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Portrait

Gotainer, sacré chahuteur de mots

Gotainer, sacré chahuteur de mots

Richard Gotainer (1948 - ?)

chanson, chanson d'auteur, humour, obsédé textuel

publié le par Guillaume Duthoit

Chanteur à textes plutôt dégagés et amuseur public, Richard Gotainer est connu pour sa voix « comique » de personnage de dessin animé, ses pubs, ses chansons très expressives à l’humour tantôt bon enfant, tantôt sarcastique, et ses clips kitchs où il […]

Sommaire

Gotainer 1982

Chanteur à textes plutôt dégagés et amuseur public, Richard Gotainer est connu pour sa voix « comique » de personnage de dessin animé, ses pubs, ses chansons très expressives à l’humour tantôt bon enfant, tantôt sarcastique, et ses clips kitchs où il exhibe sa personnalité délirante.

Richard commence sa vie professionnelle dans la pub, créant dans l’ombre quelques célèbres tubes du genre : Vittel (Buvez, éliminez), Infinitif (Primitif) ou encore Danette (On se lève tous pour Danette !). C’est lors de l’enregistrement de la publicité pour Banga (Y’a des fruits, y’a de l’eau) qu’il rencontre le guitariste Claude Engel qui sera son compositeur attitré de 1977 à 1997.

Dans un esprit parodique, les musiques et les arrangements de Claude Engel qui jongle avec une palette d’influences incroyable font parfaitement corps avec l’expressivité des paroles du chanteur qui, lui, nous bluffe par son interprétation virtuose de ses textes, sorte de sketches jouant beaucoup sur les variations d’intonation.

Dans les années 80, les deux compères créent ensemble toute une série de tubes dansants imparables aux arrangements « electro-dingo » et aux textes facétieux plus recherchés qu’il n’y parait (double sens, allitérations). Ajoutez à tous ces ingrédients, les bidouillages inventifs de l’ingénieur du son Celmar Engel, et vous obtenez le fameux style « Gotainer », reconnaissable entre tous.

Si l’on doit retenir un seul album dans la longue discographie de notre sacré déconneur, c’est certainement Chants zazous (1982) sur lequel on peut entendre l’immense tube « Le mambo du décalco », mais aussi, sur la face B du vinyle, une curiosité nommée « Les quatre saisons », sorte de demi concept-album racontant, au rythme des saisons, les phases d’une idylle vouée à l’échec.

2004 voit revenir Gotainer sur le devant de la scène avec La Goutte au pèpère, une drôle de pièce musicale en alexandrins (coécrits avec Eric Kristy) sur fond de musique symphonique qu’il joue près de 150 fois, interprétant seul neuf personnages, juste accompagné de deux choristes.

Enfin, en 2008, il fait son grand retour avec l’album « Espèce de bonobo » marqué par l’absence de Claude Engel (remplacé par Michaël Lapie). S’ensuit une grande tournée au franc succès.

En quoi Richard Gotainer est un obsédé textuel ?

Véritable orfèvre des mots « à dire », Gotainer pond des textes d’une expressivité rare, véritables monologues et/ou dialogues loufoques. Il a le sens de la formule, le goût du rythme, et des mots qui sonnent (allitérations, inventaire). Ses nombreuses audaces textuelles font de lui un digne successeur de Serge Gainsbourg (comme lui, il fait grand étalage de ses obsessions sexuelles) et de Boby Lapointe (il a la même fantaisie délirante). Il utilise à tout bout de champ des mots rares (vocabulaire particulier), a recours au verlan, à l’argot, crée des néologismes, maitrise l’art des figures de style et ne peut s’empêcher de faire des feintes et des calembours.

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