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Disponibilité et classement

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CHÂTEAU ROUGE
ABD AL MALIK

  • Ref. NA0084
  • BARCLAY, 2010.

Il va surprendre, et Abd Al Malik a tout fait pour cela, comme si l'artiste strasbourgeois, grandi en Afrique, et mûri au soleil étincelant du rap mondial, avait souhaité utiliser Château Rouge comme révolution culturelle intime. Et comme si ses collaborations avec Juliette Gréco (initiées par le mari, pianiste et compositeur de l'icône, Gérard Jouannest, ici encore présent, on y reviendra), avait rendu certaines infractions possibles (l'utilisation de l'anglais, et l'audace du chant, à l'instar, il y a quelques mois, de Disiz La Peste), voire vitales. Tout de suite, le sage qui montre la Lune de tous les possibles s'impose : Chilly Gonzales, pianiste et metteur en sons canadien et foutraque, a donc collaboré comme chaînon manquant, entre réalisation et démesure de la création artistique, à l'album, sans nul doute haricot sauteur mexicain - et libertaire - qu'attendait/espérait Régis Fayette-Mikano, pour convenir que la ligne courbe est bien la trajectoire la plus rigolote à suivre, par la découverte de nouveaux univers musicaux qu'elle implique. Les autres comparses de l'aventure sont plus identifiés : le frère (Bilal) et l'épouse et chanteuse (Wallen) sont ici aujourd'hui comme ils le furent jadis, pour rendre ces mondes possibles, de l'Afrique qui pousse à plusieurs reprises sa corne, aux mégapoles occidentales, et au groove qu'elles génèrent. On s'explique alors mieux la présence de Papa Wemba (un dieu au Congo,et dans la diaspora) ou d'Ezra Koenig, chanteur et guitariste de Vampire Weekend. Mais il serait oisif de conclure qu'Abd Al Malik a changé, voire entaméune période un peu béate de renoncement. Sur des rythmes parfois primesautiers, et des textes souvent légers, Château Rouge n'en porte pas moins, il s'agit d'une constance chez ce fin lettré, et la gravité de l'époque, et les douleurs existentielles de son créateur. De la perted'êtres chers (le disque s'ouvre avec un hommage à un grand-père ancien combattant, en idiome vernaculaire dans le texte), aux anecdotes enfantines troublantes de confessions intimistes (« Dynamo »), le multiple détenteur de Victoires de la Musique est présent partout, dans ses joies, questionnements, et(parfois) colères. Le sommet du disque est naturellement atteint par le texte-titre, long monologue (près de douze minutes), en regard panoramique sur la déchéance d'une star du rap, comme une alerte autobiographique. Les mots, articulés en boucles sémantiques, déterminent le définitif avènement d'un auteurmajeur de la chanson française : c'est là son moindre défaut. Château Rouge va ulcérer les gardiens du temple : autant dire qu'on jubile à l'idée que ce disque puisse révulser tous ceux qui refusent l'ouverture d'esprit, la curiosité, et l'esprit humaniste. Pour des raisons périphériques à sa pure expression, convenons que le rap français ne fleure pas vraiment la roseces temps-ci. Château Rouge en constitue d'autant plus une bulle d'oxygène, un vent qui peut nous emporter vers des terres encore inexplorées. Qui dit mieux ? (Christian Larrède sur www.music-story.com)

Interprètes

Pistes

  • 1 Valentin
  • 2 Ma jolie
  • 3 Miss America
  • 4 Mon amour
  • 5 Le meilleur des mondes
  • 6 Dynamo
  • 7 Centre ville
  • 8 Goodbye Guantanamo
  • 9 Neon
  • 10 We are still kings
  • 11 Rock the planet
  • 12 Syndiskaliste
  • 13 Ground zero (ode to love)
  • 14 Château rouge