Commençons ainsi, Zeena Parkins est harpiste et joue entre autres avec Björk et Ikue Mori est électronicienne, toutes deux sont des figures majeures de la scène downtown new-yorkaise et du monde de l’expérimentation. On se dit donc disque difficile, casse-tête, inaudible, comment ils peuvent faire ça, pas fait pour moi.

Et bien non, ces artistes et ces scènes sont d’une ‘richesse polymorphe’ saisissante et pour peu qu’on veuille bien se décaler un tout petit peu et multiplier ses oreilles tout devient très facile. Le disque commence comme une plongée dans les harpes et les steel drums, cette percussion caraïbe utilisée ici de manière aérienne ( on dirait de petits puzzles qui s’envolent dans l’eau). Très vite en effet on se trouve enveloppé dans quelque chose d’aquatique et tout l’album va nous mener ainsi de doux développements en brisures subtiles au cours d’un tout grand travail de recherche en orfèvrerie musicale, le tout rêveusement articulé autour des harpes acoustiques et électriques de Zeena Parkins. A noter que le disque est publié par une mine d’or,  le label de John Zorn, Tzadik, dans la série Oracles qui célèbre la créativité féminine dans la musique expérimentale.

Donc une réalisation ultra sensible et ultra aventureuse. Revisitez la harpe. (DS)