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Critique

BY THE WAYS - A JOURNEY WITH WILLIAM EGGLESTON

publié le par François Degimbe

L’observateur observé

Ces dernières années, de nombreux cinéastes, de fiction comme de documentaire, se sont penchés sur la photographie avec plus ou moins de talent. Du remarquable War Photographer consacré à James Nachtwey à l’étrange Fur: un portrait imaginaire de Diane Arbus, le nombre de films ayant pour thème central la photographie ne cesse de croître, pour le meilleur comme pour le pire…
Loin de faire partie de cette seconde catégorie, By The Ways – A Journey With William Eggleston des Français Vincent Gérard et Cédric Laty est un documentaire tout à fait atypique qui, finalement, dévoile fort peu sur cet artiste singulier considéré par beaucoup comme le père de la photographie couleur.

 

wilEn 1958, à l’âge de 19 ans, il achète sa première Leica et commence à expérimenter avec la couleur dès 1965. En arrivant à New York peu de temps après, il rencontre Diane Arbus, Lee Friedlander et Gary Winogrand.

Toujours à l’affût du détail particulier, il fait partie de ces très rares photographes dont l’œil capte aussi bien les visages que les paysages, et il se fera rapidement une réputation, exposant dans les galeries et musées les plus prestigieux du monde.

Le présent documentaire ne mentionnera rien de tout cela !

Bien plus qu’une simple biographie filmée, By The Ways est un véritable road movie qui s’aventurerait sur les traces de William Eggleston. Découpé en douze chapitres, ce documentaire pas comme les autres emmène le spectateur de Memphis à Rome à travers les interventions d’une série de témoins triés sur le volet. Parmi eux, la photographe Rosalind Solomon qui lui a plusieurs fois tiré le portrait, des membres de sa famille et quelques artistes aux talents multiples comme Tav Falco, David Byrne et Dennis Hopper.

L’un après l’autre, ils racontent « leur » William Eggleston, distillant les détails au compte-gouttes, dressant ainsi un portrait forcément incomplet et subjectif d’un artiste extrêmement discret.

Car Eggleston est un taiseux que d’aucuns qualifieraient volontiers d’ours si sa générosité et son humanité ne rejaillissaient pas avec une telle force, une telle évidence dans ses clichés. Préférant clairement les belles images aux longs discours, le photographe laisse parler portraits et paysages à sa place, au risque de passer, au choix, pour un autiste, un grossier merle ou un humoriste involontaire, par exemple lorsqu’il est interrogé par un journaliste allemand visiblement perturbé par son stoïcisme.

Aux caméras de Vincent Gérard et Cédric Laty, il se dévoile avec une extrême économie de paroles, cédant de bon cœur la vedette à son entourage. On le voit ainsi en family man, avec ses enfants et sa cousine; on le découvrira également pianiste amateur. Mais il ne sera pas beaucoup question de photographie, car ses travaux, les autres en parlent certainement mieux que lui.

Et voilà peut-être le message de By The Ways: on peut être un grand artiste sans s’encombrer de grandes tirades ampoulées.

William Eggleston a tout compris !

Catherine Thieron

 

 

 

Sélec 8

 

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