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Critique

SMITH, DREAM OF LIFE (PATTI)

publié le

Let's Get lost - Patti Smith, dream of life

 

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Deux documentaires consacrés à deux fortes personnalités de la musique: Chet Baker et Patti Smith. Un homme, une femme que tout sépare, si ce n'est la passion, dévastatrice pour l'un, salutaire pour l'autre. Deux vies, deux visions…


Casser un mythe
« Let's get lost » est un film qui fait mal: à travers des entretiens avec Chet Baker et son entourage, Bruce Weber revient, un an avant sa mort, sur la grandeur et la décadence du trompettiste d'exception. Loin de glorifier le personnage, ce documentaire lui rend une dimension humaine que certains auraient peut-être voulu ignorer: Chet Baker vivait pour deux choses – la musique et la drogue. Déboussolé, manipulateur, peu facile à vivre, il passa ses dernières années de vie à errer de scène en scène, de studio en studio, évitant la responsabilité d'être un fils, un père, un mari. Tout au plus sera-t-il amant, à l'occasion, et probablement de bien piètre qualité vu son état de délabrement physique.
Le propos contraste fortement avec la forme du film, à laquelle la photo en noir et blanc confère une douceur et une pureté étonnantes qui lui auront valu le Prix de la critique au Festival de Venise et une nomination aux Oscars.
Prises de vue en studio, extraits de films et entretiens se mêlent avec fluidité dans un portrait qui, s'il casse l'image que l'ont pourrait, que l'on voudrait se faire de l'homme, rend néanmoins hommage à ce grand musicien.

Rêver sa vie, vivre ses rêves…
Différent à bien des niveaux, « Patti Smith – Dream of life » permet de découvrir enfin la femme qui se cache derrière l'artiste. Steven Sebring étant l'un de ses amis proches, l'intello du rock se livre avec un naturel déconcertant.
Pendant onze ans, le photographe-réalisateur l'a suivie caméra au poing, sur scène, en promenade, en famille. En voix-off, Patti Smith témoigne du temps qui passe, parle d'elle, de ses histoires d'amour et d'amitié, de mort aussi – celle de ses amis intimes, Robert Mapplethorpe et Allen Ginsberg, celles aussi de son frère Todd et de Fred «Sonic» Smith, époux, ami et guitariste, père de Jackson et Jessie. À sa demande, cette dernière intervient peu dans le portrait consacré à sa mère, contrairement à son frère qui s'en donne à cœur joie, tout comme Sam Shepard, Tom Verlaine et Lenny Kaye, amis de longue date de cette femme remarquable. Une femme qui a su tirer parti de la souffrance, se relever encore et toujours pour aller de l'avant.
Artiste multi-casquettes (musique, peinture, poésie, photographie), mère et militante, Patti Smith revient sur quelques étapes de sa vie avec un solide sens de l'humour et une autodérision qu'on lui connait peu, confessant des anecdotes dont certains hésiteraient à se vanter. On en viendrait presque à la prendre pour une sœur improbable de Jane Birkin, drôle et touchante, par exemple lorsqu'elle déballe sa boîte à souvenirs contenant en vrac les layettes de son fils et les cendres de Robert Mapplethorpe.

Pour aller plus loin
Outre ces deux réussites, La Médiathèque recense bon nombre de documentaires musicaux plus ou moins réussis. Parmi les petits bonheurs, citons les cinq DVD suivants :

«A Cross The Universe »µ
Pendant vingt jours, Romain Gavras et So Me ont accompagné Justice en tournée américaine, captant de grands moments de n'importe quoi. Véritable condensé de sex'n'drugs'n'electro, ce film montre tout ce qu'une telle tournée peut avoir de sordide et de malsain.

« Meeting People is Easy »
La tournée mondiale qui a suivi la sortie de «OK Computer» a laissé le groupe Radiohead sur les rotules. Le montage chronologique sans commentaire extérieur donne un aperçu réaliste du stress engendré par une année ininterrompue de concerts.

« Metallica, Some Kind of Monster »
Pendant trois ans, les réalisateurs Joe Berlinger et Bruce Sinofsky ont accompagné Metallica dans la préparation de l'album «St. Anger». Pendant ce temps, le groupe sera suivi par un psychologue spécialisé dans la gestion de crises et connaîtra toutes sortes de hauts et de bas (l'alcoolisme de James Hetfield, le procès du groupe contre Napster, la recherche d'un nouveau bassiste, mais aussi la vie de famille des uns et des autres).

« The Road to God knows where »
Nick Cave and The Bad Seeds en tournée aux Etats Unis, ce n'est pas anodin! Entre fou rires et coups de gueule, problèmes logistiques et lendemains difficiles, le groupe se dévoile au quotidien, avec simplicité et naturel sur une superbe photo en noir et blanc.

« Part of the weekend never dies »
Documentaire de forme classique autour de Soulwax et de ses différentes activités, ce DVD autour des frères Dewaele part à la rencontre de la nébuleuse «Radio Soulwax», force de témoignages, notamment ceux, particulièrement touchants, de Nancy Whang et James Murphy (LCD Soundsystem), d'extraits de concerts et de bavardages en toute tranquillité.

Catherine Thieron

 

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