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Focus

Ana Tijoux – féminisme, anticapitalisme et antifascisme

Ana Tijoux

rap, féminisme, décolonisation, Chili, anti-capitalisme, protest song, hip hop, antifascisme, Ana Tijoux, Mapuche

publié le par Anne-Sophie De Sutter

Portrait d’une jeune femme déterminée, luttant avec un féminisme assuré contre le patriarcat, le fascisme, le colonialisme et le néocapitalisme du gouvernement chilien.

Sommaire

Aujourd’hui, partout dans le monde, de jeunes artistes renouvellent les musiques et écrivent des chansons qui éveillent l’attention des auditeurs, que ce soit par un style de rap percutant, des musiques électroniques bricolées, une adaptation innovante des traditions ou tout simplement un certain charisme. Les disques sont parfois difficiles à obtenir, ou n’existent tout simplement plus physiquement, mais ces musiques se diffusent sur les réseaux internet et trouvent un important public. Cette série s’attache à mettre en avant certains de ces artistes contemporains venant du monde entier.


Anamaria Merino Tijoux

Anamaria Merino Tijoux est née à Lille en France en 1977. Son père chilien s’y était exilé lors de la dictature de Pinochet et y a rencontré sa mère française. Comme beaucoup d’autres compatriotes, elle est retournée vivre à Santiago du Chili après le retour de la démocratie en 1990. Elle s’intègre rapidement à la scène hip-hop émergente et forme son premier groupe, Los Gemelos avec le rappeur Zaturno. Elle participe également à d’autres projets et sort son premier disque avec le groupe Los Tetas, avec qui elle enregistre le morceau « La medicina ». Entre 1997 et 2000, elle devient membre de Makiza, un groupe de hip-hop, et enregistre plusieurs albums avec eux.

Elle voyage entre le Chili et la France, et travaille avec des artistes mexicains ; elle aura un hit avec la chanteuse pop Julieta Venagas, « Eres para mi ». Puis elle enregistre encore un album avec Makiza avant que le groupe ne se sépare définitivement en 2006. A ce moment-là, elle se lance à nouveau dans une carrière solo. Son style oscille entre pop et hip-hop. Elle sort quatre albums, Kaos (2007), 1977 – l’année de sa naissance – (2009), La Bala (2011) et Vengo (2014) ; un cinquième est en préparation. Ces disques dénoncent des problèmes politiques et sociaux, et elle propose des chansons féministes et engagées contre le capitalisme extrême du Chili. Elle est révoltée mais son ton reste calme ; elle ne veut pas exprimer sa colère mais plutôt une force tranquille qui permet de faire bouger les choses. Elle utilise le rap comme moyen d’expression, parce que c’est un style populaire dans le monde entier, facile d’accès pour un grand nombre, et dont les origines afro-américaines incluent déjà dès le départ un certain discours social et politique. Ce rap est influencé par celui des Native Tongues (De La Soul, A Tribe Called Quest, Jungle Brothers), un collectif new-yorkais des années 1980 et 1990 aux rythmes chaloupés et au son jazzy, à l’esprit ouvert et constructif.


« 1977 » (2009)

« Je suis née un jour de juin / De l’année 1977 / Planète Mercure / Et l’année du serpent » — Ana Tijoux

Edité sur l’album du même nom, « 1977 » a un caractère très personnel pour Ana Tijoux : c’est l’année de sa naissance, et elle y raconte son enfance, son adolescence. L’album marque le retour de la chanteuse au hip-hop après un passage par la pop et le reggae. Il signifie également sa consécration internationale, avec une nomination pour les Grammy Awards et une reconnaissance par Thom Yorke de Radiohead, tandis que le morceau éponyme sera utilisé dans le jeu FIFA11 et dans un épisode de Breaking Bad (saison 4, épisode 5).

1977

[Intro]
Cuando las serpientes evolucionaron
Más rápido que muchos venenos
Noten la diferencia entre una serpiente venenosa y otra que no lo es, por las marcas que deja
Mil novecientos setenta y
Mil novecientos setenta y
Mil novecientos setenta y
Mil novecientos setenta

[Verso 1]
Nací un día de junio del año 77
Planeta Mercurio y el año de la serpiente
Signo patente tatuado ya en mi frente
Que en el vientre de mi madre marcaba el paso siguiente
Nacer, llorar, sin anestesia en la camilla
Mi padre solo dijo es Ana María
Sí sería el primer llanto que me probaría
Quemando las heridas y dándome la batería
Solía ser entonces como un libro abierto
Pero leí la letra pequeña del texto
Como un arquitecto construyendo cada efecto
Correcto, incorrecto, se aprende todo al respecto
Saber que algunas personas quieren el daño
Subir peldaño toma tiempo, toma año'
Con mi peluche mirando lo cotidiano
Dibujos transformaban el invierno en gran verano
Papá me regaló bajo mi insistencia
Un juego que trataba de compartir la insolvencia
Pero en la patio quisieron la competencia
Fue cuando sentí mi primera impotencia

[Coro]
Mil novecientos setenta y shh
Mil novecientos setenta y shh
Mil novecientos setenta y shh
Mil novecientos setenta y siete
No me diga no, que no lo presiente
Todo lo que cambia lo hará diferente
En el año que nace la serpient-, shh
Mil novecientos setenta y siete
No me diga no que no lo presiente
Todo lo que cambia lo hará diferente
En el año que nace la serpient-, shh

[Verso 2]


Mi adolescencia fue una etapa bizarra
El cuerpo es batería y la cabeza guitarra
La orquesta narra una tonada quebrada
Para la mirada de una niña que solo talla espada


Hormona disparada, sobrepobladas
Y formación que cambian en temporadas, caminas encrucijada
Cada cual en su morada preparaba la carnada
La sagrada diablada de mirada encabronada
Mi fila la verdad nunca buscó su silla
Mi búsqueda fue mero proceso de pura pila
Pupila de poeta que marcó nuestra saliva
En la cordillera que miraba la salida
La parada militar de paso monotono
Colores policromo, los uniformes de poco tono
De tono mi cuestionamiento, la voz hizo no, no
Mi primera rima que sonó y me enrroló
Mi búsqueda no fue para mi cosa de escenario
Fue algo necesario que marcaba ya mi fallo
Así que tú hablas más de lo necesario
Fue cuando entendí que todos quieren ser corsario

[Coro]
Mil novecientos setenta y shh
Mil novecientos setenta y shh
Mil novecientos setenta y shh
Mil novecientos setenta y siete
No me diga no, que no lo presiente
Todo lo que cambia lo hará diferente
En el año que nace la serpient-, shh
Mil novecientos setenta y siete
No me diga no, que no lo presiente
Todo lo que cambia lo hará diferente
En el año que nace la serpient-, shh

[Outro]
Shh, shh, shh
Shh, shh, shh
Shh, shh, shh
Shh, shh
Shh
Shh-shh
Shh-shh, shh


« Shock » (2011)

« Ils emportent tout, ils vendent tout / Tout est rentable, la vie, la mort » — Ana Tijoux

« Shock » est une chanson composée en 2011 et qui a accompagné le mouvement de protestation des étudiants réclamant un enseignement gratuit, de qualité et accessible pour tous au Chili. Cette révolte est devenue une critique plus large du néolibéralisme prôné par le président Sebastian Piñera, politique en partie induite par la Constitution écrite en 1980 par Pinochet et toujours en vigueur en 2020 (le 25 octobre 2020, 78,7% de la population s’est déclaré être en faveur d’un changement de celle-ci). Tijoux adopte la voix de la rue, des précaires et marginalisés qui n’ont jamais eu accès à la richesse et dénonce la manière dont les logiques de marché vont à l’encontre de la justice sociale partout dans le monde. Le titre de la chanson a été inspiré par le livre de Naomi Klein, La Stratégie du choc : montée d’un capitalisme du désastre (Actes Sud, 2008), et en retour, Klein a remercié Tijoux sur Twitter pour cette chanson. Le clip officiel a été tourné par Ana, en collaboration avec Aldo Guerrero du Visual Artifact Collective, dans les écoles en grève et montre des images de la révolte des étudiants. La musique, utilisant les rythmes cadencés et persistants des marches militaires, s’interrompt pour donner la parole aux jeunes, puis reprend, créant un son toujours plus dense et continu.

En 2019, elle donne une suite à « Shock » en enregistrant « Cacerolazo » (ou « casserolade », une manifestation populaire où les personnes qui protestent frappent sur des ustensiles domestiques comme des casseroles – une pratique très courante au Chili), un hommage aux protestataires chiliens, et dont le clip montre les violences policières.

Shock

[Estribillo]
Venenos tus monólogos
Tus discursos incoloros
No ves que no estamos solos
¡millones de polo a polo!
Al son de un solo coro
Marcharemos con el tono
Con la convicción
Que basta de robo
Tu estado de control
Tu trono podrido de oro
Tu política y tu riqueza
Y tu tesoro no

La hora sonó, la hora sonó
No permitiremos más, más, tu doctrina del shock

La hora sonó, la hora sonó (doctrina del shock)
La hora sonó, la hora sonó (doctrina del shock)
La hora sonó, la hora sonó (doctrina del shock)
La hora sonó, la hora sonó...

[Verse 1: Ana Tijoux]


No hay países solo corporaciones
Quien tiene más, más, más acciones
Trozos gordos, poderosos, decisiones por muy pocos

Constitución pinochetista
Derecho opus dei, lado fascista
Golpista disfrazado de un indulto elitista

Cae la gota, cae la bolsa
La toma se toma la maquina rota
La calle no calla, la calle se raya
La calle no calla, debate que estalla

Todo lo quitan, todo lo venden
Todo se lucra, la vida, la muerte
Todo es negocio, bajo tu toldo
Semilla, pascuala, métodos y coros

[Estribillo]
Venenos tus monólogos
Tus discursos incoloros
No ves que no estamos solos
¡millones de polo a polo!
Al son de un solo coro
Marcharemos con el tono
Con la convicción
Que basta de robo
Tu estado de control
Tu trono podrido de oro
Tu política y tu riqueza
Y tu tesoro no

La hora sonó, la hora sonó
No permitiremos más, más, tu doctrina del shock

La hora sonó, la hora sonó (doctrina del shock)
La hora sonó, la hora sonó (doctrina del shock)
La hora sonó, la hora sonó (doctrina del shock)
La hora sonó, la hora sonó...

[Verse 2: Ana Tijoux]
Golpe a golpe, verso a verso
Con las ganas y el aliento
Con cenizas, con el fuego
Del presente con recuerdo
Con certeza y con desgarro
Con el objetivo claro
Con memoria y con la historia
El futuro es ahora

Todo este tubo de ensayo
Todo este laboratorio que a diario
Todo este fallo
Todo este económico modelo condenado de dinosaurio

Todo se criminaliza
Todo se justifica en la noticia
Todo se quita, todo se pisa
Todo se ficha y clasifica

Pero...
Tu política y tu táctica
Tu típica risa y ética
Tu comunicado manipulado
¿Cuántos fueron los callados?

Pacos, guanacos y lumas
Pacos, guanacos y tunas
Pacos, guanacos no suman
¿Cuántos fueron los que se robaron las fortunas?

[Estribillo]
Venenos tus monólogos
Tus discursos incoloros
No ves que no estamos solos
¡millones de polo a polo!
Al son de un solo coro
Marcharemos con el tono
Con la convicción
Que basta de robo
Tu estado de control
Tu trono podrido de oro
Tu política y tu riqueza
Y tu tesoro no

La hora sonó, la hora sonó
No permitiremos más, más, tu doctrina del shock

La hora sonó, la hora sonó (doctrina del shock)
La hora sonó, la hora sonó (doctrina del shock)
La hora sonó, la hora sonó (doctrina del shock)
La hora sonó, la hora sonó...


« Somos Sur » (2014)

« Lève-toi pour dire que ça suffit / Ni l’Afrique ni l’Amérique latine ne sont vendues aux enchères » — Ana Tijoux

« Somos Sur » est une chanson qu’Ana Tijoux a enregistrée en collaboration avec Shadia Mansour, une rappeuse palestinienne basée au Royaume-Uni. Les deux femmes s’adressent en espagnol et en arabe à un public jeune, urbain. Elles parlent d’identité, associant rap, électronique et musiques traditionnelles andines. La chanson veut transmettre un message positif, joyeux, et célèbre la force des peuples qui s’unissent et se rassemblent. C’est une chanson de résistance face aux conflits et à la violence qui existe partout dans le monde. Le clip est également intéressant pour ses images très brutes, passées par un filtre cheap, avec des effets de kaléidoscope. Elles montrent deux danses traditionnelles, le tinku, un rituel andin de la région du Potosi en Bolivie qui implique un combat entre les membres de différentes communautés, et le dabke, une danse populaire lors des mariages au Proche et Moyen-Orient, et qui joue un rôle important dans la construction d’une identité palestinienne.

Somos Sur

[Verso 1: Ana Tijoux]
Tú nos dices que debemos sentarnos
Pero las ideas solo pueden levantarnos
Caminar, recorrer, no rendirse ni retroceder
Ver, aprender, como esponja absorbe
Nadie sobra, todos faltan, todos suman
Todos para todos, todo para nosotros


Soñamos en grande que se caiga el imperio
Lo gritamos alto, no queda más remedio
Esto no es utopía, es alegre rebeldía
Del baile de los que sobran, de la danza tuya y mía
Levantarnos para decir "ya basta"
Ni África, ni América Latina se subasta

Con barro, con casco, con lápiz, zapatear el fiasco
Provocar un social terremoto en este charco

[Coro: Ana Tijoux]
Todos los callados (todos)
Todos los omitidos (todos)
Todos los invisibles (todos)
Todos, to, to, todos
Todos, to, to, todos

Todos los callados (todos)
Todos los omitidos (todos)
Todos los invisibles (todos)
Todos, to, to, todos
Todos, to, to, todos

[Puente: Ana Tijoux]
Nigeria, Bolivia, Chile, Angola, Puerto Rico y Tunisia, Argelia
Venezuela, Guatemala, Nicaragua, Mozambique, Costa Rica, Camerún, Congo, Cuba, Somalia, México, República Dominicana, Tanzania, fuera yanquis de América latina
Franceses, ingleses y holandeses, yo te quiero libre Palestina

[Verso 2: Shadia Mansour]
(أعطني الميكروفون)
الموسيقى هي اللغة الأم في العالم
انها تدعم وجودنا، وقالت انها تحمي جذورنا
توحدنا من سوريا الكبرى، أفريقيا، إلى أمريكا اللاتينية
هنا أنا مع أنيتا تيجوكس
هنا أنا مع أولئك الذين يعانون، وليس مع أولئك الذين باعوا لك
هنا أنا مع المقاومة الثقافية
من البداية، إلى النصر دائما!
أنا مع أولئك الذين ضد، مع أولئك الذين تعاونوا، مع أولئك الذين ليسوا إلى جانبنا
منذ بعض الوقت، وأنا حساب، لذلك قررت أن الاستثمار في بانكسي بعد بان-كي اندلعت
وكما يقول المثل "يجب أن تكون الحالة مهددة ولكن في الواقع يجب أن يتوقف الوضع"
وبالنسبة لكل سجين سياسي حر، يتم توسيع مستعمرة إسرائيلية
ولكل تحية، هدمت ألف منزل
أنها تستخدم الصحافة حتى يتمكنوا من تصنيع
ولكن عندما يتم الحكم على عقوبتي، الواقع يقدم نفسه

[Coro: Ana Tijoux]
Todos los callados (todos)
Todos los omitidos (todos)
Todos los invisibles (todos)
Todos, to, to, todos
Todos, to, to, todos

Todos los callados (todos)
Todos los omitidos (todos)
Todos los invisibles (todos)
Todos, to, to, todos
Todos, to, to, todos

[Verso 3: Ana Tijoux]
Saqueo, pisoteo, colonización, Matías Catrileo, Wallmapu
Mil veces venceremos, del cielo al suelo, y del suelo al cielo
Vamos, sa, sa, sa, sa, sa, sa, sa, saltando
Caballito Blanco, vuelve pa' tu pueblo, no te tenemos miedo
Tenemos vida y fuego, fuego nuestras manos, fuego nuestros ojos
Tenemos tanta vida, y hasta fuerza color rojo
La niña María no quiere tu castigo, se va a liberar con el suelo Palestino
Somos Africanos, Latinoamericanos, somos este sur y juntamos nuestras manos

[Coro: Ana Tijoux]
Todos los callados (todos)
Todos los omitidos (todos)
Todos los invisibles (todos)
Todos, to, to, todos
Todos, to, to, todos

Todos los callados (todos)
Todos los omitidos (todos)
Todos los invisibles (todos)
Todos, to, to, todos
Todos, to, to, todos


« Antipatriarca » (2014)

« Vous n'allez pas me soumettre, vous n'allez pas me frapper / Vous n'allez pas me dénigrer, vous n'allez pas me forcer » — Ana Tijoux

« Antipatriarca » est un hymne féministe. En composant le morceau pour son album Vengo en 2014, Ana Tijoux est partie du constat que les femmes sont peu éduquées en matière de féminisme, à cause de la manière dont l’histoire est enseignée dans les écoles – les femmes y restent pour la plupart invisibles. Elle s’est inspirée des œuvres de la poétesse chilienne Gabriela Mistral qui a écrit de nombreux textes à propos des femmes et de la maternité et a voulu transmettre un message, tout particulièrement à sa fille. Pour le clip, elle a demandé à toutes les personnes actives dans les organisations féministes qu’elle connaissait de lui envoyer un clip d’elles en train de danser et chanter.

Antipatriarca

[Verso 1]
Yo puedo ser tu hermana, tu hija, Tamara, Pamela o Valentina
Yo puedo ser tu gran amiga, incluso tu compañera de vida
Yo puedo ser tu gran aliada, la que aconseja y la que apaña
Yo puedo ser cualquiera de todas, depende de cómo tú me apodas

Pero no voy a ser la que obedece, porque mi cuerpo me pertenece
Yo decido de mi tiempo cómo quiero y dónde quiero
Independiente yo nací, independiente decidí
Yo no camino detrás de ti, yo camino de la par aquí


[Pre-Coro]
Tú no me vas a humillar, tú no me vas a gritar
Tú no me vas a someter, tú no me vas a golpear
Tú no me vas a denigrar, tú no me vas a obligar
Tú no me vas a silenciar, tú no me vas a callar

[Coro]
No sumisa ni obediente, mujer fuerte e insurgente
Independiente y valiente
Rompe las cadenas de lo indiferente
No pasiva ni oprimida, mujer linda que das vida
Emancipada en autonomía, antipatriarca y alegría
A liberar, a liberar... A liberar-a-ar
Liberar, liberar, liberar

[Verso 2]
Yo puedo ser jefa de hogar, empleada o intelectual
Yo puedo ser protagonista de nuestra historia
Y la que agita a la gente, la comunidad, la que despierta la vecindad
La que organiza la economía de su casa, de su familia
Mujer libre se pone de pie
Y a romper las cadenas de la piel

[Pre-Coro]
Tú no me vas a humillar, tú no me vas a gritar
Tú no me vas a someter, tú no me vas a golpear
Tú no me vas a denigrar, tú no me vas a obligar
Tú no me vas a silenciar, tú no me vas a callar

[Coro]
No sumisa ni obediente, mujer fuerte e insurgente
Independiente y valiente
Rompe las cadenas de lo indiferente
No pasiva ni oprimida, mujer linda que das vida
Emancipada en autonomía, antipatriarca y alegría
A liberar, a liberar... A liberar-a-ar
Liberar, liberar, liberar
Liberar, liberar, liberar
Liberar, liberar, liberar


« Canelo Sagrado » (2015)

« Guérir l’oubli, guérir l’oubli » — Ana Tijoux

Ana Tijoux s’est toujours engagée pour défendre les droits de minorités, et c’est pour accompagner le documentaire Genoveva de Paola Castillo à propos des Mapuche qu’elle a composé « Canelo sagrado ». Peuple premier d’Amérique du Sud, les Mapuche vivaient dans la partie centrale et sud du pays, de Copiapó à Chiloé. Ethnie à l’origine semi-nomade, ils ont résisté d’abord aux Incas, puis aux colonisateurs espagnols mais, une fois le pays indépendant, ils ont été forcés à la sédentarisation. Ils constituent aujourd’hui environ 4% de la population chilienne. Ana Tijoux a composé « Canelo sagrado » avec Camilo Salinas, dans le but de rappeler l’histoire des Mapuche. La réalisatrice du documentaire souhaitait transmettre à sa fille un message fort, celui de l’importance du lien avec les ancêtres. Tijoux abandonne ici provisoirement le rap pour une chanson très mélodieuse, à la musique légèrement nostalgique.

Dans un morceau plus récent, « Rebelión de octubre » (2020), elle a invité le jeune rappeur mapuche MC Millary qui interprète deux couplets, l’un en espagnol, l’autre en langue amérindienne mapudungun. Les paroles abordent les problèmes de la société mapuche.

Canelo Sagrado

Pequeña esta es tu memoria
pequeña junto con mi historia
mi rostro no refleja mi pasado
pero en tu corazón está guardado

Cada vez que se borra la historia
se borra el destino de tu vida en mi
conservar la savia del árbol caído
despierta la historia de tu vida en mi
de tu vida en mi

Buscar el sendero
ciego es el silencio
ocultar el viento
jamas perder tiempo

Toma del agua
cae del rio
canelo sagrado
rico perdido
eslabón dormido
que cura el olvido

En cada mirada y en cada palabra
canelo sagrado
rico perdido
eslabón perdido
que cura el olvido

Mira bien cada vez
no hay espacio
no hay trozo
pedazo del puzzle
borrado es un lazo
armado, confiado
mira bien
cada vez
no hay espacio no hay trozo
pedazo del puzzle
borrado es un lazo
armado, confiado

de tu y de mi
de tu y de mi
de tu y de mi
de tu y de mi

Toma del agua
cae del rio
canelo sagrado
rico perdido
cura el olvido, cura el olvido
cura el olvido


« Antifa Dance » (2020)

« Internationaliste / Anticolonialiste / Contre la domination, antifasciste » — Ana Tijoux

Premier single d’un album qui devrait sortir fin 2020, « Antifa dance » est un nouvel appel à la lutte contre l’oppression, mais un appel joyeux et dansant sur les rythmes du baile funk brésilien, dans la lignée d’autres morceaux plus anciens d’Ana Tijoux. Dans un clip postapocalyptique réalisé par Daniela Lopez Lugo, la chanteuse joue le rôle de chef de file d’une discothèque rebelle et underground. Elle se prépare à descendre dans la rue et à entamer la révolution, entourée de personnages colorés. Les artistes et activistes chiliens Tata Barahona et Àlex Anwandter l’accompagnent dans sa quête. Voici ce qu’elle dit au sujet de cette chanson et son nouvel album dans un communiqué de presse :

« Face à l’autoritarisme, à la haine implacable de l’autre, nous revenons à « l’art », avec toute sa force. Un art chargé de musique et de couleur. Un art qui trouve une réponse dans la danse, un mouvement organisé d’une belle rébellion. C'est pourquoi nous avons décidé de faire un album dansant. Nous croyons profondément que de la douleur naît le plus pur acte d’amour et de résistance. » — Ana Tijoux

Antifa Dance

[Intro]
Ladies, this is internacionalista
Latin American dance popular

[Verso 1]
Somo' los choro' y los flaite'
Y los caras de nana, los cara de na' (De na')
Somo' los patipela'o
Los cuma', los roto', los chulo', ¿y qué má'? (De na')
Somo' los cholo', moreno'
Los chico' sin pelo en la lengua, ya está (De na')
Somo' moreno y qué bueno
No tenemo' miedo, no tenemo na', na', na'
Pa' mí que tu izquierda siempre fue derecha
Me da la sospecha que tú te aprovecha'
Tú nada cosecha' ni prende' la mecha
Ni ahí con tu escuela, no te prendo vela
Baja y escucha, escucha la lucha
Descafeina'o, tremenda trucha
Ya no hay excusa para ser blanducha
No se me confunda, buena capucha

[Coro]
¿Qué pagai? ¿Cómo estai?
No necesito estar high
Este sistema se cae, cae si tú no comprai
¿Qué pagai? ¿Cómo estai?
No necesito estar high
Este sistema se cae, cae si tú no comprai

[Interludio]
Internacionalista, dance popular
Papito (Mmm, mmm, mmm)
One, two, three, four

[Verso 2]
El amigo de todo no e' amigo de nadie (Nah)
Cántalo suave (Lucha de clase)
¿Cómo se hace la clave
Y él pase la llave pa' que todo esto se acabe?
Todo se cae, todo se sabe
Irak, Haití, Chile combate
A liberar este mundo completo
Si tocan a uno, tocan el pueblo

[Pre-Coro]


Internacionalista, anticolonialista
Contra dominación antifa, antifascista
Internacionalista, anticolonialista
Contra dominación antifa, antifascista

[Coro]
¿Qué pagai? ¿Cómo estai?
No necesito estar high
Este sistema se cae, cae si tú no comprai
¿Qué pagai? ¿Cómo estai?
No necesito estar high
Este sistema se cae, cae si tú no comprai

[Puente]
Are you ready for this?
Dance, dance, dance, dance, dance
Dance, dance, dance, dance, dance
Dance, dance, dance, dance, dance
Dance, dance, dance, dance, dance
Dance, dance, dance, dance, dance
Dance, dance, dance, dance, dance
Dance, dance, dance, dance, dance
Dance, dance, dance, dance, dance

[Outro]
Somo' los cholo' (Somo' los cholo')
Los patipela'o (Los patipela'o)
Somo' los roto' (Somo' los roto')
Los chulo', ¿y qué má'? (los chulo', ¿y qué má'?)
Somo' los cholo' (Somo' los cholo')
Los patipela'o (Los patipela'o)
Somo' los roto' (Somo' los roto')
Los chulo', ¿y qué má'? (Los chulo', ¿y qué má'?)


Texte : Anne-Sophie De Sutter

Crédit photo : Ana Tijoux en el festival Despierta. Parque Intercomunal de la Reina, une photo d'Andrés Ibarra (wikicommons)

Paroles trouvées sur Genius, sauf "Canelo Sagrado", sur Anti War Songs

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