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Critique

EXPEDITION JULES VERNE (L')

publié le

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Écrire pour une trilogie (Star Wars, Retour vers le futur, Matrix, Le Seigneur des anneaux) est le rêve de tout compositeur de musique de film.
Maintenant le compositeur John Scott a la sienne. Mais il s’agit ici de cinéma documentaire, moins rempli de prouesses en technicolor hautes en teneur fictionnelle et en rebondissements aussi saugrenus qu’inopinés.
L’Aventure (avec un grand A) est ici bien réelle. Elle consiste à s’embarquer sur un trois-mâts centenaire, le Belem, partir à la recherche des épaves de la Martinique, voyager au-delà de l’Amazone et voir les baleines de l’Atlantique au large des Açores. C’est une expédition de cinq mois, dans l’esprit de Jules Verne, dont les mots aventure et science seront les leitmotiv.
John Scott n’en est pas à sa première musique exotique, ayant composé la musique du film Greystoke, la légende de Tarzan, mais surtout une trentaine de musiques pour illustrer les documentaires du commandant Cousteau.
Telles les sirènes du port d’Alexandrie, la partition de John Scott est majestueuse, aussi «ronflante» que le vent dans les voiles du Belem, emphatique et très romantique, appuyant les superbes images du film. La qualité de l’enregistrement renforce encore cette ‘majestuosité’, chaque instrument se détachant de l’orchestre, lequel est parfait dans son interprétation, sous la baguette du compositeur lui-même.
Ainsi, au fur et à mesure de l’écoute, on reste sous le charme de cette partition, certes typique de John Scott, avec ses ondulations de cordes pour symboliser le mouvement des vagues, tandis que le thème est joué aux violoncelles et violons alto. Tantôt, la voix de Charlotte Rampling vient ponctuer de textes poétiques le déroulement de la musique (et des images), tantôt, c’est un piano solo, quelque peu mélancolique et grave, qui pourrait presque faire référence au Radeau de la Méduse, égrenant ses notes, avant de céder à nouveau la place à l’orchestre.
On imagine presque la petite sirène de Disney, l’ingénue Arielle, sur son rocher léché par la mer, gobé par les vagues et les ressacs sensuels, se peignant gentiment les cheveux avec une fourchette, fredonnant doucement sa chanson oscarisée… Voilà que soudain John Williams, qui a jalonné les menaces de la mer, nous rappelle que les dents de celle-ci (Les dents de la mer) arrivent. Elles sont là… toutes proches, mais ce n’est que la nature, point la bestialité rencontrée dans la quadrilogie initiée par Spielberg, mais bel et bien un instant de survie, l’aventure d’une vie…
Et c’est bien là que le compositeur, quasi le sosie de Michel Serrault, nous montre tout en fougue que la musique d’un film documentaire ne se limite pas à Bruno Coulais mais qu’elle s’ouvre à des concerts symphoniques dignes des plus grands de la musique classique du XXe siècle.
Pour prolonger l’aventure, les éditions Cinéfonia ont aussi sorti le Concert pour l’aventure, une prestation live de John Scott, véritable hommage aux plus grandes musiques de films, de Lawrence of Arabia à Indiana Jones

À écouter :
John SCOTT : « Concert pour l’aventure » - Y 1278

Thierry Moutoy

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