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Critique

PAINKILLER - BLACK EDITION

publié le

Daniel Garner broie sa viscérale tendresse dans de pudiques fureurs. Tuer des morts n'est pas un métier sérieux quand on a flirté avec l'humeur cancéreuse des reality shows.

L'espérance d'une gloire rapide et futile, fut-elle les prémices de l'enfer pour les autres, ne devait pas se terminer dans les outrages d'une incompréhensible malédiction. Daniel ne réfléchit plus depuis longtemps et le temps des négociations se limite à celui de recharger son arme. Quant à ses délicates vociférations qu'il couvre timidement sous le bruit des détonations, elles résument à merveille l'intrigue du jeu. Non, l'enfer ne lui fait pas peur. Il a connu pire sur terre. D'ailleurs sa femme le sait très bien puisque c'est elle qui a payé le prix fort d'une conduite virile, mais plutôt folklorique. L'humeur de sa chère épouse, fort gourmande, ayant beaucoup évolué depuis que leur voiture émit l'astucieuse idée de réduire ses magnifiques proportions dans le dédale inextricable d'un petit cube en acier. Sa délicate compagne, disais-je, qui faisait peur aux éléphants, refusa obstinément de bouger le plus petit doigt quand elle se rendit compte qu'on aurait beaucoup de mal à la distinguer de l'amas de ferraille qui enserrait l'étalage incomplet de ses dents. Depuis ce brusque arrêt des sens, Daniel balaie ses états d'âme avec la distinction d'une bombe à fragmentation. Il bafouille beaucoup quand on le contrarie, mais il a compris qu'on ne discute pas avec un mur en béton. Il bafouille souvent, mais jamais avec une balle en plomb. Pas plus qu'on ne peut s'expliquer les goûts vestimentaires de mon canari en bakélite que j'appellerai Pipette pour préserver l'anonymat de nos relations scandaleuses. Ce n'est pas son bizarre et disgracieux sourire de goule qui va nous contredire sur ce point. Si Daniel ne résoud pas ses problèmes, il finira dissout dans la trempe acide d'un intestin démoniaque.
(Jean Nicolas, Charleroi)

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