Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Focus

Rhythmicon [Leon Theremin]

En 1930, Leon Theremin reçoit une commande du théoricien et compositeur américain Henry Cowell afin que celui-ci lui confectionne un instrument à clavier lui permettant de produire et de paramétrer simultanément seize rythmes périodiques. La première […]

En 1930, Leon Theremin reçoit une commande du théoricien et compositeur américain Henry Cowell afin que celui-ci lui confectionne un instrument à clavier lui permettant de produire et de paramétrer simultanément seize rythmes périodiques. La première boîte à rythmes électronique voit ainsi le jour et se nomme rhythmicon ou encore polyrhythmophone, devançant de 30 ans l’arrivée sur le marché des premières boîtes à rythme.

Première machine rythmique, précurseur des boîtes à rythmes et autres samplers, le rhythmicon fut utilisé par Henry Cowell pour la composition de plusieurs pièces, notamment Rhythmicana (1931) et Music for Violin and Rhythmicon (1932). Le tout premier rhythmicon appartenait au chef d’orchestre russe Nicholas Slonimsky qui le revendit au compositeur ukrainien Joseph Schillinger, dont la veuve légua l’objet en 1966 au Smithsonian. Le tout premier rhythmicon créé était large et peu mobile et tomba vite en désuétude avant d’être détruit, avec la permission de Cowell. Son successeur était quant à lui plus proche d’un instrument que d’une simple machine, un levier et des pédales permettant en effet de changer le tempo et la tonalité.

Pour créer des rythmes, le Rhythmicon utilisait les mêmes oscillateurs à tubes que le Theremin. Le système était assez novateur pour l’époque, car il reposait sur le passage de faisceaux de lumière au travers de disques troués avant d’être capté par des capteurs photon électriques. Doté d’un clavier polyphonique de 17 touches, il pouvait produire 16 rythmes différents (la 17éme touche permettant d’introduire un élément syncopé dans les rythmes). D’un point de vue technique, chaque note jouait en boucle un son. Comme sur un clavier classique, la première touche jouait le rythme de base répété et fixé à une hauteur fondamentale, les autres touches transposant le rythme de plus en plus rapidement en créant ainsi une polyrythmie. Schillinger alla même jusqu’à calculer qu’il aurait fallu 455 jours, 2 heures et  30 minutes pour jouer toutes les combinaisons disponibles sur le Rhythmicon, en comptant une durée moyenne de10 seconds pour chaque combinaison !

Après sa rapide mise au placard, le Rhythmicon fut redécouvert 25 ans plus tard par Joe Meek, producteur anglais reconnu dans le monde pour ses synthétiseurs et boites à rythmes et créateur du tube « Telstar » en 1961. Meek employa le rhythmicon dans de nombreuses compositions réalisées dans son studio de Londres. L’instrument fut également employé pour des compositions et des effets sonores pour des films dans les années 50 et 60. En outre, celui-ci aurait aussi été utilisé sur les albums Atom Heart Mother de Pink Floyd et Rubycon de Tangerine Dream. La société American Mavericks a reproduit une version software gratuite et jouable du rhythmicon, disponible en ligne sur le net.

Jérôme Henriette

Rythmicon

Rythmicon 2

Rythmicon 3

> RETOURNER À LA LISTE ALPHABÉTIQUE D'INSTRUMENTS INSOLITES

> RETOURNER À LA THÉMATIQUE 'INSOLUTHERIE'