Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Focus

Arts, culture et confinement : Revue du web, semaine du 7 avril 2021

Bouger Virages CVB.jpg
Une télé rêvée, une ville décryptée, du fantastique, une série documentaire en podcast, de la musique qui déménage, des citoyen·ne·s en questionnement, un cours de langue en musique, de la lecture et des littératures, des arts de la scène, des jeux vidéo en conférence, du poulpe à l'image et à l'écrit... Une revue du web de PointCulture.

Sommaire

Avec les contributions de : Benoit Deuxant, Philippe Delvosalle, Anne-Sophie De Sutter, Nathalie Ronvaux, Daniel Mousquet, Simon Delwart, David Mennessier, Yannick Hustache, Catherine De Poortere, Thierry Moutoy, Marc Roesems.

Bruxelles décryptée : le premier cours en ligne sur Bruxelles

Bruxelles décryptée.png

Le Brussels Studies Institute présente un cours en ligne entièrement consacré à la ville de Bruxelles. Il ne s'agit pas ici d'une découverte touristique mais d'un cours cherchant à déconstruire et à corriger les préjugés sur la ville-région. En six sections, ce MOOC propose d'explorer les multiples facettes de Bruxelles, son histoire, ses habitants, son architecture. Mais les titres de ces sections expliquent clairement l'approche choisie : « Capitale de quoi ? », « Championne des embouteillages », et autres « Chantier permanent ». Le choix a été fait d'aborder les différents enjeux en prenant le contrepied des reproches faits à la capitale, afin de les désamorcer et de présenter un portrait plus complexe, mais plus vrai, de Bruxelles. Réalisé par un groupe de professeurs de l’ULB et de la VUB, ce MOOC est destiné autant aux étudiants étrangers qui effectuent un séjour à Bruxelles qu’aux élèves et professeurs de l’école secondaire, aux résidents étrangers mais aussi et surtout à toutes celles et ceux qui souhaitent simplement mieux connaître la Région de Bruxelles-Capitale. [BD]


Antennes branches : une télé de rêve par Matthieu Ha et Cayo Scheyven

antennes branches - la mire.jpg

Oubliez à la fois les livestream tristounets des derniers mois et l’encéphalogramme plat de la télévision mainstream : les musiciens, artistes et infatigables « artivistes » bruxellois Matthieu Ha et Cayo Scheyven ont décidé d’occuper leur lieu et leur temps de création en vous sauvant de l’ennui et de la déprime par une vivifiante émission de télévision do-it-yourself. Comme aux plus belles heures de la lo-fi, l’économie de moyens est décuplée par des tonnes de rêve, d’imagination, d’inventivité et de clins d’œil malicieux (une mire, des jingles, des costumes, l’utilisation spectaculaire d’un monte-charge, etc.). Dans l’émission du 19 mars dernier (il y en a eu d’autres depuis, les deux vendredis suivants) le chanteur-accordéoniste et la photographe-artiste-musicienne recevaient la crème de l’underground musical bruxellois : Antoine Loyer et les Mégalodons malades, Guillaume Maupin pour une reprise de Sun Ra… et de Madonna, et une improvisation au piano préparé par Pak Yan Lau. Au tiers de l’émission était aussi diffusée « L’Arbhorlogerie », une très belle séquence musicale d’un quart d’heure (Matthieu Ha au chant haut perché et Quentin Manfroy à la flûte psychédélique) filmée au solstice d’hiver, à la tombée du soir (et du couperet des pelleteuses et bulldozers), à la lumière d’un feu de camp, lors des dernières heures d’existence du plus ancien potager bruxellois… Beau et émouvant. [PD]


Virages, six personnes en quête de sens

Bouger Virages CVB 2.jpg

Conçue par Maxime Coton, cette websérie documentaire s’intéresse à six personnes qui, par choix ou par nécessité, ont repensé leur vie ou dû revoir leurs projets, à l'heure du confinement. Prises de conscience, reconversions professionnelles, bouleversements personnels, ces portraits intimes offrent un autre regard sur la crise sanitaire et proposent de réfléchir sur notre mode de vie et notre propre désir de changement.

Ces 6 épisodes au format court et original (environ 6 minutes, images verticales, prises au smartphone et retravaillées, utilisant la technique du split screen) ont été réalisés par 6 réalisateurs·trices de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et mettent en scène des vies en mutation dans un désir de retrouver du sens : une infirmière en quête d’humanité quitte son emploi et se reconvertit en logopède (Prendre soin), une étudiante se prend de passion pour le roller et a trouvé « son groupe » (Bouger), un ingénieur du son abandonne son mode de vie pour se lancer dans l’artisanat de tisanes (Faire), une jeune femme belgo-pakistanaise se résout à enterrer sa mère sur le sol belge (Aimer), un jeune homme d’origine tchèque est confronté au choix de partir ou de rester (Rentrer) et une pole-danseuse change radicalement de style de performance (Vivre). [MR]

Une série coproduite par la RTBF, le Centre Vidéo de Bruxelles et Bruits asbl, et disponible en libre accès sur Auvio


Ménopause pour tout le monde, un podcast de France Culture

Ménopause pour tous.jpg

France Culture propose une série documentaire en podcast sur le sujet longtemps tabou de la ménopause. Aujourd’hui médias et féministes s’en sont emparés et la visibilité de la question s’agrandit enfin ! Les quatre épisodes abordent des questions diverses, allant de sa définition à son histoire, de l’andropause et des hormones à la place des femmes dans la société. Le premier épisode est réjouissant et jubilatoire, entrecoupé de chansons pop des années 1980 réinterprétées avec de nouvelles paroles, le second parle des orques – l’autre seule espèce qui connaît la ménopause, le troisième s’intéresse aux hommes et aux traitements de substitution tandis que le quatrième cherche où sont cachées les femmes dans le cinéma et la fiction. De nombreux invités interviennent, sociologues, médecins, philosophes, écrivains, cinéastes et puis aussi des femmes, tout simplement. [ASDS]


Lingala Through Music – Bozar

Avez-vous envie d’apprendre le lingala de manière originale ? En avril, Bozar propose des ateliers avec le concours de plusieurs artistes, animés par la chanteuse et enseignante britannico-erythréenne Desta Haile. Cet évènement en ligne est disponible contre paiement de 8 €, et vous donne accès à un e-book, des podcasts, une playlist de chansons et quatre ateliers (en anglais). Une dernière séance se déroulera le 28 avril en direct par Zoom pour recueillir les questions et rencontrer les artistes. Un atelier qui s’inscrit dans le cadre de l’Afropolitan Forum dont l’objectif est de favoriser la collaboration entre artistes d’origine africaine et associations culturelles belges. [NR]


It It Anita. Ça, ça déménage le web sur Auvio ! Ouf, Sauvé !

It It Anita au Reflektor.png

Noise rock rugueux ou pop acide, It It Anita condense une musique gorgée d’énergie brute et de riffs musclés. Après deux EP et les deux albums Agaaiin et Laurent, le quatuor liégeois vient de sortir, ce 2 avril 2021, son troisième album Sauvé, du nom du producteur Amaury Sauvé (Birds in Row, Bison Bisou). Leurs influences principalement nineties vont de Sonic Youth, Pavement à Fugazi, Aphex Twin ou Deftones.

Aujourd’hui, ils nous offrent sur le web un avant-goût de leur fougue et de leur déchaînement des concerts passés et à venir, via les sessions au Reflektor à Liège, dans le cadre du plan Restart de la RTBF (concerts filmés durant la période Covid). Difficile de contenir son envie de contacts physiques et d’ardents pogos, devant ce combo pas pour bobos. Pas de Hit, only It It. [Daniel M]


Arts de la scènes sur Auvio et The One (& Demi) Man Show

One et Demi Man Show.jpg

Le spectacle vient au spectateur grâce à cette initiative financée par la Fédération Wallonie-Bruxelles et coordonnée par la Fédération des Employeurs des Arts de la Scène (FEAS), laquelle a sélectionné un éventail de représentations dont la captation est ainsi diffusée librement sur Auvio. Danse, stand-up, cirque, théâtre musical et autres expérimentations formellement novatrices sont ainsi disponibles au visionnement en attendant la réouverture des opérateurs.

Parmi elles, The One (& Demi) Man Show, d’après une idée originale de Salim Haouach, un seul-en-scène qui offre une « perspective inédite et intrigante de la culture du viol omniprésente », dirigé par Pitcho Womba Konga. Parmi les apports complémentaires, notons la participation de la sexologue Zina Hamzaoui, la création sonore de Laryssa Kim, ainsi que la voix off de Sabrina Messoudi. [SD]


LI(B)RE

Libre

S’adapter aux circonstances de la crise sanitaire aura tout de même permis à des initiatives en ligne de voir le jour et d’ouvrir de nouveaux horizons vers un partage des savoirs aussi salutaire qu’enrichissant. Élaborés via l’application Zoom par Taïla Onraedt et Camille Loiseau, ces rendez-vous littéraires bihebdomadaires (tous les jeudis et dimanches à 19h) permettent à celles et ceux qui le souhaitent de venir y lire ou simplement d'écouter des extraits de livres ainsi que des textes plus personnels. “LI(B)RE c'est de la lecture en confinement.” C’est par cette simple phrase d’introduction que se présente ce cercle littéraire où l’atmosphère reste avant toute chose bienveillante et humble tout en étant engagé sur des thèmes de société citoyens comme la désobéissance civile, l’écoféminisme, la mobilité douce, l’économie sociale et plus encore, tout en gardant des espaces pour d’autres formes explorées au fil du temps par la littérature. Les chemins de traverse permettent ici de s’ouvrir un champ des possibles de plus en plus foisonnant à mesure que les rendez-vous se succèdent. À noter qu’après un an d’activité, une toute nouvelle équipe de libreuses et libreux vient de prendre le relais des fondatrices de ce projet commun qui attire un public de plus en plus fidèle. [David M]


Une conférence vidéo sur le genre et la sexualité dans le jeu vidéo

De #MeToo​ aux Césars, la culture et le cinéma en particulier n’échappent pas à la dénonciation des violences sexistes. Quid des représentations de genre dans le jeu vidéo ? À travers l’analyse d’un corpus de jeux emblématiques, cette conférence montrera comment les questions de genre sont travaillées dans la création vidéoludique et comment les joueurs et joueuses s’en emparent. Laura Goudet est enseignante-chercheuse à l’Université de Rouen, spécialiste des cultures numériques. [TM]


BIFFF 2021 - du 06 au 18/04, 100 % online

Site-et-ou-Newsletter-100online-v2-01.jpg

La réalité du COVID-19 ayant largement dépassé la fiction, la 39ème édition 2021 du Festival international du Film Fantastique de Bruxelles aura exclusivement lieu en ligne !

L’offre reste plus qu’alléchante avec pas moins de 48 longs-métrages et 63 courts-métrages à se goinfrer exclusivement du 06 au 18 avril 2021 ! [YH]


Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation, Vinciane DESPRET, Actes Sud Nature - Mondes sauvages, avril 2021

Autobiographie d'un poulpe.jpeg

C’est une très belle collection au sein de la maison Actes Sud. La nature y occupe une place centrale dans une réflexion où se croisent recherche scientifique, écologie, critique sociale, philosophie, poésie et parfois, comme ici, approche fictionnelle. Dans son œuvre volontiers protéiforme, la philosophe des sciences Vinciane Despret, connue pour ses travaux en éthologie, tente de rendre compte de la diversité de l’expérience animale, dimension qui s’inscrit en faux par rapport à la tradition anthropocentrée des études scientifiques. Les trois nouvelles qui constituent ce recueil ne dérogent pas à cette intention iconoclaste. À mi-chemin entre théorie et littérature d’anticipation, la poésie vibratoire des araignées, l’architecture sacrée des wombats et les aphorismes éphémères des poulpes représentent autant d’hypothèses de communication interespèces, que révèle une observation désintéressée.

Héros de la troisième partie du recueil, le poulpe est certainement une créature déconcertante qui résiste à tous les savoirs. Sur le thème de la fascination que suscitent les céphalopodes, La Sagesse de la pieuvre, documentaire de Craig Foster (2020) offre un écho bouleversant au propos de Vinciane Despret. Le réalisateur sud-africain y raconte la relation d’un an qu’il a nouée avec une pieuvre vivant près de chez lui, dans une forêt de kelp. De son intérêt passionné autant que de son assiduité auprès de l’animal naît une forme de confiance réciproque, un lien subtil et patient, fondé sur l’attention et non, comme on pourrait le croire, sur le besoin. En mettant côte à côte le documentaire et l’essai de science-fiction, on comprend ce qu’un simple changement de regard peut ouvrir comme horizon d’échanges entre les humains et les autres animaux. [CDP]

Un entretien avec Vinciane Despret sur France Inter, 31 mars 2021.

Photo de bannière © Cléo Nikita-Thomasson