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Contenus et/ou évènements liés

IOURI NORSTEIN
Youri NORSTEIN

  • LE CONTE DES CONTES (SKAZKA SKAZOK)
  • Ref. VN0089
  • Produit en 1978, U.R.S.S..
  • Langue RU st. FR. Durée : 27'.
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Élu en 1984 à Los Angeles, comme meilleur film d'animation de tous les temps, "Le Conte des Contes" est considéré unanimement comme le chef-d'oeuvre de Norstein. Ce court-métrage de plus de 30 minutes est son film le plus personnel, le plus poétique, le plus inventif, et possède une structure narrative des plus complexes. Il s'adresse surtout à un public adulte et nécessite plusieurs visionnages pour l'apprécier à sa juste valeur. Il s'agit avant tout d'un regard, par l'enfance, sur la mémoire d'une vie, avec, comme toile de fond, la guerre 39/45. Peu de films d'animation ont su atteindre une telle profondeur et certains passages nous marquent à jamais, dès la première vision. C'est le cas du tout début: à une pomme bien ronde ruisselante sous la pluie fine de la forêt, se superpose le sein ferme et réconfortant d'une mère allaitant son enfant sous un air de berceuse. Le bébé porte son regard vers un petit loup gris! Comment ne pas oublier le regard apeuré du petit loup essayant de réconforter le nouveau-né dans un monde qui bascule dans les heures sombres de la désolation et du chaos? Cette scène est accompagnée de La première phrase du film, sur le visage du bébé "Reste bien au creux de ton lit, ou viendra le petit loup gris. Il te prendra dans ses crocs, au fond des bois t'emmènera, dans les buissons te couchera, dans les buissons te couchera". À elle seule, cette phrase symbolise le ton général de tout le film. Contrairement à ses précédents films, Norstein se risque à traiter son sujet par différents univers graphiques, ce qui est déroutant la première fois que l'on découvre ce film absolument hors des normes! La famille prend la place centrale dans le film: le père, la mère, la fillette, le nouveau-né, le chat espiègle, le mystérieux taureau. Et le petit garçon qui croque la pomme, sous la neige. La figure du père est ici un compositeur de musique qui cherche l'inspiration et symbolise l'artiste dans des temps sombres. Trois thèmes musicaux agissent comme des leitmotive: La berceuse, l'air du bal, et le piano mélancolique. Le film est structuré comme des allers-retours dans les différents univers qui se répondent de façon plus ou moins évidente: le petit loup gris, héros d'une berceuse enfantine populaire, évolue dans un univers en papier découpé assez réaliste, dans une forêt, et vit dans une cabane en bois; a contrario sous un soleil éclatant, on retrouve la même famille qui vit dans le bonheur et recueille, un temps, l'étranger de passage. D'autres temps, d'autres saisons: la neige, la pluie, le vent, le soleil, le soir, la nuit, le matin, l'après-midi, le mystérieux train passant. Bref, beaucoup de poésie et de symbolique, toujours constante. Autre "décors": le bal des jeunes gens dans une petite ville le soir, autour d'un réverbère, avant, pendant et après la guerre: sans doute les passages les plus saisissants du film où les jeunes femmes voient leurs hommes partir, puis dans un deuxième temps l'arrivée des nouvelles (passage splendide !) annonçant que certains sont blessés, puis dans un troisième temps, le (non-)retour des soldats, on s'aperçoit que certains couples chanceux dansent encore, mais les femmes bras ouverts, figées, et désormais seules, ayant tout perdu nous donnent une image saisissante de la vraie horreur de la guerre. Les airs de la berceuse et du bal sont inoubliables. Sans doute là, Norstein atteint le chef d'oeuvre et nous fait ressentir à quel point la misère humaine peut atteindre des sommets d'angoisse et de peur. La peur est bien le sentiment qui domine ce film aux images sombres dans l'ensemble. C'est ainsi que les brefs passages doux et lumineux atteignent une force qui nous réchauffe: que ce soit l'enfant tétant le sein de sa mère et qui essaye de garder son réconfort, ou le repas ensoleillé en pleine nature clémente, d'une famille unie qui baigne dans la lumière de la paix et du bonheur.

Norstein est considéré dans le monde entier comme le cinéaste d'animation le plus brillant de sa génération en Russie. Bien que l'ensemble de son oeuvre actuelle (achevée) ne dépasse pas 80 minutes, son impact a été si profond qu'il est considéré comme l'un des réalisateurs les plus importants de l'histoire de l'animation. La plupart de ses films ont été réalisés par la même équipe: sa femme, l'artiste Franceska Yarbousova, son caméraman, mort en 1999, Alexandre Joukovski et le compositeur M. Meyerovitch. Tous les films inclus dans cette édition ont été remasterisés numériquement à partir de nouvelles copies 35mm, sous la supervision de Joukovski et Norstein.

Intervenants

Réalisation :
Production :
Équipe technique :