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Focus

Doc sur le pouce #3

Doc sur le pouce, Francis Bacon, Lucian Freud

publié le par Marc Roesems

Un rendez-vous mensuel sur le temps de midi pour découvrir... deux courts films documentaires !

Sommaire

  • PointCulture Bruxelles
  • rue Royale 145 - 1000 Bruxelles
  • le vendredi 7 novembre à 12h30
  • Entrée : 5,00 €

PointCulture - en partenariat avec Cinergie et le Centre du Film sur l'Art - propose Doc sur le pouce, un rendez-vous mensuel sur le temps de midi pour découvrir cette fois-ci deux courts films documentaires.

Lucian Freud, les portraits (2007 – 26') de Eric Rochant et Hector Obalk

Le film d’Hector Obalk aborde toute l’œuvre de Lucian Freud par l’entremise d’une seule et même question picturale : la peau, telle que Freud l’a peinte au fil des ans. Ce point de vue très simple, qui pourrait sembler presque anecdotique, s’avère en fait magistral puisqu’il se centre sur l’essentiel de la peinture de Freud, portraitiste avant tout obsédé de lumière et de chair. Composé de nombreux tableaux, de gros plans, le film va et vient dans les toiles qu’il parcourt chronologiquement et sur lesquelles il revient sans cesse pour en faire sentir l’évolution au fil des analyses techniques (l’usage de la brosse dure, l’introduction de l’oxyde de plomb dans les pigments), des commentaires historiques ou des appréciations esthétiques. Il nous balade dans les musées, nous apprenant peu à peu à regarder les toiles d’un œil neuf, au fil de l’accumulation du savoir qu’il nous donne. Sur cette question picturale très simple, mais très riche, Obalk ajoute une mise en scène toute aussi limpide. Il se met en scène, se montrant en train de filmer les tableaux, de parcourir les musées, livrant ses plaisirs, ses interrogations et s’adressant directement au spectateur. Avec beaucoup de liberté et d’humour, il se raconte dans sa quête, suspend ses interrogations, juge ou nous prend à parti. Une façon de questionner sa propre place de critique d’art et d’instaurer une complicité presque égalitaire avec le spectateur. Jamais positionné à partir de l’autorité d’un savoir à asséner, Obalk expose le lieu à partir duquel il prend la parole dans son film, celui de la curiosité et de ses interrogations. Il transmet plus que des connaissances sur une œuvre ou une passion pour la peinture, il déplie l’acte même de voir aux yeux des spectateurs. En ce sens, sa démarche est brillamment pédagogique qui ne consiste pas à enseigner un savoir mais bien plutôt une manière de regarder. C’est alors que le documentaire d’art est si passionnant, quand il se fait le récit d’un regard.

Bacon, peintre anglais (1964 – 26') de Pierre Koralnik

Ce document impitoyable fait autorité. Aucun cinéaste, en effet, n’est parvenu, comme le réussit Pierre Koralnik, à traquer dans son atelier le peintre disparu en 1992 à l’âge de 82 ans. Francis Bacon, dont les portraits de papes ricanant étonnaient déjà le monde, a reçu le cinéaste en 1964 dans son atelier envahi d’amis qu’il qualifie de vautours. Bacon boit sans modération et sombre dans un délire de plus en plus hallucinant. Il évoque son homosexualité, son obsession de la beauté masculine et sa jeunesse révolue. Il parle avec une terrible lucidité de sa fascination de la magie picturale, celle qu’il admire chez Cimabue, Rembrandt ou Vélasquez, quête toujours inassouvie. La caméra, dans un ballet étourdissant, suit en plan-séquence le mouvement du peintre sans le lâcher. Visage exalté qui livre, avec une verve à laquelle l’intoxication éthylique sert de combustible, ses jugements mélancoliques ou provocateurs sur l’art et la vie. Jamais un cinéaste n’avait filmé d’aussi près son processus de création, son intimité de marginal et d’artiste d’exception.

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