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Focus

Bertrand Vandeloise, photographe

Bertrand Vandeloise - manif paris 12 décembre - BV-9
Bertrand Vandeloise est un habitué du PointCulture Louvain-la-Neuve. Que ce soit en tant que photographe pour des expositions « rencontres sur les routes d’Europe » et « Si Dieu le veut. L’espoir des migrants aux portes de l’Europe. » ou bien comme intervenant lors de tables rondes.

- Thierry Moutoy (PointCulture) : Quels sont tes projets pour le moment ? Est-ce que la crise sanitaire à modifié tes projets ?

- Bertrand Vandeloise : Oui la crise a modifié mes projets et ma façon de fonctionner mais j’arrive à maintenir le cap donc je ne me plains pas, c’est beaucoup plus compliqué pour d’autres collègues et d’autres secteurs. Par exemple, j’organisais des voyages photos au Maroc, j’ai été obligé d’annuler les trois derniers et je ne sais pas quand je pourrai programmer le prochain. Mais j’ai ce « fameux » et « étrange » statut d’artiste qui me donne une petite sécurité.

Pour mes projets plus personnels, j’ai fait beaucoup de photographie argentique ces derniers mois, ça m'apaise. — B. V.

Je travaille notamment sur la Semois, une rivière du sud du pays ou j’essaye de me rendre trois ou quatre jours par mois. J’ai également bossé sur des portraits de nos aînés qui résident en maison de repos, sur leurs ressentis pendant qu’ils étaient enfermés… C’est en même temps doux et dur à la fois, cet enfermement est extrêmement violent pour eux mais ils ont la sagesse et la patience ! J’ai aussi quelques projets secrets, qui sont en train de prendre vie dans un coin de ma tête ou de mon bureau.

Professionnellement, en ce moment je fais surtout des photoreportages pour mon agence et passe mes week-ends à Paris afin de couvrir l’actualité sociale. [cf. photo de bannière]

- Peux-tu nous parler du studio Hans Lucas et de ton projet sur la fermeture des petits commerces ?

- Le studio Hans Lucas est une agence de photoreporters basée à Paris dont je suis membre depuis bientôt trois ans. Elle regroupe des dizaines de photographes à travers le monde et notamment quelques Belges. Grâce à Hans Lucas et Wilfrid (le directeur) j’ai pu me professionnaliser et en apprendre davantage sur le métier de photoreporter, c’est pour ça aussi que je suis souvent à Paris en ce moment.

Bertrand Vandeloise - Petites image commerces -13

(c) Bertrand Vandeloise

Le projet sur la fermeture des petits commerces, c'était seulement une journée ensoleillée en pleine semaine mais dans une ville désertée par l’humain, c’était à la fois triste de voir toutes ces devantures fermées mais, pourtant, il y avait de la beauté et de la poésie dans cette lumière d’hiver et ces magasins coquets, même fermés. — B. V.

Heureusement, entre-temps les petits commerçants ont pu rouvrir, contrairement au secteur culturel et à l'horeca.

- Comptes-tu reprendre ta série de podcasts Que la force soit avec toi ?

- Surement, dès que j’aurai envie et que je me sentirai inspiré par quelqu’un, je n’hésiterai pas.

- Quelle est ta révolte du moment ?

À quel moment se réveille-t-on ? Après combien de mois ou d'années de couvre-feu ? Après combien de jours d'enfermement de nos aînés dans les homes ? Après combien de suicides chez nos adolescents ? Combien de faillites de restaurateurs ? Après combien de milliers de personnes victimes d’inceste et qui ont le courage de prendre la parole sur les réseaux sociaux ? Après combien de tabassages de la police ? De violences envers les femmes ? De racisme et d'injustice ?

Notre société est malade, en France 11% des filles ont été victimes d’inceste, les chiffres doivent sans doute être les mêmes en Belgique. Quand on est malade, il faut se soigner.

Ma révolte du moment est globale, je me demande jusqu'où les choses peuvent dégénérer avant qu’on réagisse ? Pas sur les réseaux sociaux ; tout le monde est un « révolté » des réseaux sociaux. Je parle de courage, de justice, de se lever et d’utiliser sa liberté pour défendre celle de son voisin ! — B. V.

- Quel est ton antidote au confinement ?

- La nature, la famille, les relations humaines pures, les choses simples… Essayer de respirer et de parfois faire des cures loin des réseaux sociaux. Puis, personnellement je fonctionne avec des buts, j’ai une idée en tête, je fonce et ça me donne de l'énergie ! Et puis, c’est sûrement « bateau », mais voir mon fils être heureux et être un bon petit gars, aimant, attentionné et souriant, ça me régale !

interview (par e-mail) : Thierry Moutoy, fin janvier 2021


http://bertrandvandeloise.be/

http://www.hanslucas.com/live

https://soundcloud.com/quelaforcesoitavectoi

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