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Focus

Une résistance d'aujourd'hui

midis de la poésie

poésie, environnement, transition, effondrement, collapsologie, cyril dion

publié le par Frédérique Muller

Actuellement en tournée avec le chant des collibris, Cyril Dion, connu pour être le réalisateur du film "Demain" sur les intitiatives de transition, s'est arrêté à Bruxelles pour lire un peu de poésie accompagné d'une violonceliste. Voici deux papiers d'ambiance autour de ce moment.

Un midi poétique avec Cyril Dion

Cyril Dion est écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste français. Accompagné de la violoncelliste Maëva Le Berre, il interpréta ce mardi 23 octobre entre midi et quatorze heures « Une résistance d’aujourd’hui », une représentation qui allie poésie et musique afin de sensibiliser le grand public aux problématiques actuelles. La conférence s’est déroulée au musée royal des Beaux-Arts de Belgique. Divisée en cinq moments, elle laisse place à des coupures durant lesquelles la parole était donnée à quelques-uns des 150 spectateurs.

Dans la salle comble, des gens sont assis par terre tandis que d’autres ont trouvé une petite place sur les tables du fond. Les lumières tamisées éclairent le podium et les deux artistes se révèlent. Sombres et imagés, les textes nourrissent notre imagination pendant que la musique nous transporte. D’ailleurs, Maëva Le Berre compose et improvise à partir des thématiques abordées par l’auteur : « les textes sont visuels et très imagés, c’est facile et agréable de composer car il y a de la place ».

« La poésie n’a jamais été aussi indispensable qu’aujourd’hui »

Auteur engagé, Cyril Dion aborde des thématiques de société telles que le progrès technique, l’environnement ou la liberté. Il appelle à refuser un système qui conduit notre monde à sa perte et incite à construire celui dans lequel nous voulons vivre. Bien que la deuxième partie plus lumineuse évoque l’espoir, dans sa globalité le texte est poignant et la mélodie reste grave. Une tension se fait ressentir lorsque le silence s’installe et que seule la voix résonne et prend tout l’espace. On distingue alors uniquement le bruit des feuilles tombant au fur et à mesure de la lecture.

Chacun peut partager ses remarques sur ce que l’oeuvre lui évoque. Ce sont de petits moments de respiration entre les différentes lectures. Un homme se lève et prend la parole. Il fait référence à un chêne majestueux qui est résistant à la toxicité de l’air. Une cicatrice laissant transparaitre l’agression de l’Homme sur la nature a retenu son attention. Elle est la preuve que le monde peut être magnifique et terrible à la fois. « Récitez, lisez, achetez, écrivez de la poésie. Ce monde en a profondément besoin. La poésie peut nous transformer » : ce sont les derniers conseils de Cyril Dion pour clore sa représentation. Une spectatrice, marquée par ce à quoi elle venait d’assister, me confie à la sortie : « Ce sont cinquante minutes de voyage unique, je ressors nourrie pour la journée et je me sens plus éveillée ».

Sarah Incari – étudiante en journalisme à l’IHECS

cyril Dion et maeva le baerre

Le ressenti de la responsable des projets environnement de PointCulture

Au Fine Arts Belgium, en cette fraîche journée du mardi 23 octobre 2018 qui trahissait l'arrivée de l'automne, les midis de la poésie ont accueilli Cyril Dion. Celui-ci était accompagné de la violoncelliste Maëva le Berre. Le duo a proposé une lecture de textes poétiques en musique à un public hétéroclite dont une classe de secondaire, des amateurs de poésie, des penseurs ou acteurs de la transition, de tout âge.

Nous avons ainsi été embarqués pour un « voyage en 5 étapes ». Entre chacune, la parole a été offerte à un spectateur pour livrer une réaction, une pensée, une réflexion. Cyril Dion rassure, « Parfois, on ne comprend pas ce que les textes évoquent mais ça n'est pas important, on se laisse porter ». On peut ainsi se concentrer sur les mots ou se laisser bercés par eux comme le ferait une mélodie.

Au fil des textes, Cyril Dion évoque ce qui le tourmente mais aussi ce qui le réconforte. J'ai retenu la solitude, le lien aux autres, le sens du travail, le lien à la nature, l'épuisement, le corps, les machines, le chemin lumineux, tortueux, pentu jusqu’à en être vertigineux et fait de lacets...

Au sujet de son travail d'écriture musicale, Maëva le Berre explique qu'il a été rapide. Elle connaissait Cyril Dion et se prête régulièrement à l'exercice de l’accompagnement musical. Aussi, avait-elle déjà des repères et des habitudes. Mais ici surtout, ce qui a rendu le travail très naturel, c'est le caractère « très visuel, très imagé des textes ». Le son du violoncelle, instrument à la sonorité grave et profonde, également capable d'entrain, soutient, accompagne les mots.

En conclusion de la lecture, Cyril Dion a raconté la force de la poésie qui peut changer le regard qu'on porte sur les choses, qui permet de se relier à la beauté, à ses émotions, au monde. Une force nécessaire aujourd'hui, en ces temps d’avenir incertain. Un moment qui « fait du bien » d’après plusieurs spectateurs.

Frédérique Müller – Responsable des projets environnement chez PointCulture

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