L’exposition présentée au Delta de Namur vous en dira plus : dans une société qui s’oriente de plus en plus vers le culte de l’image et de la photo de soi comme preuve d’existence, mais aussi dans laquelle le moindre geste posé dans l’espace public est filmé ou répertorié, il devenait salvateur de nous interpeller et de nous pousser à la réaction : c’est ce que font magistralement les artistes présentés dans cette exposition.

Sculptures (Dos 88 de Freddy Tsimba, réalisé à partir de clés soudées), tableaux, magnifiques photographies prises de dos (le travail de Trine Søndergaard), laissant à l’imagination du spectateur l’interprétation de l’histoire des personnages, mais aussi images en boucle de caméras de surveillance, de personnes prises de dos dans différentes villes, vaquant à leurs occupations quotidiennes ou « caillassant » des forces de police, toutes les œuvres nous font réfléchir sur ce qu’il nous reste d’espace de liberté personnel une fois plongés dans notre réalité quotidienne.

« Tourner le dos comme outil de résistance » prend alors tout son sens, face à des réalités plutôt que devant une réalité, les vues de dos concentrent une force, une énergie qui se dégage alors en cristallisant le pouvoir des images mais aussi et surtout celui qui, tapis au sein de chacun de nous, nous permettra peut-être de changer les choses.

Tony de Vuyst
Image de bannière : Jane Evelyn Atwood : "Parloir intérieur" (1990)

exposition collective Vu.e de dos - Images à contre-courant

Jusqu'au dimanche 21 février 2021

Le Delta
Avenue Fernand Golenvaux, 18
5000 Namur