Un film-testament qui ressemble à un chef-d'oeuvre. En adaptant James Joyce, John Huston pose sur la vie un regard plein de tendresse et d'humanité. Il filme les visages comme Hogarth les peignait et saisit dans un port de tête ou un geste la douceur, l'indulgence et la compréhension. Aux visages s'ajoutent les mots qui confortent la perfection. Quel sens donner au titre? La mort de l'ami de Gretta, la mort inévitablement proche des soeurs Korman, la mort d'une entente entre religions et politiques que la guerre civile va balayer pour construire une Irlande nouvelle, ou le pressentiment qu'avait Huston de sa propre mort? Toutes, sans doute, mais un propos où l'émotion l'emporte sur la tristesse, servi par une photographie exceptionnelle.