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Playlist

New York en hip-hop

Jamel Shabazz - jeunes garçons à Flatbush, Brooklyn  - 1980
En véritable berceau du hip-hop, New York et ses cinq arrondissements ou boroughs (Manhattan, Brooklyn, le Queens, Staten Island et – surtout – le Bronx) constituent une source intarissable de DJ, de collectifs et de MC.

Sommaire

Je n’ai pas choisi de proposer une sélection musicale encyclopédique ou exhaustive du rap (ce qui serait beaucoup trop long), mais au contraire j’ai tâché de retranscrire ici mon rapport à cette musique, de manière très subjective donc, mais en adoptant tout de même un classement chronologique. Avec la contrainte de se limiter à un nombre réduit de titres. - Igor Karagozian

(La date de naissance symbolique du mouvement hip-hop remonte au 11 août 1973. Ce jour-là, la sœur de Kool Herc, disc-jockey (DJ) jamaïcain qui a émigré à New York au milieu des années 1960, organise une soirée pour fêter la fin des cours. Cette première soirée hip-hop recensée a lieu dans le Bronx, au 1520 Sedgwick Avenue. Elle rassemble une bonne partie des pionniers de cette culture, qui englobe quatre éléments majeurs : la danse, le graffiti, la musique créée par les DJ et le rap. Alors qu’aux platines les DJ mettent à nu les rythmiques, les rappeurs investissent l’espace sonore. Peu à peu, des textes rimés et scandés viendront remplacer les onomatopées (le verbe anglais to rap signifiant « débiter vite, parler de manière accélérée »). Depuis cette date, le rap n’a cessé de prendre de l’importance, jusqu’à devenir une des tendances musicales dominantes de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle - Encyclopédie universalis)

Les pionniers

Grand Master Flash

À la fois morceau et album fondateur, The Message est un véritable hymne du mouvement hip-hop. En dénonçant les frustrations et luttes quotidiennes d’un habitant du Bronx, et en ayant un fort engagement social et politique, ce titre va marquer le rap de manière durable.  [IK]

The Message (1982) est le premier album d’un des pionniers du hip-hop, Joseph Saddler, alias Grandmaster Flash. Accompagné de la formation The Furious Five, l'artiste, originaire du Bronx, livre douze morceaux de rap teintés d’électro-funk et de hip-hop dont « Dreamin’ », un hommage poignant au chanteur Stevie Wonder. Quant aux textes engagés, ils abordent et dénoncent les injustices et les violences de notre société. Un opus important dans l’histoire du rap qui influencera de nombreux autres rappeurs !  [CL]


Public Enemy

Fear of a Black Planet (1990) est le troisième album du groupe Public Enemy. En tout, vingt morceaux de hip-hop dansants et puissants avec quelques touches rock, jazz et funk 70's. Le tout porté par des basses lourdes et profondes. Les textes engagés et contestataires, bourrés de références au patrimoine culturel noir américain, parlent de politique, de l’esclavage, des inégalités sociales, des bavures policières ou des médias. Un disque qui a tout d’un grand classique du hip-hop des années 1990.  [CL]


De La Soul

Three Feet High And Rising (1989) est le premier album du trio De La Soul. Cet opus incontournable contient vingt-quatre morceaux de rap East Coast efficaces et éclectiques, teintés de jazz et de pop. Quant aux textes positifs et pacifistes, ils abordent des sujets atypiques comme la virginité d'une jeune femme, la paix ou l'égo-trip des rappeurs. Le groupe sort des sentiers battus en bricolant des samples étranges issus de musiques folk-rock ou de jeux télévisés. Un disque hors normes qui instaure le courant D.A.I.S.Y Age (« L’ère de la marguerite », en référence à l'acronyme DA Inner Sound, Y'all).  [CL]


A Tribe Called Quest

Véritable tournant dans l’histoire du hip-hop, People’s Instinctive Travels and The Paths of Rhythm (1990) est le premier album du groupe A Tribe Called Quest, originaires du Queens, à New York. Cet opus remasterisé à l’occasion de ses vingt-cinq ans (par Bob Power, à partir des bandes d'origine) contient quatorze morceaux de rap aux influences jazz, électroniques et rock . Les textes teintés d’humour abordent les problèmes de la société. Un disque qui s'affranchit des codes traditionnels de l’époque.  [CL]


L'Âge d'or

The Notorious B.I.G

Véritable témoignage de l’âge d'or du rap, Ready To Die (1994) est le premier album culte du rappeur new-yorkais The Notorious B.I.G.. L’opus, sorti du vivant de l’artiste (unique album avant son décès en 1997) renferme dix-sept morceaux de rap aux samples funk et hip-hop dont les « tubesques » « Big Poppa », « Ready To Die » et « Juicy ». Une musique agressive dans le pur style de la côte Est américaine. Le MC au flow novateur nous emmène dans les rues de Brooklyn des années 1980 et 1990. Les textes sombres, acides et introspectifs nous racontent l’histoire d'un jeune du ghetto qui doit se battre pour survivre. Le projet peut aussi compter sur des invités reconnus comme Puff Daddy, Lord Finesse, DJ Premier ou Easy Mo Bee.  [CL]


Beastie Boys  

Après une carrière démarrée dans le punk hardcore au début des années 1980 les Beastie Boys s'orientent petit à petit vers le hip-hop et créent avec leur quatrième album un  des disques incontournables des années 1990.  Ce double opus (remasterisé par le groupe lui-même) compte les vingt titres originaux dont le tube fusion rock-rap « Sabotage » (dont le fameux clip réalisé par Spike Jonze qui parodie les séries policières américaines des années 1970), ainsi que douze titres supplémentaires en bonus. On découvre un style musical mariant Hip-Hop, Funk, Punk hardcore et sonorités jazz. Il y a aussi dans cet album des instrumentaux au groove imparable et au un feeling inouï (« Futterman's Rule », « Sabrosa » et « Ricky's Theme ») sur lesquels les  trois MC se révèlent être des musiciens hors-pair. Le disque compte aussi des  invités de marque tels que le percussionniste Eric Bobo (qui travaillera aussi avec Cypress Hill), le claviériste Money Mark, les MC Q-Tip et Biz Markie, D ou encore... des moines tibétains.  [CL]


Ol’ Dirty Bastard

Paru originellement en 1995, voici une réédition augmentée de cet ovni rap devenu entre temps un classique du genre. Passé à deux doigts du Grammy Award en tant que « meilleur album rap » en 1996, Return To The 36 Chambers: The Dirty Version est le second album solo d'un des membres du Wu-Tang Clan. On y retrouve ce qui à fait la légende de Ol' Dirty Bastard : un flow cassé et désinvolte qui passe sans peine d'un rap rugueux et provoquant à un chant mélodieux devenant soudain guttural. On retrouve bien évidement la plupart des membres du Wu-Tang au micro et la plupart des productions sont signées RZA bien qu'ODB en signe également quelques-unes. Cette nouvelle édition se vend sous la forme d'un coffret avec un portefeuille (taille CD) à l'effigie d'ODB, un poster, un autocollant etc....et comporte un deuxième CD qui propose des remixes de Lord Digga, des versions alternatives, des a capella et des instrumentaux.  [PTh]


Wu-Tang Clan

Collectif originaire de Staten Island fondée par le MC et beatmaker RZA, le Wu-Tang Clan tire son nom d'un film de kung-fu chinois Shaolin and Wu Tang sorti en 1983. Le groupe développe un univers cinématographique et exotique avec comme références les arts martiaux, la philosophie chinoise, le temple Shaolin etc.  Avec ses productions, RZA mène l’art du sampling à son paroxysme en utilisant des musiques faites pour le cinéma ou des dialogues de films de série B ou Z. Un premier  album d'anthologie, qui a fait date dans le rap East Coast; sans aucun doute le meilleur du Wu-Tang, véritable pierre angulaire qui révolutionna le genre.  [IK]


Nas feat. Lauryn Hill  

It Was Written (1996) est le second album du rappeur originaire de Brooklyn. L’artiste considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs du rap, nous livre ici quatorze titres gangsta produits par le duo Trackmasters (Poke et Tone). Quant aux textes affûtés, ils nous plongent dans l’univers des mafias, des gangs et des quartiers. Le disque profite aussi d’invités importants comme Lauryn Hill ou Dr. Dre.  [CL]


KRS-One

I Got Next (1997) est le troisième album studio du rappeur KRS-One. L’artiste considéré comme un des pionniers du rap  nous propose dix-huit morceaux de boom bap fluides. On découvre des textes inspirés par la rue ainsi qu’une ambiance musicale urbaine et organique portée par des voix féminines. Côté invités on retrouve des pointures comme Redman, Angie Martinez ou Puff Daddy.  [CL]



Mos Def

Sorti en 1999 sur Rawkus (Company Flow, Talib Kweli), ce premier disque solo du new-yorkais d’adoption Mos Def (et ex Blac Star) marque les esprits et les oreilles de son temps, autant par sa cohérence,  son inventivité et ses sonorités live; que par l’irrésistible feeling soul et jazzy qui le traverse. Un album de hip-hop « conscient (isé) » alors que le genre est  infesté de petites frappes à l’ego trip flingueur (le gangsta rap). Truffé de sous-textes et de clin d’œil (coucou les Red Hot Chili Peppers !) et de surprises (le final), Black on Both Sides assure avec classe le passage de flambeau d’une décennie rap à une autre !   [YH]


Antipop Consortium

Ce troisième disque d’Antipop Consortium est publié en 2002 sur Warp, réputé label d’IDM (pour intelligent dance music) qui fait là sa première incursion en territoire hip-hop. Faut dire que la patine sonore de fond de ce collectif basé à New York est « génétiquement » d’essence électronique, et le groupe enchevêtre rythmes robotiques, percussions minimales, samples incongrus, bruitages contrôlés et nappes synthétiques en autant de saynètes urbaines anxiogènes et noctambules. Funk « bladerunnnerien » ou spoken word pour cyborgs, 15 ans plus tard, le débat n’est toujours pas tranché !  [YH]



La scène actuelle

Princess Nokia

Jeune (née en 1992) rappeuse afro-portoricaine originaire de Harlem, Destiny Nicole a déjà sorti une poignée de singles, de mixtapes et un EP, « 1992 », comprenant les tubes « Tomboy », « Kitana » et « Brujas ». Militante afro-féministe assumée mettant en avant ses origines, Princess Nokia, inspirée par M.I.A. et Santigold associe de manière pertinente et percutante flow hip-hop et énergie punk. [IK]


A$ap Rocky

On l'attendait depuis un bout de temps, le voici enfin, le premier album du jeune rappeur new-yorkais A$ap Rocky. Après l'excellente mixtape Live.Love.A$ap parue en 2011 qui fit de lui un homme à suivre, Long.Live.A$ap s'est fait attendre : d'abord prévu pour le printemps 2012, c'est finalement en 2013 qu'il nous arrive. A$ap Rocky ne déçoit pas, en dix-huit morceaux variés et une belle brochette d'invités il se place sans complexe à l'avant plan de la nouvelle garde du rap américain. Toutes les nouvelles tendances du rap actuel sont présente, ça parle de cash et de purple drink, ça rappe sur des instrumentaux plus que nuageux et ça méprise les femmes - tout en  les sublimant, d'une certaine manière. La liste des invités est plus qu'impressionnante, on commence par les bonnes nouvelles avec Santigold qui apporte une touche pop au morceau « Hell » tandis que deux morceaux « F**kin' Problems » et « 1 Train » réunissent la crème de la crème du rap indépendant comme Danny Brown, Action Bronson ou encore Joey Bada$$ mais aussi des artistes plus mainstream comme Drake, 2 Chainz et Kendrick Lamar. Celui que l'on aurait aimé éviter c'est le producteur electro Skrillex qu'il est de bon ton de ne pas apprécier ces jours-ci - et c'est tout à fait justifié dans le cas présent puisqu'il n'apporte absolument rien au disque à part quelques acheteurs potentiels supplémentaires.  [PTh]



Action Bronson et Statik Selektah

Excellente collaboration entre le producteur Statik Selektah et le MC new-yorkais qui monte, Action Bronson. La méthode est simple, quinze instrumentaux produits avec un groove indéniable, des samples inventifs et juste ce qu'il faut de parties scratchées sur lesquels Action Bronson vient poser son flow qui rappelle par moment Ghostface Killah mais qui se démarque sans peine de toute marque de fabrique. Action Bronson fait partie de cette clique de rappeurs qui utilise l'humour noir et l'auto critique comme une technique lyrique et nous écarte encore un peu plus du trip gangster égomaniaque.  [PTh]



Statik Selektah & Joey Bada$$

Le DJ et producteur américain Statik Selektah nous invite à découvrir son sixième album studio, Whatgoesaround. Le disque renferme vingt titres de hip-hop à l'ancienne. Un style proche du boom-bap avec aussi des scratchs, des cuivres et des samples jazzy. Côté participation, on découvre une belle liste d'invités rappeurs comme Action Bronson, Freddie Gibbs, Snoop Dogg, Joey Bada$$, Talib Kweli et encore bien d'autres.  [CL]


The Underachievers

Evermore : The Art Of Duality est le second opus du duo de hip-hop américain The Underachievers. Nos deux rappeurs (AK et Issa Gold) originaires de Brooklyn font partie du mouvement hip-hop appelé Beast Coast. Dans leur nouveau projet, ils nous invitent à écouter quinze nouveaux morceaux de rap sans aucun featuring. On découvre un album concept divisé en deux phases opposées : le monde spirituel et la vie terrestre. La première partie plus planante et onirique représente le mysticisme (procuré par les drogues et les psychotropes). Quant à la seconde partie plus agressive et sombre, elle aborde le réel sous un angle plus chaotique.  [CL]

The Underachievers fait partie, à même titre que ses voisins de quartier de Flatbush Zombies, de la nouvelle génération de rappeurs issus de la côte Est. Mêlant new-age, références spirituelles, instrus planants, beats lents, et flow saccadé et efficace, le duo se fait remarquer en sortant un des meilleurs disque de rap américain de la rentrée 2015.  [IK]



A$ap Mob
& Flatbush Zombies

Deux ans après la sortie de leur EP Clockwork Indigo, la formation new-yorkaise atypique Flatbush Zombies dévoile enfin son premier album (et sa première sortie en CD) intitulé 3001: A Laced Odyssey. Ce trio de morts-vivants, membres du mouvement Beast Coast qui rassemble des rappeurs de Brooklyn (Le Pro Era de Joey Bada$$, The Underachievers, Phony Ppl, etc. ) nous invite à écouter douze morceaux enfumés aux instrus percutants .  [CL]




une playlist de PointCulture signé Céline Lepinois et Igor Karagozian
- avec l'aide de Patrick Thinsy et Yannick Hustache

photo du bandeau: trois jeunes à Flatbush, Brooklyn (1980) - photo (c) Jamel Shabazz

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