cadre. Le musicien alterne ces deux sons fondamentaux, en ajoutant quelquefois les sons intermédiaires et des ornementations élaborées du bout des doigts. L’usage courant du tombak semble être relativement récent et la principale percussion de la musique classique persane a longtemps été le tambourin daff, qu’il a progressivement remplacé. 


Dans leur volonté d’occidentaliser le pays, les shahs de la dynastie des Pahlavis avaient mis à l’écart l’usage des percussions dans la musique persane. La révolution islamique a renversé cette tendance et, au contraire, a cherché à éloigner l’Iran des traditions classiques occidentales. Le tombak a ainsi fait son grand retour et aucun concert n’est aujourd’hui envisagé sans un accompagnement de percussion. Un autre facteur expliquant sa popularité est le travail et l’enseignement de Hossein Tehrani depuis les années 1950. On dit qu’avant lui l’instrument était cantonné dans un rôle d’accompagnement et n’avait aucune place soliste. Les principaux virtuoses de l’instrument sont souvent des disciples du maître, c’est le cas de Djamchid Chemirani, Amir-Nasser Eftatah ou Jahangir Malek. (BD)


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