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Focus

Chinese Art Film Festival : 4 films chinois rares au Kinograph

Sonthar Gyal : "Ala Changso"
Pendant trois soirées, le PointCulture ULB s'associe à la Shanghai Art Film Federation (SAFF) et à l'Institut Confucius de l'ULB pour vous proposer quatre films chinois récents et rares dans la splendide salle de Kinograph (See U - anciennes casernes d'Ixelles). À ne pas rater !

Sommaire

Les quatre films, datant de 2018 et primés ou remarqués dans différentes sections du Shanghai International Film festival, sont présentés avec des sous-titres chinois et anglais.


Mercredi 23 octobre - 20h30 - The Road Not Taken (Tang Gaopeng)

未择之路 (113 min / 2018)
film présenté et contextualisé par le réalisateur belge Olivier Meys

Déclinant des couleurs ocres et bleu clair dans une palette où les peintures passées et écaillées des bâtiments et des véhicules font écho à celles des sables et des ciels, cadré dans un format CinemaScope qui souligne l’horizontalité et l'étendue des paysages, The Road Not Taken, premier film du réalisateur Tang Gaopeng a été filmé dans le Désert de Gobi. Yong, éleveur d’autruches endetté, se voit confier par la pègre la garde d’un jeune garçon kidnappé et se murant dans le silence.

À partir de l’étrange chorégraphie, d’abord drôle mais vite cruelle, de la course poursuite entre l’un de ces volatiles à taille humaine et le fermier, le film oscille entre clins d’œil et sérieux, entre un ton d’observation relevant plutôt de la comédie de situation et un prétexte scénaristique qui touche au thriller et au film de genre. Prenant la route, entamant un parcours initiatique à travers le paysage, la solitude du désert mais aussi les quelques communautés humaines éparses qui le peuplent, ce road movie enchaine une série de saynètes où le huis clos (dans les cabines ou les fourgons de plusieurs camions) est constamment ouvert à l’air libre et à l’infini du désert. Le film profite grandement de la prestation plus que convaincante du petit Gengyou Zhu, magnétique malgré que son personnage reste muet pendant presque la moitié du film ! [PD]


Jeudi 24 octobre - 19h - In My Eyes (Han Yi)

盲行者 (93 min / 2018)
film présenté et contextualisé par Marie Vermeiren, du festival Elles tournent, et grande spécialiste du cinéma chinois

Han Yi : "In My Eyes"

Dans ce premier film réalisé par Han Yi, on suit pas à pas les traces de Gao Shengkan, aveugle depuis l’âge de huit ans, et masseur de profession. Décrit par son entourage comme têtu et sans peur, l’homme tente de mener une existence aussi « normale » que possible. À l’entame du film, notre homme sillonne d’un pas léger l’une des sept merveilles du monde, la grande muraille de Chine, et s’arrête, le temps d’un élégant numéro de danse, sur l’un de ses innombrables promontoires surplombant le vide. Malaimé et maltraité par ses parents et son entourage, des paysans modestes qui le voyaient comme un fardeau, Gao a su prendre une revanche sans acrimonie sur la vie (y compris personnelle avec la naissance de sa fille) et sur une société chinoise où toute forme d’affirmation individuelle est vue comme suspecte, et où un père de famille se doit d’assumer la charge entière de sa famille.

Bien plus qu’un film sur la « différence », In My Eyes montre la pérennité des usages sociaux « lourds » dans la Chine dite moderne – Gao Shengkan assure la subsistance à distance des siens qui ne cessent de revenir à la charge – qui peuvent presque asphyxier toute aspiration légitime à plus d’épanouissement personnel. [YH]


Jeudi 24 octobre - 21h - Blue Amber (Zhou Jie)

淡蓝琥珀 (96 min / 2018)
film présenté et contextualisé par Marie Vermeiren, du festival Elles tournent, et grande spécialiste du cinéma chinois

Basé sur une nouvelle de l’écrivaine chinoise Xu Yigua, Blue Amber est le premier film de Zhou Jie, un réalisateur de 35 ans originaire du Gansu. Il a été produit par iQIYI, un site de publication en ligne de vidéos lié au moteur de recherche Baidu et qui met en avant les productions de jeunes cinéastes. Le film raconte l’histoire de He Jie, une jeune femme originaire du nord de la Chine travaillant comme bonne pour une famille de riches habitants de Chongqing. Son mari a été écrasé par une voiture pendant qu’il promenait le chien. Elle a été compensée financièrement par l’assurance mais cela n’en réduit pas son chagrin ni son appât du gain quand elle se rend compte que chaque jour de la vie de son mari ne valait que 25 yuans (environ 3 euros). Elle commence à espionner la famille responsable de l’accident et à les harceler dans leur complexe résidentiel protégé.

Le film ne suit pas une narration linéaire mais les couleurs froides et plus chaudes très contrastées de la photographie donnent des indices sur la temporalité. Il montre une ville dominée par les gratte-ciels, tels qu’ils sont vus par cette immigrante du Nord. Les images sont très construites et déstructurées en même temps, décentrant souvent l’action vers un des côtés et augmentant le côté géométrique de ce pôle économique majeur du sud-ouest chinois. Zhou Jie nous plonge au travers d’un mélodrame dans la Chine moderne du 21e siècle. [ASDS]



Vendredi 25 octobre - 19h - Ala Changso (Sonthar Gyal)

阿拉姜色 (109 min / 2018)
film présenté et contextualisé par Vanessa Frangville, professeure d'études chinoises (ULB)

Le pèlerin frappe trois fois dans ses mains, une fois au-dessus de sa tête, une fois à hauteur de sa bouche, une fois enfin à hauteur du cœur. Puis il se jette au sol, à plat ventre. Quand il se relève de cette prosternation, il avance de trois pas puis recommence le cycle. Ses mains sont protégées par des plaquettes de bois fixées à des gants. Le claquement des mains résonne tout au long du chemin.

C’est ce pèlerinage éprouvant que décide d’entamer Drolma, une femme tibétaine qui compte ainsi rejoindre la capitale Lhassa, distante de plusieurs centaines de kilomètres. Elle se lance dans ce voyage qui peut durer plusieurs mois après avoir appris qu’elle était atteinte d’une maladie grave. Contre l’avis de son mari, elle part sans lui, accompagnée de deux parentes qui portent sa tente et ses bagages. On comprend qu’elle lui a caché son état, et que ce n’est pas le seul de ses secrets. Incapable d’attendre son retour, il va la rejoindre, avec le jeune fils qu’elle a eu d’un premier mari, et tenter de la convaincre de faire demi-tour, pour finir, devant son refus obstiné, par lui emboiter le pas.

Troisième film du réalisateur tibétain Sonthar Gyal, Ala Changso utilise les paysages contrastés du pays, la beauté de ses montagnes et de ses plateaux, la mélancolie de ses routes désertes et désolées, comme décor d’un drame poignant sur le sens du devoir et la fidélité aux promesses. [BD]

notices : Anne-Sophie De Sutter, Philippe Delvosalle, Yannick Hustache, Benoit Deuxant
image de bannière : Ala Changso (Sonthar Gyal)



Chinese Art Film Festival

Du mercredi 23 au vendredi 25 octobre 2019


Kinograph
See U
227 avenue de la Couronne
1050 Bruxelles (Ixelles)

Shanghai Film Distribution & Exhibition Association - Shanghai Art Film Federation


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