La collection "Carnets d'ailleurs" (en vidéos sous la nomination "Voyages, voyages") invite un réalisateur à filmer seul une ville, une région ou un pays, en toute liberté, au gré de ses impressions et de ses émotions instantanées. En quelques séquences, il raconte son voyage à la première personne et donne à partager ses moments forts. Le dispositif technique est le plus léger possible; les petites caméras numériques permettent aujourd'hui de nouvelles écritures documentaires.

1. "Athènes" (1999): Un carnet de voyage écrit à la première personne qui décline avec poésie et humour la gamme contrastée des différents visages d'Athènes. C'est à la fois la capitale moderne qui est donnée à voir avec ses bars branchés, ses nuits débridées et sa nouvelle folie boursière, mais aussi la ville mythique parsemée de vestiges et de légendes antiques où Sophocle n'est jamais loin... Un portrait singulier, foisonnant et riche en couleurs, d'une ville ancrée dans l'Europe du Sud qui rappelle parfois les films néo-réalistes des années cinquante. (Murielle Coulin)

2. "Les îles grecques" (2002): Découverte des îles du Dodécanèse au large de la Turquie. La position stratégique de ce groupe en a fait par le passé, la scène d'une histoire mouvementée. Le voyage commence par l'île de Symi, une île mythique et chic avec ses maisons aux tons pastel. La religion occupe une place importante: images de popes, d'un mariage et d'un baptême dans un monastère orthodoxe. Puis, c'est Nisyros avec une curieuse maison au bord de l'eau, un village fantôme, un volcan. Le carnet de route se poursuit par un arrêt à Kalymnos avec une rencontre avec un pêcheur d'éponge et une pêche au poulpe. Puis, c'est Leros, une île calme et inquiétante, au passé tragique. La réalisatrice termine son voyage par Patmos, appelée "La Jérusalem de la Mer Égée", et par la visite du monastère et de l'incroyable bibliothèque. (Murielle Coulin)

3. "Istanbul" (1999): Patrice Chagnard part à la recherche des images disparues d'une ville qui a beaucoup changé en trente ans. Il promène sa caméra avec nostalgie sur les rives du Bosphore, dans les ruelles du bazar, le long des maisons en bois du vieux quartier, dans une discothèque, un terrain vague, une brocante,... "J'ai découvert Istanbul au début des années 70, il y a presque 30 ans. C'était alors la première grande étape sur la route des Indes et nous étions nombreux à prendre cette route, à prendre la route. Depuis, Istanbul a changé. Maintenant les taxis sont jaunes comme à New York, les samovars, les pantalons bouffants, les charrettes en bois ont disparu du paysage. Le décor n'est plus le même. Quelle importance! L'Orient, le voyage en Orient dont je cherche à renouer le fil, est au-delà du décor." Patrice Chagnard.