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Focus

Quelle ville inventer demain ?

ville par HELMo ESAS

ville, environnement, environnement urbain, alternatives, social, ville du futur

publié le par Frédérique Muller

A Liège, en ce jeudi 9 mai, les deux auditoriums de l’école de l’HELMo ESAS à Liège sont en pleine effervescence. Par petits groupes de 10, les étudiants sont invités à présenter un sujet de discussion sous la forme d’un petit film, puis d’un échange sur le thème : « Quelle ville inventer demain ? ».

Cadre du travail

Les étudiants ont réalisé ce travail dans le cadre de leur formation de travailleur social, et plus particulièrement, pour un cours de 30 heures axé sur les pratiques innovantes. Dans ce contexte, l’approche attendue est l’innovation dans les pratiques, comme fruit de la rencontre avec d’autres secteurs que le travail social institutionnel et traditionnel, comme résultat d’une certaine émulsion avec ce qui se fait dans les marges, au sein de nouvelles communautés de pratiques hors des murs.

La question que les deux enseignantes, Raphaëlle Deliège et Marianne Block, à la conduite de ce projet, posent est : « Comment s’inscrire en tant qu’assistant social dans les modalités de travail social qui déjouent nos conceptions du vivre ensemble ? ».

Une journée de colloque en 19 road-movies

Les sujets ont donc pour moteur la recherche d’initiatives « innovantes ». Parmi les 19 sujets présentés : les produits cosmétiques faits maison ; les réseaux sociaux ; les circuits courts ; l’alimentation bon marché et de qualité ; le gaspillage ; etc.

Pour chaque sujet, les groupes doivent organiser un échange avec l’ensemble des étudiants après la projection d’un road-movie qu’ils ont réalisé eux-mêmes selon un cahier des charges précis.

Celui-ci rappelle par exemple les règles du genre. « Un road-movie est un genre cinématographique dans lequel un périple, une expédition ou un mouvement sur les routes, voies, chemins, passages, parfois transgressifs, est le fil conducteur du scénario ».

Selon Barthélémy Py, Carnet de recherche visuel, un road-movie se déroule en 4 étapes :

  • Le constat d’un malaise (l’indignation - comment vivre (survivre) dans une société dans laquelle quelque chose ou quelqu’un peine à trouver sa place ?)
  • Rupture avec un ordre des choses donné (exploration d’une « situation concrète insatisfaisante » d’aujourd’hui et qui vous met en mouvement)
  • Départ sur les routes (quête, démarche de recherche de leviers de changement) (Remarque : la route n’est pas simplement un décor, symboliquement, elle est « initiatique »)
  • Voyage ou itinéraire qui sert de révélateur pour les personnages (les étudiants-réalisateurs en question) et pour les spectateurs (autres étudiants, participants aux ateliers – débat du colloque)

Votre road-movie sera une sorte de documentaire sur votre en-quête. »

Au démarrage du travail, les deux enseignantes se sont appuyées sur la récente brochure de PointCulture : « Histoires pour une ville du futur ». De celle-ci, elles ont tiré la liste de mots-clés recensés autour de l’imaginaire "la ville du futur au cinéma" ainsi que d’une série de titres de films et de documentaires. Avec ce matériau, elles ont enjoint les étudiants à se laisser porter par l’imaginaire véhiculé par ce vocabulaire et les représentations qu’il appelle. Ainsi, par exemple, « Technology Dead » est inspiré par l’univers de la série Walking Dead transposé ici à la question des réseaux sociaux.

Les résultats

En amont du résultat final, il y a tout d’abord à tirer du processus. Voici un extrait du retour aux étudiants que font les deux enseignantes à ce sujet : « Nous avons tiré au sort 19 étudiants pour représenter en Conseil les 19 groupes de production précédemment formés pour venir débattre et décider ensemble de modalités d’organisation de notre journée de colloque. Il s’agissait pour nous de vous proposer d’expérimenter des formes de démocratie participative, d’expérimenter la délibération comme forme de décision collective, de pratiquer aussi des formes de responsabilités dans le cours, et au-delà des temps de cours. Vos capacités à faire collectif ont donc été mobilisées, d’autres aussi, comme celle de faire avec la différenciation des tâches et responsabilités. Vous avez vécu, pour certains, les difficultés à être ici et pas là, à devoir vous diviser, vous séparer, vous différencier, vous responsabiliser, faire confiance, parler, ne pas parler, différer une prise de parole ou une décision, mettre dans le frigo des éléments qui ne peuvent être oubliés… une expérience collective qui vous a mis en position de pouvoir dans le dispositif de cours. Pour certains, c’était une opportunité, d’autres peut-être ont été surpris, ne voyant pas trop le sens. Peut-être plus tard, dans vos expériences professionnelles, sentirez-vous les traces de ces premiers pas dans une expérience qui tend à partager le pouvoir. »

Quant à la réalisation du travail, la difficulté principale que doivent surmonter les étudiants est d’arriver à dépasser le champ des pratiques de consommation, de bien s’ancrer en tant qu’acteur social et non de trouver une solution dans le monde marchand, de véritablement innover et non de poursuivre un modèle déjà existant. C’est bien tout l’enjeu de cette formation : « Nous voulons aider les étudiants qui s'engagent dans le travail social à se définir une identité professionnelle forte, conscients, d'une part, des enjeux sociétaux, et d'autre part, des besoins des personnes ou des groupes auprès desquels ils sont amenés à intervenir » (tiré du site de l‘école).

Au cours des échanges qui ont lieu à la suite des projections, les étudiants expriment toutes les injonctions contradictoires qui traversent le monde aujourd’hui. Il faut être mobile, rapide, flexible, productif, connecté, efficace mais aussi conscient, responsable, prendre soin de soi, des autres, de son environnement local et global… Il y a là pour ces futurs travailleurs sociaux un fameux réseau de nœuds dans lequel prendre position.

https://www.helmo.be/Institution/Instituts/HELMo-ESAS/Accueil.aspx

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