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La ville comme terrain d'expériences et de représentations

Dominique Petitgand - Bruxelles nous appartient - détail de la pochette du disque "Rez de chaussée"
En écho à l'exposition "Géographie subjective" (PointCulture Bruxelles, jusqu'au 22.09.18), une sélection de démarches artistiques (plastiques, musicales et sonores, cinématographique) abordant la carte géographique comme forme d'art ou la ville (de Bruxelles) comme mosaïque.

Sommaire

1) THE MAP AS ART - L'ART DE LA CARTE


- Katharine Harmon : The Map as Art

Katharine Haron - The Map as Art - couvertureSous-titré "Contemporary artists explore cartography", un livre richement illustré qui rassemble environ 160 artistes contemporains dont la pratique touche de près ou de loin à la cartographie. Chapitré en différentes sections la carte géographique est explorée sous toute ses coutures. [BB]


- Katharine Haron : You Are Here

Katharine Haron - You Are Here - couvertureAussi coordonné par Katharine Harmon - auteure de nombreux livres sur la cartographie et ses rapports avec l'art - et sous-titré "Personal Geographies and the other Maps of the Imagination", une impressionnante collection de cartes faisant notamment le lien entre nos corps (visages, cœur, pieds, mains, sexes) et les représentations spatiales des sensations et émotions. Sans oublier des cartes imaginaires, des cartes dessinées de mémoire, des cartes moqueuses ou humoristiques, etc. - des cartes de l'espace tel qu'on le conçoit, l'imagine ou se le représente.  [PD]


- Jean-Christophe Norman : l'homme à terre

Depuis 2006, Jean-Christophe Norman développe une suite d'explorations systématiques de grands ensembles urbains à travers le monde avec des principes d'analogie, de superposition et d'évocation d'espaces géographiques autres en reproduisant précisément par la marche les contours d'une ville dans une autre. — (les Presses du réel)

Profondément influencée par Borges, l'œuvre de Jean-Christophe Norman (né en 1964, vit et travaille à Besançon) prend la forme de performances, de marches, d'écritures, de photographies ou de dessins pour interroger les notions de temps, de territoire et de copie.

Son récent projet du 15 mars au 4 novembre 2018 se déroule à Marseille, Nice, Paris, Rome, Barcelone, Madrid, Málaga. Invité comme artiste associé dans le cadre du projet « Picasso-Méditerranée », Jean-Christophe Norman propose Terres à tierra qui consiste à réécrire de façon exhaustive sur le sol, à l’aide de craies blanches, le livre de Pierre Daix La Vie de peintre de Pablo Picasso, de villes en villes selon un parcours prédéfini, créant ainsi une longue performance ponctuée d’enregistrements vidéo captant à la fois, le geste, le contexte et le déploiement du texte dans ses détails.

À cet axe principal s’ajoute la reproduction, sous la forme d’un « dessin dans l’espace », de l’autoportrait de Pablo Picasso figurant à la fin du livre cité : Autoportrait, Mougins, 30 juin 1972. L’autoportrait est reproduit précisément, par la marche, dans un ensemble de sept villes. Seule une partie de l’autoportrait est reproduite dans chacune des villes et c’est donc l’addition de ces sept parties qui fait fonctionner l’ensemble. [BB]


site de l'artiste




- Ingrid Calame, frottis de surfaces

Le mode opératoire et récurrent de l’artiste Ingrid Calame réside dans un principe de relevé topographique direct de différents lieux, en particulier relevés de traces humaines dans le paysage. À l’aide de grandes feuilles de papier calque, qu’elle déroule méthodiquement, elle relève minutieusement (aidée par quelques amis ou stagiaires), dessine et frotte, les traces du sol. Elle réalise ensuite de grandes toiles abstraites (très colorées) à partir de ces relevés.  [BB]

site de l'artiste





- Jérôme Giller, dépayser le quotidien

Jérôme Giller

Jérôme Giller est un artiste qui pratique et organise, entre autres activités, des marches urbaines. Partant de relevés topographiques, il propose des parcours insolites, des traversées inopinées, des déambulations impromptues et exploratoires de lieux communs.

Extraits d’un entretien entre l’artiste et Anne-Esther Henao (critique d’art), Carnet de Liège. :

L’ailleurs comme quête initiatique, le voyage comme rencontre de l’altérité. […] Je parle souvent de « dépayser le quotidien » lorsque j’aborde ma pratique artistique. Est-ce synonyme d’une recherche d’ailleurs ? […] Lorsque j’organise des marches urbaines dans les territoires proches, ce que je cherche à questionner, c’est : peut-on vivre une expérience d’altérité dans les géographies de proximité ? Doit-on forcément aller ailleurs (loin de chez soi ; dans une autre géographie) pour vivre cette expérience ? C’est-à-dire pour retrouver le lien qui existe entre soi et le paysage. — Jérôme Giller


- Anthony Braxton, écho dans le ravin

Les partitions graphiques du projet EEMHM (Echo Echo Mirror House Music) d’Anthony Braxton sont conçues à partir de matériel cartographique urbain : plans de métro, réseaux autoroutiers, plans d’aérogares etc… Sur cette base, par exemple à partir d’un schéma du réseau du métro d’Istanbul (composition-partition n°372-1), l’interprète choisit et ajoute au-dessus un ou plusieurs calques sur lesquels sont inscrits des notations musicales. À ma connaissance Anthony Braxton emploie pour la composition n°372 au moins 18 plans de métro différents et une douzaine de calques. Cela donne des schémas aux allures complexes, griffonnés et « stabilobossés » en tous sens avec des inscriptions grandement énigmatiques (Anthony Braxton use volontiers du terme « écriture hiéroglyphique »). Si une référence de tempo est donnée dans la partie inférieure des calques, tout le reste est sujet à libre interprétation. Deux observations : premièrement ce principe génère une multitude de partitions différentes, deuxièmement il existe autant de façon d’interpréter la partition qu’il existe de musiciens. Corsez le tout en organisant des sessions à six, dix, douze, voire vingt musiciens ou plus, et vous obtenez une musique aléatoire aux intrications aussi décousues que cohérentes. C’est un peu la marque de fabrique d’Anthony Braxton qui depuis déjà quelques décennies nous a habitué à une musique multicouche en déphasage permanent. Une musique réticulaire (du réseau) qui reflète, dit-il, l’inter-connectivité permanente de notre monde actuel. L’auteur parle « d’état de musique » plutôt que de composition. Comprenez par-là que l’expérience musicale, sonore et sensitive, est plus importante que la partie graphique, qui reste au final qu’un prétexte à jouer quelque chose. Une sorte de « chaosmose » pour reprendre l’expression de Félix Guattari.  [BB]


2) BRUXELLES MOSAÏQUE

- Toute une nuit (Chantal Akerman,1982)

Dix ou vingt ans avant la mode un peu "tarte à la crème" du "film choral", Chantal Akerman tourne ce qui à nos yeux reste sans doute le plus beau film sur Bruxelles. Dans l’unité de temps posée par son titre, le film propose un tour de la ville en 80 personnages mais en seulement deux ou trois lieux de tournage principaux (une rue des Marolles, quelques bars d'avant Frédéric Nicolay, l’appartement de la productrice du film Place de la vieille halle aux blés – repeint de jour en jour en couleurs différentes pour incarner des lieux différents – et la rue résidentielle du côté de Grimbergen où habitaient les parents de la cinéaste). Plus qu'une image kaléidoscopique de la ville vue depuis un point géographique particulier (un quartier, une commune), Toute une nuit propose une exploration sensuelle et sensorielle, subjective et collective, de la ville dans une temporalité bien précise (celle, tellement fascinante, de la nuit).  [PD]


- Bruxelles nous appartient / Dominique Petitgand

Comme le crayon, les magicolors et la feuille de papier de la cartographie, le micro et l'enregistreur de la création sonore ou radiophonique peuvent s'avérer de très beaux outils pour lancer un art de la convetrsation qui rend compte des vécus et des imaginaires des habitants d'une ville.

Dominique Petitgand - Bruxelles nous appartient - pochette du disque Depuis 1999, la structure Bruxelles nous appartient / Brussel behoort ons toe (BNA-BBOT) collecte et archive cette parole, soit lors de campagnes de collectage ciblées (dans un lieu ou un quartier donné, pendant une période précise, en allant vers les habitants), soit en mettant à la disposition de ceux-ci des valisettes de prise de son pour qu'ils s'enregistrent eux-mêmes (selon une démarche volontariste de leur part). Dans le cadre de Bruxelles 2000 (Bruxelles, capitale culturelle de l'Europe) une partie de ces enregistrements a été confiée à l'artiste français Dominique Petitgand qui depuis 1992 monte de petites pièces sonores faites de paroles et de silences (que généralement, à exception de ce projet-ci, il enregistre lui-même) , de bruits et de musique, qu'il définit lui-même comme "des récits et des paysages mentaux".  [PD]



- Le Kameleon BXSL / Zelig asbl

Zelig asbl / Le kameleon BXSL - couverture
Il y a mille et une façons d'aborder une ville aux pavés familliers ou aux façades inconnues. Lors de son séjour à Bruxelles, Le Kaméléon a choisi de se laisser guider par sa sensibilité aux vibrations et de s'imprégner de couleurs sonores. Il nous rapporte, sous la forme d'un carnet de ville, des impressions nourries de divers échanges et rencontres, nées du hasard ou provoquées. — prélude à la brochure "Kameleon Bxsl"

Par la réalisatrice et les réalisateurs sonores Angélique Derks, Laurent Fontaine et Samuel Cauchefer, un portrait sonore de Bruxelles en onze facettes: onze subjectivités, onze regards - ou plutôt, onze écoutes - d'habitants abordant la cité par les sons : une aveugle, un pianiste du Musée du cinéma, etc.  [PD]




Une sélection de Bertrand Backeland et Philippe Delvosalle
pour PointCulture


Catherine Jourdan
et les habitantes et habitants des quartiers de Bruxelles


exposition
Géographie subjective


PointCulture Bruxelles

Jusqu'au samedi 22 septembre 2018

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