La collection "Carnets d'ailleurs" (en vidéos sous la nomination "Voyages, voyages") invite un réalisateur à filmer seul une ville, une région ou un pays, en toute liberté, au gré de ses impressions et de ses émotions instantanées. En quelques séquences, il raconte son voyage à la première personne et donne à partager ses moments forts. Le dispositif technique est le plus léger possible; les petites caméras numériques permettent aujourd'hui de nouvelles écritures documentaires.

1. "Vilnius" (2000 - 42'): Découverte de Vilnius, capitale de la Lituanie située au centre de l'Europe. Une ville marquée par son passé socialiste et la présence d'une importante communauté juive: l'histoire du ghetto et du cimetière juifs de Vilnius, l'évocation de la diaspora, les traces de la culture yiddish (musique, poésie, littérature...), les statues emblématiques du socialisme démantelées et rassemblées dans un parc à thèmes, la colline des croix, l'ancienne place Lénine mais aussi, les docks aux abords de la mer Baltique, la station balnéaire endormie,... (Richard Copans)

2. "Saint-Pétersbourg" (1999 - 42'): Béatrice Limare entraîne le voyageur au hasard des rues et des rencontres, à la recherche de la vraie ville de Saint-Pétersbourg et non de son apparence. La lumière nordique et pâle pousse à vagabonder le long du fleuve, des canaux, des bras de mer. C'est ainsi que la réalisatrice rencontre une ancienne guide d'État à la fameuse organisation Intourist qui n'a plus aujourd'hui le monopole des visites. Elle découvre l'ancien siège du K.G.B. et les studios de cinéma qui ne fonctionnent plus... Un voyage sur les traces de Pierre-le-Grand, de Dostoïevski, dans une ville née il y a trois siècles, émergée des eaux, dans les brumes d'un marais, au milieu de nulle part. "Les nuits de Saint-Pétersbourg sont des nuits d'insomnies" (Béatrice Limare).

3. "Moscou" (1999 - 42'): Promenades curieuses et rencontres insolites à Moscou: un récit à la première personne empreint d'une fausse naïveté face à une ville qui a beaucoup changé depuis l'ère soviétique. Rencontres avec une jeune correspondante du journal "Le Monde" qui n'a pas sa langue dans sa poche, une travailleuse sociale qui passe ses après-midi à goûter, un forgeron qui rêve d'un monde meilleur... On apprend que cette capitale n'a pas de banlieue, que les cathédrales se reconstruisent presque aussi vite qu'elles ont été détruites, et que les taxis sont le moyen le plus amusant de découvrir les chansons de variété actuelles... Un portrait en demi-teintes et demi-sourires. (Anne Benhaïem)

4. "Le Transsibérien" (2002 - 40'): Moscou, un après-midi d'été. Après une balade furtive autour du point zéro situé juste derrière la place rouge, Marc Jampolsky erre dans la gare de Iaroslav. Dans l'attente du départ il observe l'atmosphère paisible du lieu. Les gens consultent avec intérêt le tableau des destinations: plus de 150 stations marquent les 9.288 kilomètres qui séparent Moscou de Vladivostok. Premier réveil à bord du Transsibérien. Les samovars fument au bout du couloir, le personnel du train qui s'affaire à ses activités, la queue pour la douche, le va-et-vient des voyageurs, la vie qui s'installe à bord. Prochain arrêt où l'on fait une étape de quelques jours: le lac Baïkal, la plus grande réserve d'eau douce du monde, le temps s'est arrêté dans ces villages de bord de lac. Quelques jours après, le train arrive en gare de Vladivostok, le voyage est terminé et le rêve aussi... Le tout sur air de balalaïkas. (Marc Jampolsky)