D'un certain point de vue, si l'on considère que dans un cas comme dans l'autre, il s'agit de sons, la musique et la poésie sont très proches. Dans « Maison Hantée », la mise en oeuvre du son s'est faite selon plusieurs approches, psycho-acoustique, linguistique, musicale, de telle sorte qu'il m'est difficile de parler de sens, chacun pouvant y trouver sa propre signification en fonction de la manière dont il appréhendera l'oeuvre. Cet engagement rythmique entre ces deux formes d'expression crée une troisième réalité faite de sons et d'événements qui se confrontent et s'intègrent. Cependant, même en posant cela, ce n'est pas suffisant pour analyser ou décrire ce qu'est «Maison Hantée». Espérons que cette expérience soit un catalyseur du bien. "Henri Threadgill, extrait des notes de pochettes, librement traduit"

''Maison hantée'' n'est (surtout) pas un disque de "poésie & musique", avec un poète qui jacte et quelques musiciens en renfort. C'est une expérience menée, c'est-à-dire improvisée en studio, pendant plus d'un an, entre Paris, New York et Chicago. C'est un jeu de construction et d'imagination, entre un poème en spirale d'Alexandre Pierrepont et trois poèmes transversaux de Mike Ladd, avec une vingtaine de joueurs répartis en trois équipes : les faiseurs de paroles, d'échos et d'ombres (Team Phantom 1 : Inhabitants & Outhabitants), les récepteurs et émetteurs d'une musique de transe improvisée (Team Phantom 2 : Currents & Undercurrents) et les esprits improvisateurs (Team Phantom 3 : Guests & Ghosts). À partir de là, et d'un phénoménal travail de montage, ''Maison Hantée'' sert d'enseigne aux très nombreuses voix qui nous habitent, qui forment, dé-forment et trans-forment le soi en autre et l'autre en soi. Ritournelle pour le 21ème siècle : ''Je suis une "maison hantée", et tu l'es ; nous sommes une "maison hantée", ensemble ou séparément ; cette planète est, etc. '' [http://soufflecontinu.free.fr]