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Baloutchistan – chants d’amour et musiques de transe


Etat de transe, une photo de Jean During (via l’article « Diaboli in mûsîqî », publié sur https://journals.openedition.org/)
Le Baloutchistan, une région située au sud-est de l’Iran, possède des traditions liées à celles du monde indo-pakistanais, notamment des rituels de transe et d’exorcisme.

Située au sud-est de l’Iran, la région du Baloutchistan s’étend également au-delà des frontières, au Pakistan et en Afghanistan. Ce territoire est désertique, aride et habité par une population qui est devenue sédentaire au fil des siècles. Les Baloutches ont gardé des traditions musicales spécifiques, très peu perméables à la culture perse et mêlées d’influences venant des peuples du désert du Sind, du Pendjab et du Rajasthan, auxquels ils se sont d’ailleurs mêlés lorsqu’ils étaient encore nomades, et même africaines par leurs contacts avec les peuples de la côte. Aujourd’hui, les chanteurs et musiciens jouent un rôle important dans la préservation de la langue baloutche, par l’intermédiaire des chants, épopées et contes héroïques qui narrent leur histoire. Ces styles sont accompagnés par le luth à long manche tamburag, la flûte double doneli et la cithare benju.


A côté de ce répertoire de chants épiques et chants de noces existe également un corpus de litanies soufies et d’exorcismes. Les Baloutches pratiquent en effet des rituels de guérison accompagnés de transe. La musique est jouée par la caste des Luri : les interprètes utilisent comme instrument principal le sorud, taillé dans une seule pièce de bois à la forme complexe, évoquant un crâne. Cette vièle est très élaborée, comparable au sarangi indien, et difficile à jouer. Elle émet des sons assez particuliers grâce à ses quatre cordes (trois en acier, une en boyau) dont le son est amplifié par six à huit cordes sympathiques. Le répertoire de chants est utilisé soit pour les rites d’exorcisme par la transe, soit lors de séances de derviches (dhikr) pendant lesquelles les membres d’une confrérie soufie prient ensemble. Les rituels de guérison sont assez surprenants : le malade est amené devant l’officiant qui tentera de l’exorciser du djinn qui le possède à l’aide de mélodies appropriées, jusqu’à ce que le malade tombe en transe et soit enfin libéré. Le musicien tombe lui-même aussi plus ou moins en extase lors de la séance qui s’apparente à du chamanisme. (ASDS)


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