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Critique

AWOO

publié le

LA MÉDIATHÈQUE A LE VENT EN POP ! Coup d’œil sur les derniers albums de DANIELSON, PASCALS et HIDDEN CAMERAS Le phénomène n’est pas nouveau, mais le problème reste entier. Rien que dans cette tranche de la musique, rock/pop, on ne sait plus où donner […]

Une pop brillante, orchestrale, vivement rythmique et dynamique qui s’impose par les harmonies vocales de Joel Gibb, leader, auteur de toutes les musiques et des textes. Une musique à la fois ingénue et
ingénieuse, recourant allègrement à des violons virevoltants ou mielleux, mais une musique qui structure à vive allure des arrangements pleins de finesse, de fantaisie et de tonus. Si on s’en tient à l’aspect sonore on pense à la nervosité et au raffinement aiguillonnant des Smith, ensuite à des orchestrations folk pop très lyriques à la Magnetic Fields ou Belle & Sebastian et à des aspects mélodiques parfois West Coast.

Musicalement Hidden Cameras est à la fois enlevé et précieux, une sensibilité rock ‘n’ roll qui ferait semblant de savoir se tenir dans une église. Plusieurs parties vocales et chorales des albums antérieurs ont été enregistrées entre les murs réverbérants d’une église. Sur leur premier disque, « Ban Marriage », le morceau qui rassemble toutes les qualités du groupe se déroule à l’église, tout à la fois drôle, outrageant, ironique, tragique et libertaire, fouetté  comme une crème du gospel rock qu’il restera à jamais. Les orgues sont aussi la particularité de ces premiers albums, mais sur les trois, c’est le son très rythmique, sobre et incisif ou ciselé de la guitare électrique et acoustique tenue par Joel Gibb qui fait sonner le groupe  comme du bon R.E.M.  
Cet ensemble gay et lesbien de Toronto explicite tant dans les textes que sur scène jouit d’une réputation anticonformiste dans le milieu macho du rock. Les textes, à condition de pouvoir décrypter (ce n’est franchement pas toujours nécessaire) la langue verte de Joel Gibb, ne s’embarrassent d’aucune retenue pour décrire leur univers sexuel et social.         
Deux albums précédant celui-ci ont fait la renommée des Hidden Cameras. Ils ont une tonalité sensiblement plus lo-fi que « Awoo » et contiennent les textes les plus engagés : « The Smell of Our Own » (XH548R) est paru en 2003, édité par Rough Trade qui a aussi édité le suivant en 2004, « Mississauga Goddam » (XH548S). Ils passent pour les deux albums les plus riches de sens, mais personnellement je ne me plaindrai pas de la forme instrumentale endiablée, ni des harmonies vocales qui foisonnent sur « Awoo ».
Pierre-Charles Offergeld  
    

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