Agée de 75 ans et entourée de ses innombrables chats, Dina est la dernière habitante d'un hameau du Val d'Aoste perché à plus de 2000 mètres d'altitude. La documentariste Rachel Lamisse l'écoute, la regarde et la suit - à son rythme - dans ses occupations quotidiennes: fauchage du foin, vaisselle et lessive à la fontaine. Avec verve, Dina exprime, tant par la parole que par le chant, ses souvenirs d'une vie collective marquée par l'allégresse et gangrénée depuis par l'exode des montagnards vers les vallées. Bien que n'y étant que très sporadiquement confrontée, via quelques skieurs ou randonneurs qui s'aventurent à ses portes, elle fustige aussi un mode de vie moderne au confort illusoire, peuplé de "pâtes molles" et de "femmes en papier" et au milieu duquel trône une "grosse bête" maléfique: la télévision. La réalisatrice réussit un portrait chaleureux mais non complaisant dont les points forts sont la captation des inflexions de voix et l'adoption d'un rythme parfaitement en phase avec le refus de la frénésie urbaine clamé par Dina.

Note: Prix Nanook du meilleur documentaire (XXe bilan du film ethnographique de Paris - mars 2001)