En 1966, trois mille ouvrières de la Fabrique Nationale d'armes de guerre de Herstal réclament, pour la première fois en Europe, l'égalité des salaires entre hommes et femmes. Rencontres, trente ans plus tard, avec certaines d'entre elles pour évoquer la grande grève de ces femmes-machines, belges et immigrées, qui se sont dressées non seulement contre leurs conditions de travail, mais aussi contre la condescendance un rien machiste des délégués et permanents syndicaux. Une évocation qui laisse transparaître la satisfaction de ces ouvrières d'avoir lutté et tenu si longtemps, et surtout leur fierté de s'être battues pour un bien précieux : la dignité. Lorsqu'on leur parlait de "paix sociale", elles répondaient - et elles répondent encore : "justice sociale".