Robert Walser (1878-1956) est un écrivain suisse de langue allemande. Issu d'une famille de huit enfants, Walser quitte l'école à quatorze ans et le domicile familial à dix-sept. Il voyage beaucoup et s'essaie sans succès au théâtre. Il démissionne de ses emplois dès qu'il estime avoir fait suffisamment d'économies et écrit alors de la poésie jusqu'à l'épuisement de ses ressources, et ainsi de suite. Dans sa quête poétique, Walser exerce ainsi de nombreux métiers, qui inspireront certains de ses plus grands textes : domestique, secrétaire, employé de bureau... La prose de Walser se caractérise par des descriptions précises, fines, aériennes de situations banales. Walser donne l'impression de ne faire qu'effleurer les situations et les personnages qu'il décrit, et pourtant, cette superficialité ne donne jamais un goût d'inachevé. Walser est l'écrivain des choses petites, délicates et belles. (d'après www.wikipedia.fr).

Cet itinéraire en Suisse alémanique sur les traces de Robert Walser que propose Stefanie Bodien qui pourrait n'être qu'un mini-trip balisé pour touristes culturels (cf. le "sentier Walser") est plutôt une promenade (en écho aux balades rituelles de l'écrivain), un chemin de croix (il y a un mort, les bras écartés, sur une colline à la fin de l'histoire) et un parcours initiatique (le premier film en solitaire - idée, caméra, son, montage, production - d'une cinéaste autodidacte). Un film de rencontres aussi. Rencontre à distance de la cinéaste et de cet écrivain mort depuis longtemps, par la lecture bien sûr mais aussi par cette création en solitude et une éthique commune des "Kleine Dingen", ces "petites choses quotidiennes et agréables grâce auxquelles [on] continue avec plaisir le chemin imposé". Et les rencontres simples, senties et jamais hautaines, avec celles et ceux (biographe et déchiffreur, garde-malade, fleuriste, poseur de vitres... ) qui l'ont croisé dans la vie, les livres ou les souvenirs.