Dernier opéra de Nikolaï Rimski-Korsakov, Le Coq d'Or est inspiré d'un poème d'Alexandre Pouchkine adapté par Vladimir Bielski. Sous des dehors de fable féérique, l'oeuvre recèle son pesant de critiques contre l'autocratie, la bêtise et l'inertie politique expliquant qu'il ne fut créé à Moscou d'en 1909 soit après la mort de son auteur.

L'histoire est celle du Tsar Dodon qui pour pouvoir s'adonner librement à la paresse confie la garde de son état à un coq d'or reçu en échange d'un marché avec son astrologue. A l'issue d'une campagne guerrière, le tsar s'éprend de la Tsarine de Chémakhane qu'il décide d'épouser. L'astrologue vient réclamer son dû et réclame la main de la belle. Furieux, le Tsar le tue, contredisant sa promesse. Le coq viendra venger l'astrologue.

Si l'intrigue parait simple au départ, elle permet cependant plusieurs niveaux de lectures, avec une fin ouverte. La musique présente elle aussi ce degré de complexité : abordable et séductrice à première écoute, elle ne tarde pas à révéler sa sophistication. Cette nouvelle production du Théâtre de la Monnaie, signée par Laurent Pelly exploite les côtés burlesques de l'oeuvre et ses ressources symboliques. Le chef Alain Altinoglu, récemment nommé directeur musical de la Monnaie donne à l'orchestration toutes les couleurs contenue dans la partition. Un magnifique spectacle.