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FIVE FACINGS
Steve LACY

  • Ref. UL0452
  • JAZZWERKSTATT, 1996.

La nouveauté dans le jazz peut provenir d'une certaine fidélité à un esprit d'aventure, d'une capacité à actualiser sans cesse des thématiques de recherche. Ce que démontre fortement la grâce vive qui illumine le CD de Steve Lacy "Five Facings". En duo avec cinq pianistes différents, cinq complicités différentes, cinq manières différentes de questionner son soprano, de le prendre à revers, Steve Lacy escalade cinq faces différentes de son oeuvre, cinq faces cachées de ce qu'est le travail de la sonorité. Marilyn Crispell joue les sentiments, aguiche le soprano vers les embûches de la simplicité mélodique, pousse à la confidence sentimentale, attise des impudeurs espiègles, des romances dramatiques ["The Crust"]; ou bien elle agace, remue des plaies, insère dans le soprano des drains par où suppure le blues. Elle l'entraîne à labourer ses sonorités dans des revers très féminins. Et Steve Lacy, impeccable, énonce un devenir femme [le jazz toujours proche des minorités]. Avec Fred Van Hove, la sémantique pianistique est toute autre, faite de segments brisés, de modules d'ouvertures diaboliques, il y a comme impossibilité de conclure une proposition thématique, jamais moyen de "fermer" une association de notes, de clore une phrase mélodique: le soprano s'engage résolument dans l'onomatopoésie, très vive, un ressac aveuglant qui cherche à modeler dans la vitesse des structures éphémères les vaguelettes de sens, les embruns de vécus qui échappent aux formalisations trop rigides, trop convenus. Steve Lacy laboure le revers de l'instinct, de l'informulé. Ulrich Gumpert crée des ensembles connectés de notes, très légers, qui dirigent Steve Lacy vers les revers de la méditation [l'embrasser sans y sombrer], l'exploration "zen" de ses sonorités les plus idiosyncrasiques; un certain minimalisme chaleureux, déséquilibré, qui s'exprime dans l'épure de ce qui peut lier les sons [qui peuvent du reste être très anti-méditatifs], et cela va jusqu'au silence qui forme la liance de certains sons détachés formellement... Mais ce CD présente surtout trois plages extraordinaires avec Misha Mengelberg. Trois morceaux de Monk. Et la rencontre est haletante: Lacy n'a jamais cessé de retravailler les thèmes de Monk, d'explorer l' oeuvre et l'esprit de Monk. De son côté, Mengelberg est certainement le pianiste vivant le plus monkien! Un régal de finesses, de sensibilité, de trouvailles, de libertés dans l'interprétation. Au-delà de l'interprétation de grands standards, il y a comme une confrontation de deux expériences: conversations débridées de deux musiciens inspirés au sommet de leurs investigations labyrinthiques dans l'âme monkienne... Pour comprendre, saisir, tout ce que ces musiciens se disent, tout ce qu'ils engagent dans ces duos, toute l'expérience, toutes les recherches qu'ils font converger dans leurs duos, il est intéressant d'explorer pour chacun d'eux leur parcours, leur discographie que la médiathèque suit depuis toujours... [Pierre Hemptinne // Impromptu News n°10 - Juillet 1997]

Écouter les extraits

Interprètes

Pistes

  • 1 The crust
  • 2 Blues for Aida
  • 3 Off minor
  • 4 Ruby my dear
  • 5 Evidence
  • 6 Art
  • 7 Twenty one
  • 8 The wane